Passé par la Mantetsu comme étudiant à l’étranger (Mantetsu ryūgakusei 満鉄流学生), Etō Daikichi s’engage en 1913 dans la seconde révolution contre Yuan Shikai, aux côtés de Ju Zheng 居正 (1876-1951), Chen Zhongfu ou encore Jiang Jieshi. Très investi dans le mouvement fédéraliste chinois (liansheng zizhi yundong 聯省自治運動), il participe en 1924 aux négociations visant à mettre un terme à la seconde guerre entre les cliques du Fengtian et du Zhili (Feng-Zhi zhanzheng 奉直戰爭). Comme l’explique Seki Tomohide, l’un des rares historiens à s’être penché sur son cas, Etō est l’une des premières personnalités engagées dans la collaboration à critiquer la forme que prend l’État d’occupation dans les premiers mois de la guerre. Cette critique s’accompagne chez lui d’un vaste projet visant à faire advenir en Chine un nouveau gouvernement qui mobilise des notables chinois proches de l’ancien seigneur de la guerre Wu Peifu 吳佩服 (1874-1939). Aussi sa route est-elle amenée à croiser celle des officiers de l’armée comme Doihara Kenji qui misent jusqu’en 1939 sur Wu Peifu pour diriger le futur gouvernement central chinois que le premier ministre Konoe Fumimaro appelle de ses vœux le 16 janvier 1938. Ce compagnonnage d’Etō avec les « spécialistes de la Chine » au sein de l’Armée de terre ne tarde toutefois pas à montrer ses limites. En effet, il défend une vision de la construction étatique fondée sur la prise en compte de la volonté du peuple, en Chine comme au Japon, contre la politique des « stratagèmes » (bōryaku 謀略) employée par l’armée pour arriver à ses fins.
En décembre 1937, Etō publie à compte d’auteur un pamphlet intitulé Shina renshō jichi no shutai : Kahoku jichi undō no zenbo 支那聯省自治の主体 : 華北自治運動の全貌 (Au cœur de l’autonomie des provinces unies chinoises : Panorama du mouvement pour l’autonomie en Chine du Nord). Il y critique vivement la mise en place de structures gouvernementales à Tianjin et Pékin, ayant abouti à l’inauguration du Gouvernement provisoire (linshi zhengfu 臨時政府) le 14 décembre, ainsi que l’opportunisme des médias japonais qui ont couvert ces premiers pas de l’État d’occupation. Etō estime qu’ils constituent un obstacle à une collaboration sincère entre les peuples chinois et japonais et traduisent le retour aux affaires des bureaucrates et seigneurs de la guerre désireux de restaurer un gouvernement central à Pékin contre la volonté de la majorité des Chinois. Selon lui, ce projet porté par Kita Seiichi et Wang Kemin va « à l’encontre de la voie juste de l’ordre naturel [天理正道] » (cité par Seki 2019, p. 142) et ne peut que renforcer dans la population le soutien à la résistance anti-japonaise. Etō en appelle à un « retour au gouvernement autonome [jichi 自治] », seul à même de représenter la volonté du peuple chinois, ajoutant qu’il est du devoir des Japonais d’aider cette entreprise. Il s’oppose ainsi fermement aux structures d’occupation mises en place en Chine par les autorités japonaises qu’il accuse de provoquer le malheur du peuple chinois et de porter préjudice à l’avenir du peuple japonais. De fait, cette renaissance de la Chine doit, selon lui, passer par une transformation non moins profonde du Japon dont les institutions ont également été confisquées par « un gouvernement à la solde des bureaucrates et des militaristes [官僚軍閥ノ内閣] » (Etō 1938, p. 13). Ces institutions devront être réformées afin de représenter véritablement « l’empereur et la volonté du peuple [民意], suivant la doctrine des sujets égaux devant le souverain [一君万民] » (cité par Seki 2019, p. 145). Ces transformations de part et d’autre doivent permettre d’aboutir à une coopération, voire à une « fusion [融合] » entre les deux peuples ainsi qu’à la formation d’une « organisation économique autonome propre à l’Asie orientale [東洋独自の自主的経済組織] » (ibid.).
