Wang Kemin

王克敏

18731945

Lieu d'origine

Hangzhou 杭州

Province d'origine

Zhejiang 浙江

Fils de Wang Cunshan 王存善 (1849-1916), lettré-fonctionnaire connu pour être un éminent bibliophile, Wang Kemin voit le jour à Hangzhou. Il est reçu à l’examen provincial (zhongju 中舉) en 1903, avant d’être envoyé par le gouvernement Qing au Japon, où il travaille comme surveillant des étudiants du Zhejiang (liu Ri Zhejiang xuesheng jiandu 留日浙江學生監督), puis comme conseiller de la légation chinoise (gongshiguan canzan 公使館參贊). Il rentre en Chine fin 1906 pour intégrer le ministère des Comptes (duzhibu 度支部), puis celui des Affaires étrangères (waiwubu 外務部). À partir de 1908, Wang sert dans l’administration du Zhili 直隸, notamment comme commissaire des affaires étrangères (waisheshi 外涉使). Cette position lui vaut d’être remarqué pour avoir maintenu l’ordre et assuré la protection des ressortissants étrangers à Tianjin pendant la Révolution de 1911.

Après un passage en France en 1913, Wang devient directeur de la Banque industrielle de Chine (Zhongfa shiye yinhang 中法實業銀行), créée à l’initiative du diplomate Philippe Berthelot (1866-1934). Sur le modèle des banques britanniques, cet établissement est destiné à financer des entreprises chinoises pour mieux étendre l’influence française dans le pays. Wang est approché par le directeur de la succursale de la Banque d’Indochine à Tianjin, Alexis-Joseph Pernotte (1874-?) qui, au lendemain du changement de régime de 1912, convainc Yuan Shikai de soutenir la création d’un nouvelle banque capable de palier à l’inaction de la Banque d’Indochine en Chine. Le gouvernement chinois souscrit un tiers du capital de la Banque industrielle de Chine dont le siège est à Paris. Sa bonne administration de l’établissement français vaut à Wang de prendre, en juillet 1917, la tête de la Banque de Chine (Zhongguo yinhang 中國銀行). Deux mois plus tard, il se voit confier le portefeuille des Finances (caizheng zongzhang 財政總長) au sein du gouvernement central, jusqu’à la dissolution du cabinet de Wang Shizhen 王士珍 (1861–1930) en mars 1918. Au début de l’année suivante, il représente le gouvernement de Pékin lors des veines négociations de paix avec les représentants de Sun Yat-sen à Shanghai et renonce à occuper la charge de gouverneur du Jiangsu en raison de l’opposition des élites locales.

Entre-temps, Wang Kemin est de nouveau nommé à la tête de la Banque de Chine en 1922, ce qui lui vaut d’être impliqué dans l'”Affaire du franc-or” (jin folang an 金佛朗案). Le gouvernement français exige à l’époque que la Chine verse ses indemnités de la Guerre des Boxers en or plutôt qu’en franc papier qui a perdu beaucoup de sa valeur. Paris utilise comme levier la promesse de rouvrir la Banque industrielle de Chine, fermée en 1921, obtenant ainsi des financiers chinois qu’ils fassent pression sur le gouvernement de Pékin. Consulté en décembre 1922, Wang Kemin approuve le versement en franc-or, très désavantageux pour la Chine. La décision prise le 9 février 1923 par le gouvernement chinois de suivre le conseil de Wang provoque un tollé dans l’opinion publique chinoise, qui accuse ce dernier de trahir les intérêts de son pays. Le Parlement vote une résolution condamnant cette décision, dont l’application est suspendue jusqu’en 1925. La Banque industrielle de Chine est alors réorganisée pour devenir la Banque franco-chinoise du commerce et de l’industrie (Zhongfa gongshang yinhang 中法工商銀行).

