Doihara Kenji

土肥原賢二

18831948

Lieu d'origine

Okayama 岡山市

Province d'origine

Chūgoku 中国地方

Shinatsū 支那通 (spécialiste de la Chine) le plus célèbre et le plus honni de sa génération, Doihara systématise la stratégie consistant à provoquer des incidents afin de mettre sur pied des organisations pro-japonaises, gagnant au passage le surnom de « Lawrence de Mandchourie ».

En poste durant de nombreuses années en Chine à partir de 1913, il participe à l’assassinat de Zhang Zuolin 張作霖 (1875-1928) en 1928, à l’Incident de Mukden en 1931, puis au recrutement de Puyi 溥儀 (1906-1967) pour le placer à la « tête » du Manzhouguo 滿洲國 (État de Mandchourie). Promu général de brigade (shōshō 少将) en 1932, Doihara orchestre l’expansion de la zone d’influence japonaise en Chine du Nord, notamment à la suite de l’accord Qin-Doihara (Doihara-Shin Tokujun kyōtei 土肥原・秦徳純協定) signé le 27 juin 1935. Alors chef du Bureau des services spéciaux (tokumubu 特務部) de Fengtian (Mukden, act. Shenyang), Doihara cherche à contrer la politique centralisatrice du Gouvernement nationaliste de Nankin. Dans ce but, il pousse les principaux dirigeants de cinq provinces septentrionales (Chahar, Suiyuan, Shanxi, Hebei, Shandong), tels que le seigneur de la guerre Yan Xishan 閻錫山 (1883-1960), à faire sécession de Nankin en formant un gouvernement autonome. Les difficultés de ces potentats locaux à s’entendre entre eux et, surtout, les efforts politiques et financiers déployés par le Gouvernement nationaliste pour s’assurer de leur fidélité font échouer cette entreprise. Doihara doit se rabattre sur Yin Rugeng, qui, le 25 novembre 1935, proclame la sécession de vingt-deux districts (xian 縣) – la zone démilitarisée et quatre districts voisins – sous la direction d’un Conseil autonome anticommuniste du Hebei oriental (Jidong fangong zizhi weiyuanhui 冀東反共自治委員會).

Mais Doihara espère rallier des dirigeants de plus grande envergure, notamment le général Song Zheyuan 宋哲元 (1885-1940). Il compte faire de Song la pièce maîtresse du mouvement d’autonomie en Chine du Nord, malgré le soutien affiché par ce dernier au gouvernement central. Jugeant qu’un régime autonome dirigé par Song est préférable au fantoche Yin Rugeng, Nankin autorise la création d’un Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui 冀察政務委員會) qui est inauguré en catimini à Beiping (Pékin) le 18 décembre 1935. Il compte parmi ses membres les deux principaux futurs présidents du Conseil des affaires politiques de Chine du Nord (Wang Kemin et Wang Yitang), ainsi que des collaborateurs notables tels que Men Zhizhong et Xia Suchu. Des négociations s’engagent début 1936 entre les militaires japonais et Song Zheyuan. Chaque partie espère une fusion des deux organisations, mais pour des raisons différentes : Doihara souhaite consolider l’autonomie de la Chine du Nord à travers une structure politique unique placée sous tutelle japonaise, tandis que Song vise la suppression du Conseil autonome anticommuniste du Hebei oriental. En mars 1936, Doihara déclare à la presse japonaise :  “Le Japon ne cherche pas à établir un second Manzhouguo en Chine du Nord, qui serait complètement autonome par rapport à Nankin mais vise à faire de la région un test pour un rapprochement sino-japonais réel grâce à la coopération économique et militaire“. Dans les faits, Doihara ne renonce à aucun moyen – trafic d’opium compris – pour soustraire la région à la souveraineté chinoise. L’échec des négociations avec Song Zheyuan précipite celui de la politique de morcellement en Chine du Nord, dont l’abandon s’impose à partir du départ de Doihara – muté à Tokyo en mars 1936 – avant d’être officialisé en janvier 1937.

