Après des études de droit à l’Université impériale de Kyūshū 九州帝国大学, ce natif de Yueqing (Zhejiang) est engagé en mai 1931 comme journaliste par le journal officiel du GMD, le Zhongyang ribao 中央日報 (Central Daily News), tout en enseignant à l’École centrale d’études politiques (zhongyang zhengzhi xuexiao 中央政治學校), dans laquelle sont formés les cadres du régime nationaliste. Le rédacteur en chef du Zhongyang ribao, Li Shengwu, recommande les articles de Gao sur les relations sino-japonaises à Wang Jingwei. Propulsé vice-chef du service Asie au ministère des Affaires étrangères que dirige alors Wang, le jeune Gao joue un rôle important, à la fin de l’année 1934, dans les négociations avec Tokyo pour le rétablissement des échanges postaux entre la Chine et les territoires perdus de Mandchourie. En récompense, il est promu à l’âge de 29 ans au rang de chef du service Asie (yazhousi 亞洲司).
Cette position explique que ce soit à travers lui que passent les premiers canaux de négociation au début de la guerre. Il est ainsi amené à jouer un rôle capital dans la défection de Wang Jingwei. Dans les premières semaines de la guerre, Gao échange des courriers avec l’ambassadeur japonais Kawagoe Shigeru 川越茂 (1881-1969). Les diplomates de part et d’autre espèrent une désescalade du conflit. Début août 1937, Gao rencontre Funatsu Tatsuichirō et Hidaka Shinrokurō, envoyé par Kawagoe qui prend ombrage de l'”Opération Funatsu” organisée depuis Tokyo par Ishii Itarō et Ishiwara Kanji. Le 9 août, Kawagoe fait le déplacement à Shanghai pour s’entretenir avec Gao, mais le déclenchement de la Bataille de Shanghai, trois jours plus tard, met fin aux discussions. Elles reprennent le 30 octobre par l’intermédiaire de l’ambassadeur allemand Oskar P. Trautmann (1877-1950), cette fois au plus au niveau du gouvernement chinois.
Début 1938, Gao est posté à Hong Kong dans le cadre de l’Association de recherche en art et littérature (yiwen yanjiuhui 藝文研究會) créée par Zhou Fohai avec l’aide de Tao Xisheng. Cette structure autorisée par Jiang Jieshi mais chapeautée par Wang Jingwei est destinée à lutter contre la diffusion des idées communistes, mais aussi à façonner l’opinion publique chinoise de manière à ce qu’elle laisse au gouvernement le choix entre la résistance et les négociations de paix. Gao a pour mission de collecter des informations sur le Japon et de prendre contact avec des représentants du camp adverse. Ses rapports alimentent un « cercle de conseil » (canyishi 參議室) au service du Comité des Affaires militaires (junshi weiyuanhui 軍事委員會) présidé par Jiang Jieshi.
Dans un contexte qui voit se multiplier les tentatives japonaises d’approcher les dirigeants nationalistes dans l’espoir sinon d’aboutir à un armistice, du moins de diviser le camp de la résistance, Gao apparaît comme un interlocuteur de choix. En dépit de l’échec de la médiation Trautmann, confirmé par le discours du 16 janvier 1938 dans lequel le premier ministre Konoe Fumimaro annonce qu’il ne traitera plus avec le GMD, Gao maintient le contact avec les émissaires informels Matsumoto Shigeharu et Nishi Yoshiaki. Du 26 février au 10 mars 1938, son adjoint Dong Daoning 董道寧 (1902-c.1940) séjourne à Tokyo, où il s’entretient notamment avec Kagesa Sadaaki. Si Gao a bien dépêché Dong à Shanghai en janvier pour obtenir des précisions sur les exigences mouvantes du Japon dans le cadre de la médiation Trautmann, les sources varient quant à savoir s’il lui a demandé de poursuivre les discussions au Japon, comme l’affirment les historiens chinois et taïwanais. À en croire Matsumoto, Gao aurait été placé devant le fait accompli par Dong. Pourtant, dans le rapport qu’il envoie à Zhang Qun 張群 (1889-1990), avec une lettre que lui a confié Kagesa pour son ancien camarade, Dong affirme qu’il est parti « sur ordre du chef de service Gao Zongwu ». Il se peut, bien sûr, que Gao, mis devant le fait accompli, ait demandé à Dong de prétendre avoir agi sous ses ordres pour ne pas perdre la face. Mais, dans ce cas, pourquoi alors ne pas en avoir fait mention, après-guerre, lors de ses entretiens avec l’historien Gerald Bunker ? L’une des conditions transmises à Dong pour que des négociations soient possibles concerne la démission préalable de Jiang Jieshi. À son retour en Chine, Dong fait son rapport à Gao qui le transmet à Zhou Fohai, Wang Jingwei et Jiang Jieshi.