Wang retrouve le portefeuille des Finances dans le gouvernement éphémère formé par Gao Lingwei en juin 1923, dissout peu après sous la pression de Zhang Zuolin. En novembre de la même année, Wang est rétabli dans ces mêmes fonctions par son vieil ami Cao Kun 曹錕 (1862-1938), surnommé le “président frauduleusement élu” (huixuan zongtong 賄選總統) pour avoir acheté son poste. Lors de son coup d’État en octobre 1924, Feng Yuxiang 馮玉祥 (1882-1948) lance un mandat d’arrêt contre l’impopulaire Wang en raison de son rôle dans l'”Affaire du franc-or”. Celui-ci s’enfuit à Tianjin où il prend la direction de la Banque de garantie commerciale (baoshang yinhang 保商銀行), avant d’occuper des fonctions dans l’administration des douanes. Au moment de l’Expédition du Nord en 1928, Wang trouve refuge à Dalian pour échapper au mandat d’arrêt lancé par le GMD contre lui. Il se place sous la protection de Zhang Zuolin, puis de son fils Zhang Xueliang, qu’il conseille en matière de finances. Grâce à l’intercession de ce dernier auprès des autorités nationalistes, Wang parvient à faire annuler le mandat d’arrêt le visant en novembre 1929.

Il revient en 1931 à Beiping (Pékin) comme vice-président du Comité de mise en ordre des finances (Beiping caiwu zhengli weiyuanhui 北平財務整理委員會), puis, l’année suivante, comme membre du Conseil des affaires politiques du Nord-Est (dongbei zhengwu weiyuanhui 東北政務委員會). En mai 1933, Wang se voit confier le Bureau des finances (caizhengchu 財政處) au sein du Comité de règlement politique du Yuan exécutif à Beiping (xingzhengyuan zhuping zhengwu zhengli weiyuanhui 行政院駐平政務整理委員會). Présidé par Huang Fu 黃郛 (1883-1936), ce comité exerce son autorité sur cinq provinces méridionales de Chine du Nord face aux velléités expansionnistes des militaires japonais qui obtiennent alors la création d’une zone démilitarisée en vertu de la Trêve de Tanggu (Tanggu xieding 塘沽協定). Après avoir occupé le poste de maire de Tianjin pendant trois semaines en juin 1935, Wang Kemin succède à Huang Fu à la tête du Comité de règlement politique, alors que la signature de l’accord He-Umezu (He-Mei xieding 何梅協定) le 10 juin affaiblit encore la souveraineté chinoise dans le Nord. Logiquement, Wang intègre le Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui 冀察政務委員會) à sa création en décembre 1935, aux côtés d’anciens dirigeants du gouvernement Beiyang tels que Wang Yitang. Il en démissionne un an plus tard en raison de sa mésentente avec les autorités japonaises.

Lorsque la guerre éclate à l’été 1937, Wang se réfugie à Shanghai (ou à Hong Kong selon les sources). La formation de l’État d’occupation en Chine du Nord donne lieu à des projets rivaux entre l’Armée du Guandong (Kantō-gun 関東軍), qui souhaite mettre en place un gouvernement fédéral dans les cinq provinces septentrionales, et l’Armée régionale de Chine du Nord (kita Shina hōmen-gun 北支那方面軍) qui lance, en octobre 1937, un projet ambitieux devant faire de Pékin la capitale d’un nouveau gouvernement central chinois. Ce projet est porté par le Bureau des services spéciaux (tokumubu 特務部) de l’Armée régionale de Chine du Nord dirigé par Kita Seiichi. Alors que le nom de Wu Peifu 吳佩孚 (1874-1939) est évoqué pour diriger le futur gouvernement, Kita jette son dévolu sur Wang Kemin qu’il vient rencontrer en personne à Shanghai (ou à Hong Kong selon les sources). Issus pour nombre d’entre eux du Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar, les recrues de Kita sont réunies dans un hôtel de Pékin où démarrent les préparatifs du futur régime. Ces hommes ont en commun d’avoir débuté leur carrière dans l’administration Qing et d’avoir occupé des fonctions importantes dans les gouvernements Beiyang, avant de connaître une retraite forcée en 1928 et un retour aux affaires en Chine du Nord au milieu des années 1930 à la faveur de l’expansionnisme nippon. Cette grande homogénéité parmi les collaborateurs de la première heure n’empêche pas de fortes rivalités, en partie liées aux anciens clivages entre cliques des années 1910-1920. C’est notamment le cas des relations entre Wang Kemin, issu de la clique du Zhili (zhixi 直系), et son principal rival en Chine du Nord, Wang Yitang passé, quant à lui, par la clique de l’Anhui (wanxi 皖系).