Pour y parvenir, Etō entreprend, avant même que n’éclate la guerre sino-japonaise, de former en Chine du Nord trois organisations autonomes représentant chacune une classe sociale différente et composées de personnalités remettant en cause les autorités s’étant succédé à la tête de la Chine depuis l’État Qing jusqu’au parti-État nationaliste en passant par le gouvernement Beiyang. L’Association générale autonome du peuple chinois (Zhongguo renmin zizhi zonghui 中國人民自治總會) recrute ses membres parmi l’élite, l’Association autonome du peuple chinois (Zhongguo renmin zizhi tongzhihui 中國人民自治同志會) parmi l’intelligentsia et l’Association générale autonome anti-communiste du peuple chinois (Zhongguo renmin fanggong zizhi zonghui 中國人民防共自治總會) parmi les classes populaires. Toutes pousuivent un triple objectif commun : la lutte contre le GMD, la destruction du communisme et la collaboration avec le Japon. Conçu pour rompre avec la République de Chine, ce plan fait écho, note Seki Tomohide, à d’autres projets apparus à la faveur de l’occupation japonaise tels que le « Grand État Han » (dahanguo 大漢國) de Zhang Ming 張鳴 (voir Chen Zhongfu) ou l’éphémère Gouvernement municipal de la Grande Voie à Shanghai (Shanghaishi dadao zhengfu 上海市大道政府) conçu par Nishimura Tenzō et incarné par Su Xiwen. Etō délimite une zone couvrant neuf provinces de Chine du Nord (Hebei, Shandong, Henan, Shanxi, Shaanxi, Gansu, Chahar, Suiyuan et Ningxia) dans laquelle l’Association générale autonome du peuple chinois sera active. Si de nombreuses zones d’ombre demeurent quant au processus par lequel cette organisation voit le jour et le rôle exact d’Etō, il apparaît, toujours selon Seki, que les préparatifs débutent peu avant l’Incident du 7 juillet 1937. Le gouverneur du Shandong Han Fuju 韓復榘 (1890-1938) – qui devait être exécuté quelques mois plus tard sur ordre de Jiang Jieshi pour intelligence avec l’ennemi – dépêche son représentant Li Shiying 李士英 auprès du chef d’état-major de la Garnison de Tianjin, Hashimoto Gun 橋本群 (1886-1963), pour le sonder au sujet de la mise en place de l’organisation. Parallèlement, celle-ci cherche à obtenir le soutien de l’Armée du Guandong par l’intermédiaire du premier ministre du Manzhouguo, Zhang Jinghui 張景惠 (1871-1959).
Beaucoup des membres de l’Association générale autonome du peuple chinois sont liés de près ou de loin à Wu Peifu, qui est désigné conseiller militaire suprême de l’association, sans que l’on sache très bien dans quelle mesure le « maréchal de jade » est réellement impliqué. La direction de l’association est confiée à Xu Lanzhou 許蘭洲 (1872-1951), un ancien gouverneur militaire du Heilongjiang qui a œuvré dans le Nord-Est au sein de la Société internationale du swastika rouge (shijie hongwanzihui 世界紅卍字會). Il est secondé par un autre général à la retraite résident à Pékin, Chen Yi 陳宧 (1870-1939). Ils s’entourent de Ma Chending 馬辰鼎, lui aussi issu de la Société du swastika rouge ; de généraux comme Jiang Yanxing 蔣雁行 (1875-1941) et Jiang Tingzi 蔣廷梓 (1874-?) ; de diplomates comme l’ancien ambassadeur au Japon Lu Zongyu 陸宗輿 (1876-1941) et Xu Liang ; de Wu Yiting 武宜亭, leader du mouvement autonomiste de Xianghe (Hebei) en novembre 1935 ; de hauts fonctionnaires sous les gouvernements Beiyang tels que l’ancien vice-directeur du ministère de la Mongolie et du Tibet (Meng-Zang yuan 蒙藏院) Yun Baohui 惲寶惠 (1885-1979), l’ancien vice-ministre des Finances Zhang Yinghua 張英華 (1886-?), par ailleurs membre du Parti de la jeunesse (Zhongguo qingniandang 中國青年黨), l’ancien ministre des Communication, l’amiral Wu Yulin 吳毓麟 (1871-1944) ; ou encore de l’ancien leader étudiant à l’époque du 4-mai, Wang Chongping 汪崇屏 (1889-1962), devenu le bras droit de Cai Yuanpei à l’Université de Pékin avant de servir comme conseiller de Wu Peifu. La composante militaire de l’association compte une vingtaine d’officiers parmi lesquels Guan Yingjie 冠英傑, Wang Ruqin 王汝勤 (1877-1939), Qi Xieyuan et Tang Xiangming 湯薌銘 (1887-1975), lequel est encarté au Parti national socialiste (Zhongguo guojia shehuidang 中國國家社會黨). La composante civile comprend plusieurs membres de ce même parti, à commencer par son principal dirigeant Zhang Junmai 張君勱 (1887-1969) ainsi que le philosophe Zhang Dongsun 張東蓀 (1886-1973) et l’historien Deng Wenru 鄧文如 (1887-?) ; les gouverneurs des provinces du Sichuan, du Yunnan et du Hunan, Liu Xiang 劉湘 (1890-1938), Long Yun 龍雲 (1884-1962) et He Jian 何健 (1887-1956) ; ou encore Ma Huitang 馬輝堂 (1870-1939), patron d’une célèbre entreprise de bâtiment. Par ailleurs, à en croire Etō, Hu Shi et Jiang Kanghu participent également en tant qu’« observateurs ». Si le projet parvient donc à attirer des figures importantes, il semble selon Seki qu’un certain nombre d’entre elles se soient retirées après l’Incident du Pont Marco-Polo.
Pensée comme la matrice d’un futur gouvernement régional, l’Association générale autonome du peuple chinois propose de s’inspirer de la structure administrative du baojia 保甲, mais en se donnant une finalité à l’opposé de celle-ci puisqu’elle vise non pas à étendre verticalement le contrôle du centre, mais à répartir horizontalement l’administration entre des entités locales représentées par le centre. Dix foyers (hu 戶) doivent former un hameau autogéré (zizhilü 自治閭), lui-même regroupé par dix en un village autogéré (zizhicun 自治村) et ainsi de suite au niveau des cantons autogérés (zizhixiang 自治鄉), des zones autogérées (zizhiqu 自治區) et des districts autogérés (zizhixian 自治縣). Ces structures locales, à qui il revient de lutter de manière autonome contre les agents du GMD, du PCC et les bandits, doivent être placées sous un Gouvernement anticommuniste des provinces unies autonomes de Chine (Zhongguo zizhi liansheng fanggong zhengfu 中國自治聯省防共政府). Dirigé par un président et un premier ministre, celui-ci doit comprendre quatre branches : le Yuan de planification (jihuayuan 計劃院), le Yuan de conseil (canzhengyuan 參政院), le Yuan des affaires d’État (guozhengyuan 國政院) et le Yuan de contrôle (jianzhengyuan 監政院). Enfin, le rapprochement sino-japonais doit passer par la signature de plusieurs accords (militaire, économique, migratoire), l’abrogation de l’extraterritorialité japonaise en Chine, la reconnaissance par la Chine du Manzhouguo, l’enseignement de la langue du voisin et la diffusion d’une morale est-asiatique définie comme confucéenne.