À la suite de ce premier contact, Gao Zongwu se rend, à son tour, à Tokyo entre le 23 juin et le 9 juillet 1938, à la demande de Zhou Fohai. Il rencontre notamment le prince Konoe, ainsi que ses ministres des Affaires étrangères (Ugaki Kazushige) et de l’Armée (Itagaki Seishirō). Il prend soin de préciser d’emblée qu’il a démissionné de son poste au ministère des Affaires étrangères et qu’il ne représente donc pas officiellement le gouvernement chinois. Les termes d’un éventuel accord de paix lui sont transmis, parmi lesquels la démission des principaux dirigeants chinois ou encore la reconnaissance du Manzhouguo. De retour en Chine, Gao transmet les conditions japonaises à Zhou Longxiang pour qu’il les rapporte à Hankou. Après avoir pris connaissance du rapport, Jiang Jieshi, furieux, ordonne à son secrétaire Chen Bulei 陳布雷 (1890-1948) de couper tout contact avec Gao et de mettre fin à son traitement. Dès lors, le bureau de la propagande dirigé par Zhou Fohai verse 3000 yuans par mois à Gao pour qu’il continue à travailler à Hong Kong. Mais contraint de se reposer en raison d’une maladie respiratoire chronique, Gao se fait remplacer dans les négociations par Mei Siping.
Gao se rétablit à temps pour participer aux discussions secrètes qui prennent place du 12 au 20 novembre 1938 au Chongguangtang 重光堂, un bâtiment du quartier japonais de Shanghai, afin de mettre par écrit les tractations des mois précédents. Dans les entretiens qu’il accorde à Gerald Bunker à la fin des années 1960, Gao affirme que Wang Jingwei n’était pas au courant de cette rencontre. Si on ne voit pas très bien quel intérêt il aurait de mentir, sinon pour ne pas passer pour un agent de Wang, est-il plausible qu’il ait préparé la défection de ce dernier sans le mettre au courant ? Certes, Wang ne sait sans doute que ce que Zhou Fohai veut bien lui dire des activités de Gao. Au cours de son procès d’après-guerre, Zhou lui-même déclare qu’il s’agit d’une initiative de Gao, dont Wang n’a pas eu connaissance avant que la rencontre n’ait lieu. Durant les discussions du Chongguangtang, Gao représente la partie chinoise au côté de Mei Siping, tandis que la partie japonaise est représentée par Imai Takeo assisté d’Itō Yoshio 伊藤芳男 (1906-1950), qui sont rejoints par Kagesa Sadaaki le 15 novembre. Un accord en trois parties esquissant un éventuel accord de paix est signé le 20 novembre. Plus concrètement, les participants se mettent d’accord sur le déroulement de la défection de Wang Jingwei, alors prévue pour le 5 décembre au plus tard, qui doit être suivie d’une déclaration du premier ministre Konoe.