Si Wang Kemin fait office de numéro un du Gouvernement provisoire de la République de Chine (zhonghua minguo linshi zhengfu 中華民國臨時政府) inauguré à Pékin le 14 décembre 1937, il n’est en réalité qu’un primus inter pares au sein d’une direction collégiale réunissant Wang Yitang, Tang Erhe, Dong Kang, Zhu Shen, Qi Xieyuan, Jiang Chaozong et Gao Lingwei. De fait, le poste de chef de l’État (yuanshou 元首) est laissé vacant dans l’attente d’une figure politique de plus grande envergure. Au demeurant, l’action de ce gouvernement est étroitement contrôlée par Kita Seiichi, bien que Wang ait obtenu, en avril 1938, que le “guidage interne” (naimen shidō 内面指導) de l’occupant se limite à un nombre réduit de “conseillers” japonais. Il est particulièrement sourcilleux quant à l’ingérence de l’occupant dans son administration. En mars 1938, il interdit ainsi à ses subalternes de traiter directement avec les conseillers japonais, exigeant que toute demande de ses derniers passe par lui.

Mis sur pied dans la précipitation par crainte que la prise de Nankin, le 13 décembre, ne donne l’avantage à l’Armée régionale de Chine centrale, le Gouvernement provisoire intègre progressivement sous son autorité régionale les gouvernements locaux mis en place dans les premiers mois de l’occupation. Outre la présidence du Comité exécutif (xingzheng weiyuanhui 行政委員會), la principale des trois branches du gouvernement de Pékin, Wang prend la tête de la Xinminhui 新民會 (Association du nouveau peuple) ; une organisation chargée de diffuser la propagande anti-communiste et anti-GMD du régime, qui s’étend dans toutes les couches de la société jusqu’à devenir la principale organisation politique en Chine du Nord. Wang dirige également l’Institut national du nouveau peuple (guoli xinminhui yuan 國立新民會院) destiné à former les futurs fonctionnaires et enseignants.

Wang Kemin s’implique notamment dans la politique économique, n’hésitant pas à s’opposer aux autorités japonaises dans ce domaine. Celles-ci souhaitent intégrer la Chine du Nord au bloc Yen en mettant en circulation une nouvelle monnaie – le lianyinquan 聯銀券 émis par la Banque fédérale de réserve (Zhongguo lianhe zhunbei yinhang 中國聯合準備銀行) fondée en mars 1938 à Pékin – et prendre le contrôle de son économie au nom de la “coopération”. Fort de son expérience en la matière, Wang ne cache pas son inquiétude, comme le note un article de l’époque : “Wang is a banker and an economist first and a politician long afterwards. He definitely opposes the complete monopolization of all industrial and economic plans by the Japanese and while prepared to consent to their getting slightly more than a half-share in heavy industry, insists on the remainder being apportioned [among] the Chinese capitalists and […] the Chinese government” (Oriental Affairs, n°9, 1938, cité par Boyle 1972, p. 101). C’est dans cet esprit que, le 26 mars 1938, Wang signe avec le général Terauchi Hisaichi 寺内寿一 (1879-1946), commandant de l’Armée régionale de Chine du Nord, un accord prévoyant la création d’un Conseil économique sino-japonais (Nikka keizai kyōgikai 日華経済協議会). Présidé par Wang et composé à parts égales de dix membres chinois et japonais, cette instance est censée planifier la politique économique en Chine du Nord. Contraint de signer, le lendemain, un second accord donnant au conseiller économique suprême de Chine du Nord les pleins pouvoirs, Wang comprend toutefois vite que ce Conseil sera impuissant. C’est d’autant plus le cas que le Gouvernement provisoire n’ayant pas été reconnu officiellement par le Japon, il ne peut se voir reconnaître la propriété des industries de la région appartenant au Gouvernement national replié à Wuhan.