La deuxième organisation pensée par Etō, l’Association autonome du peuple chinois, cible les milieux intellectuels en se donnant pour mission de défendre les idéaux d’autonomie et de démocratie ce qui l’amène à dénoncer la dictature du GMD et son alliance avec le PCC. Son principal programme consiste à organiser des assemblées élues aux différents échelons (hameau, bourg, canton, etc.) en étendant le droit de vote à tous les citoyens de plus de 21 ans. Installée dans la concession japonaise de Tianjin, où réside alors Etō, elle est dirigée par Liu Datong 劉大同 (1866-1952), également connu sous le nom de Liu Jianfeng 劉建封, pionnier de la révolution anti-mandchoue qui s’était opposé à Jiang Jieshi à partir du début des années 1930. La direction de l’Association autonome du peuple chinois réunit plusieurs officiers de l’armée tels que Zhang Jianting 張建亭 (1879-?), Shuai Lanfeng 帥嵐峰, Liu Xianting 劉顯庭 et Zhang Xiaojiang 張筱江, ainsi que des civils tels que le président de la Haute cour de justice Wu Wenzhuo 吳文卓, un ancien député de l’assemblée provinciale du Shandong Sun Jiyun 孫寄運, Yan Youbo 嚴遊波, le président de la chambre de commerce de Daokou Liu Jixuan 劉季軒, He Ruiyu 賀瑞雨, Qiu Yangfei 丘仰飛 (1893-?) ou encore Liu Binghuan 劉炳寰 (1874-1938), un ancien de la Ligue jurée ayant refusé de rejoindre le gouvernement pro-japonais de Yin Rugeng en 1935. Enfin, l’Association générale autonome anti-communiste du peuple chinois, qui doit défendre les mêmes idéaux d’autonomie et d’anticommunisme auprès des couches populaires, est présidée par le général Zhang Zhizhong 張致忠et plus tard par Cai Zhengxun 蔡正勳.
Alors que ses projets en Chine du Nord sont pris de court par la mise en place par l’armée japonaise de structures gouvernementales en Chine centrale au début de l’année 1938, Etō envisage leur fusion avec le Gouvernement provisoire de Pékin au sein d’un gouvernement fédéral des provinces unies (liansheng zizhi zhengfu 聯省自治政府). Il prévoit de confier la conception du nouveau gouvernement à des assemblées consultatives provisoires composées de membres issus de ses trois associations. À en croire les mémoires de Kawai Teikichi 川合貞吉 (1901-1981), journaliste de gauche lié à l’espion soviétique Richard Sorge (1895-1944) et qui fréquente alors Etō, ce dernier espère confier la direction de ce gouvernement fédéral à Wu Peifu. Il anticipe également la mise en place d’une seconde fédération méridionale couvrant le Guangdong, le Guangxi, le Yunnan, le Guizhou et le Sichuan dont la direction reviendrait à Li Jishen 李濟深 (1885-1959), l’un des leaders en 1933 du Gouvernement populaire révolutionnaire du Fujian (renmin geming zhengfu 人民革命政府) auquel a participé Qiu Yangfei, l’un des cadres de l’Association autonome du peuple chinois. Bien que ce plan impliquant Li Jishen soit similaire à l’opération menée au même moment par Wachi Takaji, les sources disponibles ne permettent pas d’attester d’un lien entre ce dernier et Etō. En revanche, il ne fait guère de doute qu’Etō coopère avec Doihara Kenji dans l’opération visant Wu Peifu. Soutenu à Tokyo par le ministre de l’Armée, Itagaki Seishirō, Doihara s’emploie à partir du milieu de l’année 1938 à recruter une figure de premier plan pour présider le futur gouvernement central auquel doit aboutir la fusion espérée des gouvernements régionaux établis à Pékin et Nankin. Ses efforts se concentrent en particulier sur Wu Peifu, qu’Etō entend également placer à la tête d’un gouvernement fédéral. En octobre 1938, Doihara finance la création de la Zhengdashe 正大社 (Société de la droiture), établie dans le quartier Xicheng 西城 de Pékin. Destinée à promouvoir le soutien à Wu Peifu, qui calligraphie son écriteau, la Zhengdashe compte dans ses rangs les principaux dirigeants des trois associations formées par Etō. Celui-ci fait le déplacement à Pékin où il aménage des pièces à la japonaise dans la vaste demeure de la Zhengdashe afin d’assurer le confort de ses hôtes japonais, parmi lesquels le célèbre chorégraphe Ishii Baku 石井漠 (1886-1962).