Le morcellement intervient pourtant quelques mois plus tard, après l’invasion de la Chine propre débutée à l’été 1937. Un an plus tard, le gouvernement japonais cherche à rationaliser l’État d’occupation en centralisant les gouvernements collaborateurs régionaux mis en place par les différentes armées d’occupation durant les premiers mois de la guerre. Cette centralisation doit se faire dans le cadre d’un « nouveau gouvernement central chinois » (Shina shin chūo seifu 支那新中央政府) alors conçu selon un modèle confédéral, afin de ne pas remettre en cause le pouvoir local des officiers japonais et de leurs clients chinois. Dans le même temps, une série d’opérations vise à déstabiliser le Gouvernement nationaliste de Chongqing en ralliant des figures chinoises à la cause de l’occupant. La supervision de ces opérations est centralisée, le 26 juillet 1938, sous la direction d’un Comité spécial pour la Chine (taishi tokubetsu iinkai 対支特別委員会) rattaché directement au Conseil des cinq ministres (goshō kaigi 五相会議) et dirigé par Doihara Kenji. Le 5 août 1938, Hata Shunroku note au sujet de ce comité qu’il a été imposé d’en haut et ne manquera donc pas de provoquer des frictions. De fait, la volonté du gouvernement japonais de centraliser, ne serait-ce qu’en apparence, l’État d’occupation n’est pas partagée par ses représentants en Chine même. Outre Doihara, ce comité compte dans ses rangs la crème des Shinatsū (spécialiste de la Chine) avec Banzai Rihachirō 坂西利八郎 (1871-1950) et Shibayama Kenshirō, ainsi que le vice-amiral Tsuda Shizue 津田静枝 (1883-1964).

Ce comité a avant tout une fonction de conseil, tandis que les opérations de subversion en Chine sont pilotées par une organisation connue sous le nom d’ « Agence Doihara » (Doihara kikan 土肥原機関). Elle est souvent confondue avec l’« Agence du bambou » (take kikan 竹機関), du nom de code de l’opération visant Wu Peifu (infra), bien que la seconde ne soit, semble-t-il, qu’une branche de la première. Doihara reçoit un ordre de mission du premier ministre Konoe Fumimaro lui demandant de mettre toute son énergie à préparer l’établissement du nouveau gouvernement et ordonnant à l’Armée régionale de Chine du Nord (kita Shina hōmengun 北支那方面軍) et à l’Armée expéditionnaire de Chine centrale (naka Shina hakengun 中支那派遣軍) de coopérer secrètement avec lui. La première étape de ce projet centralisateur consiste dans la fondation, le 22 septembre 1938, d’un Conseil d’union (Zhonghua minguo lianhe weiyuanhui 中華民國聯合委員會). En dépit des pouvoirs qui lui sont conférés, Doihara échoue à obtenir de l’Armée du Guandong (Kantō-gun 関東軍) qu’elle autorise la participation du Mengjiang 蒙疆 (Gouvernement autonome de Mongolie) dans le Conseil d’union au sein duquel ne sont représentés que le Gouvernement provisoire (linshi zhengfu 臨時政府) de Pékin et le Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) de Nankin.

Parallèlement à ses efforts pour obtenir que les collaborateurs déjà en place coopèrent entre eux, Doihara cherche à recruter une personnalité de premier plan capable d’offrir au futur gouvernement confédéral un semblant de légitimité. Il jette son dévolu sur une vieille connaissance : le seigneur de la guerre retraité Wu Peifu 吳佩孚 (1874-1939). Les premières tentatives japonaises pour rallier Wu remontent à 1929. Considérant à l’époque qu’il est « le meilleur candidat dans l’histoire de la Chine contemporaine pour maintenir l’ordre politique en Chine », Doihara pense à lui en 1935 pour prendre la tête de son mouvement autonomiste de Chine du Nord. Les émissaires de Doihara reprennent contact avec Wu durant l’été 1938 pour lui proposer de travailler de concert avec Tang Shaoyi 唐紹儀 (1862-1938) au rétablissement de la paix. Sans opposer un refus catégorique, Wu cherche à gagner du temps en exigeant de pouvoir recruter une armée de 300 000 hommes dirigée par lui, ainsi que le retrait des troupes japonaises de Chine et le renoncement du Japon à toute ingérence dans son futur gouvernement. Ces conditions sont immédiatement rejetées par le général Kita Seiichi, patron du Gouvernement provisoire.