De son passé de banquier, Wang Kemin garde également une certaine flamboyance. Il est ainsi connu pour la grande beauté de sa concubine qui ne passe pas inaperçue lorsqu’elle l’accompagne à l’opéra chinois. Ses fonctions à Pékin font de Wang l’une des principales cibles de la campagne anti-hanjian (traîtres aux Han) menée en zone occupée par les services secrets de Dai Li 戴笠 (le Juntong 軍統). L’assassinat de Wang est confié à Chen Gongshu 陳恭澍 (1907-), qui devait diriger quelques mois plus tard le commando visant Wang Jingwei à Hanoï. Le 28 mars 1938, la voiture de Wang est visée par des tirs alors qu’il se rend chez Kita Seiichi. Il en réchappe avec une blessure légère à la jambe, tandis que Yamamoto Eiji 山本榮治, un conseiller japonais à qui Wang avait laissé sa place habituelle, est touché mortellement. Plusieurs des assaillants sont arrêtés par l’armée japonaise et plus tard exécutés.

Souvent décrit comme arrogant, Wang Kemin mène la vie dure aussi bien à sa tutelle japonaise qu’aux autres collaborateurs. Craignant de voir son pouvoir affaibli, il s’oppose avec véhémence à la mise en place d’un gouvernement régional par l’Armée expéditionnaire de Chine centrale (voir Liang Hongzhi). À la veille de l’inauguration du Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) de Nankin, en mars 1938, il menace ainsi de dissoudre le Gouvernement provisoire pour faire pression sur Tokyo. Ces craintes sont, du reste, partagées par l’Armée régionale de Chine du Nord qui rechigne à voir son homologue de Chine centrale s’accaparer, par régime fantoche interposé, les ressources fiscales de la région la plus riche du pays. Elles redoublent dès lors que le projet de “nouveau gouvernement central”, annoncé par le premier ministre Konoe Fumimaro le 16 janvier 1938, commence à se matérialiser. Du fait des rivalités entre les différentes autorités japonaises d’occupation, cette entreprise accouche, dans la seconde moitié de l’année 1938, d’un plan définissant le futur État comme devant former une République confédérale dans laquelle les gouvernements locaux, à commencer par celui de Pékin, conserveraient une grande autonomie par rapport à un gouvernement central très faible.

La première étape de ce plan se concrétise avec la formation du Conseil d’union de la République de Chine (Zhonghua minguo lianhe weiyuanhui 中華民國聯合委員會) inauguré à Zhongnanhai (Pékin) le 22 septembre 1938. Réunis deux semaines plus tôt à Dalian par Doihara Kenji pour négocier les termes de cette union, Wang Kemin et Liang Hongzhi, flanqués de leurs patrons japonais respectifs – Kita Seiichi et Harada Kumakichi – aboutissent à un accord qui avantage Pékin où doit se réunir le Conseil. La défection de Wang Jingwei trois mois plus tard, et son arrivée à Shanghai au printemps 1939 posent toutefois une menace plus sérieuse au pouvoir de Wang Kemin. Le 27 juin 1939, ce dernier est forcé par sa tutelle japonaise de recevoir le célèbre dirigeant nationaliste lors de son passage à Pékin. Wang Jingwei vient y défendre un projet de gouvernement aux antipodes de la République confédérale espérée par les opposants à une centralisation qui se ferait au détriment de Pékin. Dans les mois qui suivent Wang Kemin et Liang Hongzhi participent à reculons aux négociations avec le groupe de Wang Jingwei. Ils font échouer un premier sommet à Nankin, du 19 au 21 septembre 1939, en signifiant à Wang qu’ils ne sont d’accord ni avec la composition du futur gouvernement ni avec la restauration des symboles du GMD. Ils n’ont plus leur mot à dire lors de la Conférence de Qingdao, du 23 au 26 septembre 1940, qui scelle devant la presse la fusion à venir des deux régimes dans le Gouvernement national réorganisé de Wang Jingwei (photo ci-dessus).