Le rapprochement entre les activités d’Etō et celles de Doihara se précise début décembre 1938, alors qu’au même moment les services spéciaux de l’armée japonaise en Chine du Nord et en Chine centrale mettent en scène le soutien populaire à une future présidence de Wu Peifu. Le 28 novembre notamment, une « assemblée générale représentative pour promouvoir la fondation du gouvernement central » (zhongyang zhengfu shuli cujin quanti daibiao dahui 中央政府樹立促進全體代表大會) rassemble plus de trois cent délégués à Nankin. Désireux de contrer le projet centralisateur du Gouvernement provisoire de Pékin, le Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) et ses conseillers japonais défendent une constitution « confédérale » (banglian 邦聯) afin de laisser une grande autonomie aux gouvernements régionaux. Le 16 décembre 1938, le Yomiuri shinbun se fait l’écho de la formation d’un « Conseil ethnique nippo-chinois » (Nisshi minzoku kaigi 日支民族会議) à l’initiative de la Zhengdashe qui est présentée comme englobant l’Association générale autonome du peuple chinois, l’Association autonome du peuple chinois et l’Association générale autonome anti-communiste du peuple chinois. Installé, semble-t-il, à la même adresse pékinoise que la Zhendashe et disposant d’une branche à Tokyo, le Conseil ethnique nippo-chinois reprend une partie du programme politique conçu par Etō l’année précédente. Il présente l’« Incident de Chine » comme une « une guerre sainte pour éradiquer et nettoyer tous les obstacles à l’unification des peuples japonais et chinois » (cité par Seki 2019, p. 158), à commencer par l’appareil étatique centralisé du GMD décrit comme contraire à la vraie nature du peuple chinois qui ne peut atteindre l’harmonie qu’en s’organisant au niveau local. Le Conseil ethnique nippo-chinois reprend également le projet de réforme des institutions japonaises d’Etō, considérant que la « vieille structure capitaliste égoïste » en place explique la persistance d’une vision « insulaire » des relations sino-japonaises à laquelle doit être substituée une politique d’« affection fraternelle » entre les deux peuples. À la même époque, Etō rencontre le général des armées Masaki Jinzaburō 崎甚三郎 (1876-1956), figure de la faction de la Voie impériale (kōdōha 皇道派) mis en semi-retraite après la tentative de coup d’État de 1936. Masaki partage son objectif en Chine – la mise en place de gouvernements autonomes et la chute du GMD, mais aussi son rejet de la classe politique et des dirigeants militaires en place à Tokyo. Lui-même intéressé par une solution passant par Wu Peifu, Masaki a reçu peu avant un plan allant dans ce sens rédigé par Tsukuda Nobuo 佃信夫, un « aventurier du continent » (tairiku rōnin 大陸浪人) notamment mêlé à la tentative de restauration mandchoue en 1917. Hormis une conférence organisée le 10 février 1939 à Pékin, la principale activité du Conseil ethnique nippo-chinois est la publication d’un périodique portant son nom. Il publie les articles d’une trentaine d’auteurs chinois et japonais, parmi lesquels ceux de son rédacteur en chef Terashita Munetake 寺下宗孝 qui en reproduit un partie dans son ouvrage Chūgoku no sugata 中国の姿 (La situation de la Chine, Kenbunsha, 1940). Comme le note Seki Tomohide, le fait que ce dernier emploie le terme « Chūgoku » plutôt que « Shina » pour désigner la Chine est, en soi, le signe d’un certain rejet de la politique impérialiste japonaise. De fait, certains articles parus dans la revue Nisshi minzoku kaigi n’hésitent pas à pointer le décalage entre les grands principes panasiatiques professés par des hommes comme Etō et la réalité qui rend très difficile une entente entre les peuples chinois et japonais.