Durant les quatre et quelque mois qui séparent l’installation de Wang Jingwei à Hanoï en décembre 1938 de son arrivée à Shanghai en mai 1939, Gao Zongwu continue d’être le principal intermédiaire entre le groupe de Wang et le gouvernement japonais. Afin de faciliter les négociations, Gao demande que son vieil ami Tajiri Akiyoshi soit nommé consul à Hong Kong, ce qui est fait le 2 décembre 1938. À la mi-janvier 1939, Gao Zongwu écrit à Tajiri pour lui demander que l’effort militaire japonais s’intensifie, afin d’accélérer la défection des généraux chinois du Sud-Ouest. Le 1er février, Gao arrive à Hanoï où, jusqu’au 5 février, il rédige avec Wang Jingwei des propositions visant à obliger le gouvernement japonais à préciser sa position vis-à-vis de Wang. Ce texte est connu sous le nom de « moyens concrets pour mettre en ordre la situation actuelle » (shoushi shiju juti de banfa 收拾時局具體的辦法).
Pour la première fois, l’idée de refonder un Gouvernement nationaliste en zone occupée le jour de la fête nationale (10 octobre 1939) fait son apparition. Elle contredit l’accord du Chongguangtang qui prévoyait de développer le Mouvement pour la paix en « zone neutre » (chūritsu chitai 中立地帯), à une époque où les Japonais conçoivent encore le futur gouvernement central chinois comme une confédération dans laquelle le groupe de Wang Jingwei ne serait qu’un acteur parmi d’autres. Le fait que Gao ait directement participé à la rédaction de ce plan et qu’il ait été chargé de le défendre au Japon dans les semaines suivantes, conduit à questionner la thèse (avancée par Nishi dans ses mémoires et reprise par Bunker) d’une lutte au sein du groupe de Wang entre deux lignes : celle modérée de Gao préconisant de ne pas s’engager trop avant dans la collaboration, en se contentant de défendre la cause de la paix, contre la ligne volontariste de Zhou Fohai, favorable à la fondation d’un régime collaborateur en zone occupée.
On peut certes penser que Gao n’est alors que le porte-parole du groupe de Wang, dont Zhou est déjà une personnalité influente. À moins que l’année 1939 du journal de Zhou ne soit un jour retrouvée, il est difficile en effet de déterminer le rôle précis que joue ce dernier, à ce stade, dans l’élaboration du futur gouvernement de Nankin. Toutefois, il apparaît clairement que Gao a cherché à dissimuler son implication dans ce plan, preuve peut-être qu’il ne lui était pas si étranger. Ainsi, Bunker, dont Gao est l’une des principales sources, affirme qu’après l’attaque du 21 mars 1939 le visant et dans laquelle Zeng Zhongming laisse sa vie, Wang aurait envoyé un télégramme à Gao lui annonçant qu’il désirait rallier son “vieil ami” Wang Kemin à Pékin pour l’assister. À en croire Bunker, Gao serait parvenu à convaincre Wang de renoncer à ce projet. C’est alors seulement qu’aurait émergé le projet alternatif de refonder le Gouvernement nationaliste. Cette version est infirmée par l’existence du plan de février 1939 que Gao rédige avec Wang avant de le transmettre à la partie japonaise.
Gao rencontre Imai et Kagesa à Hakone à partir du 26 février 1939. Son insistance pour qu’un nouveau gouvernement soit fondé rapidement à Nankin est accueillie avec d’autant moins d’enthousiasme que les négociateurs japonais se méfient de Gao. Son attitude flagorneuse le dessert et renforce les doutes d’Imai et Kagesa sur sa sincérité. Ils craignent notamment que les propos de Gao ne reflètent pas exactement la volonté de Wang Jingwei. Plus qu’une opposition de « lignes », cet aspect explique peut-être, en partie, la marginalisation de Gao en faveur de Zhou Fohai, à partir du printemps 1939. Alors que Gao Zongwu était la pièce-maîtresse de l’« Opération Watanabe » (Watanabe kōsaku 渡辺工作), nommée en référence au pseudonyme que lui donnent les Japonais en 1938, il joue un rôle de plus en plus secondaire au sein de l’« Opération Takeuchi » (Takeuchi kōsaku 竹内工作), nom de code pour Wang Jingwei. Cette marginalisation devient flagrante lors du séjour du groupe de Wang au Japon, du 31 mai au 18 juin 1939. Gao est logé seul, à plusieurs kilomètres du reste de la délégation chinoise. Si ce traitement spécial peut s’expliquer par sa condition de tuberculeux, elle est perçue par l’intéressé comme le signe qu’il a perdu la confiance des Japonais.