En dépit des manœuvres dilatoires de Wu Peifu, Doihara reste confiant. En apparence, son plan fonctionne comme prévu : fin janvier 1939, les dirigeants du Gouvernement provisoire et du Gouvernement réformé organisent une Association pour la paix et le salut national (heping jiuguo hui 和平救國會) qui nomme Wu Peifu chef d’un Comité de pacification (suijing weiyuanhui 綏靖委員會) devant s’établir à Kaifeng. En réalité, Doihara n’est pas parvenu à obtenir un accord clair de la part de Wu qui, au même moment, cherche à rassurer Chongqing sur ses intentions. Sous la pression, Wu finit par accepter de tenir une conférence de presse le 31 janvier 1939 au cours de laquelle il est censé annoncer sa collaboration avec l’occupant. L’événement se solde par un fiasco : au lieu de prononcer la déclaration prévue, préalablement distribuée aux journalistes par les hommes de Doihara, dans laquelle il accepte humblement la position qui lui est offerte, Wu Peifu affirme qu’il ne s’engagera pas plus avant tant qu’il n’aura pas obtenu du Japon un pouvoir réel et l’autorisation de s’installer avec ses troupes à “Beiping” (appellation de Pékin utilisée par les autorités de Chongqing).

Cet échec est d’abord celui de Doihara, dont l’empressement à imposer l’« Opération Wu Peifu » a provoqué de vives tensions entre son agence et les autorités d’occupation, qui voient en elle une attaque contre les gouvernements de Pékin et de Nankin. Le projet de gouvernement confédéral défendu par ces dernières pour maintenir le statu quo diffère de l’opération dirigée par Doihara. Dominé par une conception « nordiste » fondée sur la doctrine du bunji gassaku 分治合作 (administration séparée et coopération), le premier vise à assurer une forte autonomie au Gouvernement provisoire, à défaut d’obtenir une centralisation au seul profit de Pékin. La seconde trouve, au contraire, son origine dans la volonté chez Banzai Rihachirō, membre du Comité spécial pour la Chine de Doihara et mentor de ce dernier, de construire une Chine unifiée sous un chef étroitement « conseillé ».

À la mauvaise volonté de Wu Peifu et des autorités d’occupation vient s’ajouter un autre obstacle de taille pour le projet de Doihara : l’arrivée à Shanghai en mai 1939 de Wang Jingwei, lequel refuse catégoriquement de traiter avec celui dont il a combattu les visées au milieu des années 1930. Doihara tente bien de sauver ce qui peut l’être de son plan. Lors de la visite de Gao Zongwu à Tokyo en février 1939 pour transmettre le projet de gouvernement central élaboré par le groupe de Wang Jingwei, Doihara laisse entendre à Hata Shunroku que Wu Peifu et Wang pourraient se partager la Chine ; l’un gouvernant le nord du pays, l’autre le sud. Toutefois, le projet d’un « ticket » Wang-Wu fait long feu. Avant même qu’une dent infectée n’emporte le « maréchal de jade » le 4 décembre 1939, l’opération le visant a été enterrée à Tokyo. Dès le 19 mars, rapporte Hata dans son journal, le gouvernement décide de muter Doihara et de confier le projet de nouveau gouvernement central à Kagesa Sadaaki. C’est désormais l’ « Opération Wang Jingwei » qui est prioritaire.

Après un bref passage au Manzhouguo, où il dirige la 5e armée (1939-1940), Doihara occupe essentiellement des postes honorifiques, notamment comme Inspecteur de la formation militaire (kyōiku sōkan 教育総監). Jugé comme criminel de guerre de classe A par le Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient, il est exécuté le 23 décembre 1948 dans l’enceinte de la prison de Sugamo.

Sources : KSDJ ; Kahn 1978 ; Guo Guiru et al. 2007, p. 41 sqq., 65 ; 177 ; Chen Lan 2014 ; IMTFE {49, 268-269} ; HSN, p. 150, 155, 188 sq., 194 sq. ; JACAR B02030549900 ; Tobe 1999, p. 206 ; Blakeney 1945, p. 108 sq. ; Wou 1978, p. 246 sqq. ; Asahi, 1er fév., 1939 (soir) ; Boyle 1972, p. 162.

Pour citer cette biographie : David Serfass, "Doihara Kenji  土肥原賢二 (1883-1948)", Dictionnaire biographique de la Chine occupée, URL : https://bdoc.enpchina.eu/bios/doihara-kenji/, dernière mise à jour le 5 octobre 2023. 

English (automatic translation)

Probably the most infamous Shinatsū 支那通 (China specialist) of his generation, Doihara systematized the strategy of provoking incidents in order to set up pro-Japanese organizations, which earned him the nickname “Lawrence of Manchuria”.