La volonté chez Wang Kemin d’empêcher l’arrivée au pouvoir de Wang Jingwei n’est sans doute pas étrangère à son implication dans plusieurs tentatives manquées de négocier la paix avec Chongqing. C’est notamment le cas lorsque Wang propose à son vieil ami, le missionnaire John Leighton Stuart 司徒雷登 (1876-1962), de le mettre en contact avec les haut gradés japonais afin qu’il joue les intermédiaires entre eux et Jiang Jieshi. Soucieux d’afficher son soutien à la cause chinoise, Stuart se rend en effet chaque année à Chongqing pour remettre son rapport au ministère de l’Éducation en sa qualité de directeur de l’Université Yenching (yanjing daxue 燕京大學). Il ne manque jamais, à cette occasion, de s’entretenir avec le Généralissime et son épouse. Lors de la tournée annuelle qu’il effectue en février 1940, Stuart transmet les termes de paix japonais à Jiang. Le 18 mars, il télégraphie à Zhou Fohai qu’il souhaite venir à Shanghai pour le rencontrer. Le message n’arrive à destination que le 28 mars, ce qui fait craindre à Zhou que les intentions de Chongqing n’aient changé depuis la tenue du Conseil politique central, dernière étape avant l’inauguration du nouveau régime.

L’inauguration de celui-ci, le 30 mars 1940, ne remet toutefois pas en cause l’autonomie de Pékin au nom des “conditions spéciales” de la région, dont le Japon entend faire le prolongement de son espace vital en Asie du Nord-Est. Contrairement au Gouvernement réformé de Liang Hongzhi, qui disparaît dans le Gouvernement national réorganisé de Nankin, le Gouvernement provisoire demeure en place sous le nom de Conseil des affaires politiques de Chine du Nord (huabei zhengwu weiyuanhui 華北政務委員會) avec Wang Kemin à sa tête. Alors même que ce Conseil est placé juridiquement sous l’autorité du Gouvernement national (guomin zhengfu 國民政府), Wang marque d’emblée son refus de prêter allégeance. Lors de la modeste cérémonie qu’il organise à Pékin le 30 mars 1938, il fait ostensiblement défiler le vieux drapeau républicain aux cinq couleurs (wuseqi 五色旗), plutôt que l’étendard au « soleil blanc sur ciel bleu et sol rouge » (qingtian bairi mandihong qi 青天白日滿地紅旗) imposé de haute lutte par le groupe de Wang Jingwei qui en fait le symbole du “retour à la capitale” (huandu 還都) des Nationalistes.

Cette mauvaise volonté n’échappe pas à Wang Jingwei, qui obtient en juin 1940 le remplacement de Wang Kemin. Celui-ci ne peut plus compter sur le soutien de son protecteur Kita Seiichi, lui-même remplacé par le général Morioka Susumu 森岡皐 (1889-1959). Son éviction est d’autant plus douloureuse qu’elle se fait au profit de son rival Wang Yitang, dont Nankin espère, à tort, qu’il se montrera plus coopératif. Wang Kemin se retire alors à Qingdao avec sa concubine et sa collection d’antiquités. Il n’a pourtant pas dit son dernier mot, puisqu’il retrouve finalement la direction du Conseil des affaires politiques de Chine du Nord en juillet 1943, après le décès de Zhu Shen. ll doit toutefois laisser sa place à Wang Yintai en février 1945 en raison d’ennuis de santé. Arrêté à Pékin le 6 décembre 1945, Wang Kemin meurt en prison de maladie (ou se suicide selon les sources) le 25 décembre.

Sources : MRDC, p. 55 ; MRZ, vol. 11, p. 453-457 ; BDRC, vol. 3, p. 386-388 ; MZN, p. 1056-1059 ; Shinonaga 1991 ; Guo Guiru 2007, 157-159 ; Boyle 1972, p. 89-107 ; Li 1975, p. 81 ; Park, p. 12 ; Zhang Bingru 2010 ; Yang Fei 2010 ; HSN, 14 mars 1938, p. 127. ; Stuart 1954, p. 130-132 ; North China Daily News, 7 avril 1940 ; ADF 403 ; ZR, p. 244, 271 ; Baidu.

Pour citer cette biographie : David Serfass, "Wang Kemin  王克敏 (1873-1945)", Dictionnaire biographique de la Chine occupée, URL : https://bdoc.enpchina.eu/bios/wang-kemin/, dernière mise à jour le 19 juin 2024. 

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