Les soupçons à l’endroit de Gao ne sont pas infondés. À son retour du Japon en février 1939, Gao confie ses sentiments à son compatriote du Zhejiang et mentor Huang Suchu 黃溯初 (1883-1945). Ce dernier fait passer l’information au chef de la pègre Du Yuesheng 杜月笙 (1888-1951) qui, mesurant son importance, prévient Jiang Jieshi lors de son arrivée à Chongqing en novembre. Jiang rédige immédiatement une lettre manuscrite très amicale à l’attention de Gao, tandis que Song Meiling 宋美齡 (1898-2003) dépêche quelqu’un pour faire pression sur son épouse. Gao décide alors de trahir le Mouvement pour la paix aux côtés de Tao Xisheng. Les raisons de ce choix aux conséquences dévastatrices pour la crédibilité du projet politique de Wang Jingwei sont sans doute multiples, entre désillusion face aux termes de la collaboration et difficulté à s’imposer dans les luttes de faction pour la répartition des postes. En gage de loyauté envers le camp de la résistance, Gao photographie en cachette un brouillon de l’accord en cours de négociation, sur la base duquel doit s’organiser le futur gouvernement. Wang Jingwei et Zhou Fohai commencent à nourrir des soupçons à l’égard de Gao et Tao.
Le 1er janvier 1940, ces derniers apprennent que la police secrète du n°76 est sur l’affaire. Aidés par les hommes de Du Yuesheng, ils quittent Shanghai le 3 janvier et arrivent deux jours plus tard à Hong Kong. Le 21 janvier, le projet de traité entre le futur gouvernement de collaboration et Tokyo est publié en Une du Dagongbao 大公報 (L’Impartial) de Hong Kong sous le titre « L’accord secret de Wang Jingwei pour vendre son pays ». Il est accompagné d’une lettre ouverte de Gao et Tao exhortant Wang de « retenir son cheval par la bride devant le précipice ».
Ne bénéficiant pas des relations de Tao Xisheng dans l’entourage de Jiang Jieshi, Gao préfère s’exiler aux États-Unis en mars 1940, avec l’aide de Hu Shi. Il change alors son nom en Gao Qichang 高其昌. Après la guerre, il recroise des acteurs de la collaboration tels Inukai Ken, dont les Mémoires débutent sur sa rencontre fortuite en 1950 à New York avec Gao, qu’il nomme Kang Shaowu 康紹武. Il a lui-même laissé, dans les années 1940, un témoignage en anglais sur son rôle dans le Mouvement pour la paix intitulé Into the Tiger’s Den et, à la fin des années 1960, lors d’entretiens avec les premiers historiens de la collaboration sino-japonaise, J.H. Boyle et G.E. Bunker.
Sources : Xu Youchun 2007, p. 1294 ; Boyle 1972, p. 170, 249, 381 ; Wang Ke-wen 2001, p. 263-303 ; ZR, p. 33 ; WZQS, p. 392-401 ; Shao Minghuang 1993, 1999 ; Matsumoto 1975, vol. 3, p. 269 ; Yang Kuisong 2000, p. 68 ; Bunker 1972, p. 97, 101, 132 ; SWHB, p. 117 ; Tobe 2005 ; Liu Jie 1995, p. 354 ; Nishi 1992, p. 146 sqq.