Stationed for many years in China from 1913 onward, he participated in the assassination of Zhang Zuolin 張作霖 (1875-1928) in 1928, the Mukden Incident in 1931, and then the recruitment of Puyi 溥儀 (1906-1967) to place him at the “head” of Manzhouguo 滿洲國 (Manchurian state). Promoted to general in 1932, Doihara orchestrated the expansion of the Japanese zone of influence in North China, especially following the Qin-Doihara Agreement (Doihara-Shin Tokujun kyōtei 土肥原・秦徳純協定) signed on June 27, 1935. As head of the Special Services Bureau (tokumubu 特務部) of Fengtian (Mukden, act. Shenyang) at the time, Doihara sought to thwart the centralizing policies of the Nationalist Government in Nanjing. To this end, he pressured the leading rulers of five northern provinces (Chahar, Suiyuan, Shanxi, Hebei, Shandong), such as warlord Yan Xishan 閻錫山 (1883-1960), to secede from Nanjing by forming an autonomous government. The failure of these local potentates to reach an agreement and, above all, the political and financial efforts by the Nationalist Government to secure their loyalty caused this endeavor to fail. Doihara had to rely on Yin Rugeng, who on November 25, 1935, proclaimed the secession of twenty-two districts (xian 縣)– the demilitarized zone and four neighboring districts–under the leadership of the East Hebei Anti-Communist Autonomous Council (Jidong fangong zizhi weiyuanhui 冀東反共自治委員會).

But Doihara hoped to rally more prominent leaders, including General Song Zheyuan 宋哲元 (1885-1940). He planned to make Song the linchpin of a separatist movement in North China, despite the latter’s support for the central government. Considering a Song-led autonomous regime preferable to the puppet Yin Rugeng, Nanjing authorized the establishment of the Hebei-Chahar Political Affairs Council (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui 冀察政務委員會), which was discreetly inaugurated in Beiping on December 18, 1935. Its members included the two main future presidents of the North China Political Affairs Council (Wang Kemin and Wang Yitang), as well as notable collaborators such as Men Zhizhong and Xia Suchu. Negotiations between the Japanese military and Song Zheyuan began in early 1936. Each party hoped for a merger of the two organizations, but for different reasons: Doihara wanted to consolidate the autonomy of North China through a single political structure under Japanese tutelage, while Song aimed at removing the East Hebei Anti-Communist Autonomous Council. In March 1936, Doihara told the Japanese press: “Japan does not aim at making North China a second “Manchukuo,” completely separated from Nanking, but is seeking to make the region an experimental ground for actual Sino-Japanese rapprochement by means of economic and military cooperation.” In fact, Doihara used every means – including opium trafficking – to subvert Chinese sovereignty in the region. The failure of the negotiations with Song Zheyuan brought about the failure of the separatist policy in North China, which was abandoned after Doihara’s departure – he was transferred to Tokyo in March 1936. This decision was formalized in January 1937.

However, the fragmentation did occur only a few months later, after the invasion of China proper began in the summer of 1937. A year later, the Japanese government sought to rationalize the occupation state by centralizing the regional pro-Japanase governments set up by the various occupation armies during the first months of the war. This centralization plan was to result in a “new Chinese central government” (Shina shin chūo seifu 支那新中央政府), then conceived on a confederal model, so as not to challenge the local power of the Japanese officers and their Chinese clients. At the same time, a series of operations aimed to destabilize the Nationalist Government in Chongqing by rallying Chinese figures to the cause of the occupier. The supervision of these operations was centralized on July 26, 1938, under the direction of a Special Committee for China (taishi tokubetsu iinkai 対支特別委員会) attached directly to the Five Ministers Conference (goshō kaigi 五相会議) and headed by Doihara Kenji. On August 5, 1938, Hata Shunroku noted that this committee had been imposed from above and thus was bound to cause friction. Indeed, the Japanese government’s desire to centralize the occupation state, even if only in appearance, was not shared by its representatives in China. In addition to Doihara, this committee included some of the finest Shinatsū (China hands), such as Banzai Rihachirō 坂西利八郎 (1871-1950), Shibayama Kenshirō, as well as Vice Admiral Tsuda Shizue 津田静枝 (1883-1964).