A native of Yueqing, Zhejiang, Gao Zongwu studied law at the Kyūshū Imperial University 九州帝国大学. In May 1931, he was hired as a journalist for the official newspaper of the GMD, the Zhongyang ribao 中央日報 (Central Daily News). He also taught at the Central Institute of Political Studies (zhongyang zhengzhi xuexiao 中央政治學校), in which the Nationalist regime cadres were trained. Zhongyang ribao’s editor-in-chief, Li Shengwu, recommended Gao’s articles on Sino-Japanese relations to Wang Jingwei. Gao was appointed vice-chief of the Ministry of Foreign Affairs’ Asia Department (yazhousi 亞洲司), working under Wang. At the end of 1934, young Gao played an important role in the negotiations with Tokyo to re-establish postal exchanges between China and the lost territories of Manchuria. As a reward, he was promoted at the age of 29 to become the head of the Asia Department.
This position explains why it was through Gao that the first channels of negotiation went through at the beginning of the war. He thus played a crucial role in the defection of Wang Jingwei. In the first weeks of the war, Gao exchanged letters with the Japanese ambassador Kawagoe Shigeru 川越茂 (1881-1969). Diplomats on both sides hoped for a de-escalation of the conflict. In the early days of August 1937, Gao met with Funatsu Tatsuichirō and Hidaka Shinrokurō, sent by Kawagoe, who took umbrage at the ” Operation Funatsu” organized from Tokyo by Ishii Itarō and Ishiwara Kanji. On August 9, Kawagoe went to Shanghai to meet with Gao, but the outbreak of the Battle of Shanghai, three days later, put an end to the discussions. They resumed on October 30 through the German ambassador Oskar P. Trautmann (1877-1950), this time at the highest level of the Chinese government.
In early 1938, Gao was stationed in Honkgong as part of the Art and Literature Research Association (yiwen yanjiuhui 藝文研究會) created by Zhou Fohai with the help of Tao Xisheng. This organization authorized by Jiang Jieshi but overseen by Wang Jingwei was designed to counter the spread of communist ideas, but also to shape Chinese public opinion in such a way that it would give the government a choice between resistance and peace negotiations. Gao’s mission was to collect information about Japan and to make contact with representatives of the opposing camp. His reports trickled up to an “advice circle” (canyishi 參議室) within the Military Affairs Committee (junshi weiyuanhui 軍事委員會) headed by Jiang Jieshi.
In a context where Japanese attempts to approach nationalist leaders multiplied in the hope, if not of achieving an armistice, at least of dividing the resistance camp, Gao appeared to be a choice interlocutor. Despite the failure of the Trautmann mediation, announced by the January 16, 1938 speech in which Prince Konoe declared that he would no longer deal with the GMD, Gao maintained contact with the informal emissaries Matsumoto Shigeharu and Nishi Yoshiaki. From February 26 to March 10, 1938, his deputy Dong Daoning 董道寧 (1902-c.1940) visited Tokyo, where he met with Kagesa Sadaaki and others. While Gao did dispatch Dong to Shanghai in January to seek clarification regarding Japan’s shifting demands in the Trautmann mediation, sources vary as to whether he asked him to continue discussions in Japan, as Chinese and Taiwanese historians assert. According to Matsumoto, Gao was presented with a fait accompli by Dong. Yet in the report he sent to Zhang Qun 張群 (1889-1990), along with a letter entrusted to him by Kagesa for his former comrade, Dong claims that he left” by order of department head Gao Zongwu.” Of course, it may be that Gao, faced with a fait accompli, asked Dong to pretend to have acted under his orders so as not to lose face. But, if so, why did he not mention this in the interview with Bunker? One of the prerequisites Dong was given by the Japanese for negotiations to be possible was Jiang Jieshi’s resignation. On his return to China, Dong reported to Gao, who passed it on to Zhou Fohai, Wang Jingwei and Jiang Jieshi.
Following this first contact, Gao Zongwu went himslef to Tokyo between June 23 and July 9, 1938, at the request of Zhou Fohai. He met with Prime Minister Konoe, as well as with his ministers of Foreign Affairs (Ugaki Kazushige) and of the Army (Itagaki Seishirō). He made it clear from the outset that he had resigned from his position at the Ministry of Foreign Affairs and that he was therefore not officially representing the Chinese government. The terms of a possible peace agreement were transmitted to him, including the resignation of the main Chinese leaders and the recognition of Manzhouguo. Back in China, Gao transmitted the Japanese conditions to Zhou Longxiang so that he could report them to Hankou. After reading the report, Jiang Jieshi, furious, ordered his secretary Chen Bulei 陳布雷 (1890-1948) to cut off all contact with Gao and to stop paying his salary. From then on, the propaganda bureau headed by Zhou Fohai paid Gao 3000 yuan a month to continue working in Hong Kong. But forced to rest because of a chronic respiratory disease, Gao was replaced in the negotiations by Mei Siping.
Gao recovered in time to participate in the secret discussions that took place from November 12 to 20, 1938, at the Chongguangtang 重光堂, a building in the Japanese district of Shanghai, in order to put the previous months’ talks in writing. In his interviews with historian Gerald Bunker in the 1960s, Gao claimed that Wang Jingwei was unaware of this meeting. While it is hard to understand why Gao would lie unless to avoid being seen as Wang’s agent, how plausible is it that he prepared for Wang’s defection without informing him? Of course, Wang probably only knew what Zhou Fohai was willing to tell him about Gao’s activities. During his postwar trial, Zhou himself stated that this was Gao’s initiative, which Wang did not know about until the meeting took place. During the Chongguangtang discussions, Gao represented the Chinese side alongside Mei Siping, while the Japanese side was represented by Imai Takeo assisted by Itō Yoshio 伊藤芳男 (1906-1950). They were joined by Kagesa Sadaaki on November 15. On November 20, they signed a three-part agreement outlining an eventual peace agreement. More concretely, the participants agreed on the timing of Wang Jingwei’s defection, then planned for December 5 at the latest, to be followed by a statement from Premier Konoe.
During the four or so months between Wang Jingwei’s move to Hanoi in December 1938 and his arrival in Shanghai in May 1939, Gao Zongwu remained the main intermediary between the Wang group and the Japanese government. In order to facilitate negotiations, Gao requested that his pal Tajiri Akiyoshi be appointed consul in Hong Kong, which was done on December 2, 1938. In mid-January 1939, Gao Zongwu wrote to Tajiri to demand that the Japanese military effort be intensified in order to accelerate the defection of the Chinese generals in the Southwest. On February 1, Gao arrived in Hanoi where, until February 5, he and Wang Jingwei drafted proposals to force the Japanese government to clarify its position with regard to Wang. This text is known as “concrete means to put the present situation in order” (shoushi shiju juti de banfa 收拾時局具體的辦法).
For the first time, the idea of reestablishing a Nationalist Government in the occupied zone on National Day (October 10, 1939) surfaced in writing. It contradicted the Chongguangtang Agreement, which planned to develop the Peace Movement in the “neutral zone” (chūritsu chitai 中立地帯), at a time when the Japanese still conceived the future Chinese central government as a confederation in which the Wang Jingwei group would be only one actor among others. The fact that Gao participated directly in the drafting of this plan, which he then advocated in Japan in the following weeks, raises questions about the thesis (put forward by Nishi in his memoirs and taken up by Bunker) of a struggle within the Wang group between two lines: Gao’s moderate line, calling for minimal involvement in collaboration, i.e., defending the cause of peace, against Zhou Fohai’s voluntarist line, in favor of founding a collaboration regime in the occupied zone.