This committee had primarily an advisory function, while subversion operations in China were piloted by an organization known as the “Doihara Agency” (Doihara kikan 土肥原機関). It is often confused with the “Bamboo Agency” (take kikan 竹機関), code-named after the operation targeting Wu Peifu (infra), although the latter is apparently only a branch of the former. Doihara was ordered by Prime Minister Konoe Fumimaro to put all his energy into planning the establishment of the new government. The North China Area Army (kita Shina hōmengun 北支那方面軍) and the Central China Expeditionary Army (naka Shina hakengun 中支那派遣軍) were to cooperate secretly with Doihara. The first step in this centralizing plan was the founding of the Union Council (Zhonghua minguo lianhe weiyuanhui 中華民國聯合委員會) on September 22, 1938. Despite the powers vested in him, Doihara failed to get the Guandong Army (Kantō-gun 関東軍) to allow the Mengjiang 蒙疆 (Mongolian Autonomous Government) to participate in the Union Council in which only the Beijing Provisional Government (linshi zhengfu 臨時政府) and the Nanjing Reformed Government (weixin zhengfu 維新政府) were represented.

In addition to his efforts to get the existing collaborators to cooperate with each other, Doihara sought to recruit a leading figure who could offer the future confederal government some semblance of legitimacy. He threw his lot in with an old acquaintance: veteran warlord Wu Peifu 吳佩孚 (1874-1939). The first Japanese attempts to rally Wu dated back to 1929. Considering him at the time to be “the best candidate in contemporary China to uphold the political order in China,” Doihara thought of him in 1935 to take over the leadership of his North China separatist movement. In the summer of 1938, Doihara’s emissaries contacted Wu again, offering him to work together with Tang Shaoyi 唐紹儀 (1862-1938) to restore peace. While not refusing outright, Wu sought to buy time by demanding that he be allowed to recruit and lead an army of 300,000 men, as well as the withdrawal of Japanese troops from China and Japan’s renunciation of any interference in his future government. These conditions were immediately rejected by General Kita Seiichi, the real head of the Provisional Government.

Despite Wu Peifu’s delaying tactics, Doihara remained confident. His plan worked as intended, or so it seemed: in late January 1939, the leaders of the Provisional and Reformed Governments organized an Association for Pacification and National Salvation (heping jiuguo hui 和平救國會) and invited Wu Peifu to take the lead of a Pacification Committee (suijing weiyuanhui 綏靖委員會) to be established in Kaifeng. In reality, Doihara failed to get a clear agreement from Wu, who at the same time was trying to reassure Chongqing about his intentions. Under pressure, Wu finally agreed to hold a press conference on 31 January 1939, during which he was supposed to announce his collaboration with the occupier. The event ended in a fiasco: Wu Peifu did not follow the written statement distributed beforehand to the journalists by Doihara’s men according to which he humbly accepted the position offered to him . Instead he declared that he would commit himself no further unless Japan granted him real political power and allowed him to settle with his army in “Beiping”.

This failure was mostly due to Doihara. His eagerness to impose “Operation Wu Peifu” caused great tension between his agency and the occupation authorities, who saw this operation as an attack on the Beijing and Nanjing governments. Their plan for a confederal government designed to maintain the status quo differed from the Doihara-led operation. Driven by a “northern” conception based on the bunji gassaku 分治合作 (separate administration and cooperation) doctrine, the former aimed to ensure strong autonomy for the Provisional Government, in the absence of a centralization for the sole benefit of Beijing. The latter, on the contrary, stemmed from the desire in Banzai Rihachirō, a member of Doihara’s Special Committee for China and Doihara’s mentor, to build a unified China under a closely “advised” leader.

In addition to Wu Peifu’s and the occupation authorities’ reluctance, there was another major obstacle to Doihara’s project: the arrival in Shanghai in May 1939 of Wang Jingwei, who categorically refused to deal with the man whose aims he had opposed in the mid-1930s. Doihara tried to preserve what he could of his plan. During Gao Zongwu’s visit to Tokyo in February 1939 to pass on the central government project elaborated by the Wang Jingwei group, Doihara hinted to Hata Shunroku that Wu Peifu and Wang could share China, one governing the north of the country, the other the south. However, the project of a Wang-Wu “ticket” did not work out. Even before an infected tooth claimed the life of the “jade marshal” on December 4, 1939, “Operation Wu Peifu” had been shelved in Tokyo. On March 19, Hata reported in his diary, the government decided to transfer Doihara and to entrust the project of a new central government to Kagesa Sadaaki. From then on, “Operation Wang Jingwei” was given priority.

After a brief stint in Manzhouguo, where he commanded the 5th Army (1939-1940), Doihara held mainly honorary positions, such as Inspector General of Military Training (kyōiku sōkan 教育総監). Tried as a class A war criminal by the International Military Tribunal for the Far East, he was executed on December 23, 1948 in Sugamo prison.


Biographical Dictionary of Occupied China

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