To be sure, Gao might have been merely a spokesman for the Wang group, in which Zhou was already an influential figure. Unless the year 1939 of Zhou’s diary is found one day, it is indeed difficult to ascertain the exact role that Zhou played, at this stage, in the elaboration of the future Nanjing government. However, Gao clearly sought to conceal his involvement in the plan, which may be evidence that he did take part in its conception. For example, Bunker, to whom Gao was one of the main sources, states that after the March 21, 1939 attack on Wang, in which Zeng Zhongming was killed, Wang sent a telegram to Gao announcing that he wanted to join his “old friend” Wang Kemin in Beijing to assist him. According to Bunker, Gao was able to convince Wang to abandon the plan. Only then did the alternative plan to reorganized the Nationalist government emerged. This version is refuted by the existence of the February 1939 plan that Gao drafted with Wang before handing it over to the Japanese.
Gao met Imai and Kagesa in Hakone from 26 February 1939. His insistence that a new government should be set up quickly in Nanjing was received with little enthusiasm as the Japanese negotiators were suspicious of Gao. His sycophantic attitude undermined him and reinforced Imai and Kagesa’s doubts about his sincerity. They particularly worried that Gao’s words did not accurately reflect Wang Jingwei’s intentions. This aspect, more than a struggle between “lines”, may partly explain why, from Spring 1939 onwards, Gao was marginalized in favor of Zhou Fohai. Whereas Gao Zongwu was the kingpin of “Operation Watanabe” (Watanabe kōsaku 渡辺工作), named after the pseudonym given to him by the Japanese in 1938, he played an increasingly secondary role in”Operation Takeuchi” (Takeuchi kōsaku 竹内工作), code name for Wang Jingwei. This marginalization became obvious during the Wang group’s stay in Japan from May 31 to June 18, 1939. Gao was housed alone, several miles from the rest of the Chinese delegation. While this special treatment could be explained by his tuberculosis condition, Gao saw it as a sign that he had lost the trust of the Japanese.
Their suspicions were not unjustified. After returning from Japan in February 1939, Gao had confided his concerns to his fellow Zhejiang native and mentor Huang Suchu 黃溯初 (1883-1945). The latter passed the information on to mob boss Du Yuesheng 杜月笙 (1888-1951), who, realizing its importance, informed Jiang Jieshi when he arrived in Chongqing in November. Jiang immediately penned a very friendly letter to Gao, while Song Meiling 宋美齡 (1898-2003) dispatched someone to pressure his wife. The reasons behind this choice, which had devastating consequences for the credibility of Wang Jingwei’s political project, were undoubtedly multiple, ranging from disillusionment with the terms of collaboration to the difficulty of asserting himself in the factional struggles for the distribution of posts. As a token of loyalty to the resistance camp, Gao secretly photographed a draft of the agreement being negotiated, on the basis of which the future government was to be organized. Wang Jingwei and Zhou Fohai began to be suspicious of Gao and Tao.
On January 1, 1940, Gao and Tao learned that the secret police of No.76 were on the case. With the help of Du Yuesheng’s men, they left Shanghai on January 3 and arrived in Hong Kong two days later. On January 21, the Hong Kong edition of the Dagongbao 大公報 (L’Impartial) published the draft treaty between the future collaboration government and Tokyo on its front page under the headline “Wang Jingwei’s Secret Agreement to Sell His Country.” The article featured an open letter from Gao and Tao urging Wang to “hold his horse by the bridle before the precipice”.
Lacking Tao Xisheng’s connections in Jiang Jieshi’s entourage, Gao preferred to go into exile in the United States in March 1940, with the help of Hu Shi. He then changed his name to Gao Qichang 高其昌. After the war, he reconnected with collaboration actors such as Inukai Ken, whose Memoirs begin on his fortuitous New York meeting in 1950 with Gao, whom he name Kang Shaowu 康紹武. Gao himself left an account in English of his role in the Peace Movement in the 1940s entitled Into the Tiger’s Den, and in the late 1960s in interviews with early historians of Sino-Japanese collaboration, J.H. Boyle and G.E. Bunker. In the 1940s, Gao himself left a testimony in English entitled Into the Tiger’s Den about his role in the Peace Movement. He also gave interviews in the late 1960s to early historians of wartime collaboration, J.H. Boyle and G.E. Bunker.