De même que les autres projets japonais apparus fin 1938-début 1939 visant à donner une définition fédérale voire confédérale au « nouveau gouvernement central chinois », la fédération de gouvernements provinciaux en Chine du Nord voulue par Etō ne voit jamais le jour. En cause, le pari Wu Peifu qui ne s’avère pas payant et l’arrivée en zone occupée, au printemps 1939, de Wang Jingwei dont le projet gouvernemental centré sur le GMD est aux antipodes de celui défendu par Etō. Très critique de l’« Opération Wang Jingwei », Etō se plaint de voir ses activités bloquées à Pékin par Kita Seiichi et Kawamoto Yoshitarō 川本芳太郎(1898-1975), derrière lesquels il croit voire la main de Kagesa Sadaaki et d’Ōsako Michisada 大迫通貞 (1890-1974), lequel dissout la Zhendashe en août 1939. Du reste, plusieurs des notables chinois liés jusque-là aux activités d’Etō font alors clairement le choix de ne pas collaborer avec le Japon. C’est notamment le cas de Liu Datong, de Wang Chongping ou encore de Zhang Dongsun. Peu avant la mise en place du gouvernement de Wang Jingwei en mars 1940, Etō tente de relancer depuis Tianjin des négociations avec Jiang Jieshi par l’intermédiaire de John Leighton Stuart (1876-1962), également approché à cette époque par Wang Kemin et des officiers japonais de Chine du Nord pour tenter de faire échouer l’avènement d’un régime en Chine centrale. Ces activités valent à Etō d’être arrêté par la police militaire (kenpeitai 憲兵隊) de Tianjin. Désabusé, il confie à Kawai Teikichi avoir été pris à son propre jeu : alors même qu’il prônait une politique de collaboration sincère confiée aux autorités civiles contre les « stratagèmes » des militaires, Etō a cru pouvoir profiter de l’appui de Doihara et d’Itagaki pour arriver à ses fins, avant de réaliser que c’était eux qui l’avaient utilisé pour rallier des collaborateurs chinois.
Échaudé par cet échec, Etō ne refait pas parler de lui avant le début de l’année 1945, lorsqu’il est impliqué dans le projet éphémère de négociation de paix avec Chongqing conçu par Miao Bin. Il effectue à cette occasion une mission en Chine du Nord à la demande du premier ministre Koiso Kuniaki auquel il a été recommandé par l’amiral Okada Keisuke 岡田啓介 (1868-1952). En novembre 1945, Etō tente de relancer son projet politique à la faveur des élections générales devant se tenir début 1946 en lançant, aux côtés de Katō Yoshimasa 加藤好正, le Parti autonome du peuple impérial (jichi nōmin-tō 自治皇民党). Celui-ci participe à la Ligue des nouveaux partis (shintō renmei 新党聯盟) formée en décembre 1945 par quinze organisations pour peser face aux grands partis, mais qui ne parvient à ne faire élire qu’une seule députée.
Sources : Seki 2019, Chap. 3 ; Etō 1938 ; Dryburgh 1993, p. 145-147 ; Jansen 1967, p. 198 ; AS, 17/11/1945, p. 1 ; Zhonghua xueyi she 1946, p. 8-9.
Etō Daikichi, who had been a Manchurian Railway-sponsored international student (Mantetsu ryūgakusei 満鉄流学生), joined the Second Revolution against Yuan Shikai in 1913 alongside Ju Zheng 居正 (1876-1951), Chen Zhongfu, and Jiang Jieshi. Deeply involved in the Chinese federalist movement (liansheng zizhi yundong 聯省自治運動), he participated in the negotiations aimed at ending the Second Zhili-Fengtian War (Feng-Zhi zhanzheng 奉直戰爭) in 1924. As Seki Tomohide, one of the few historians to have studied his case, explains, Etō was one of the first collaborationist figures to criticize the form taken by the occupation state in the early months of the war. This criticism was accompanied by a vast project aimed at bringing about a new government in China that mobilized Chinese notables close to the former warlord Wu Peifu 吳佩服 (1874-1939). As a result, his path was bound to cross that of army officers like Doihara Kenji, who, until 1939, were counting on Wu Peifu to lead the future central Chinese government that Prime Minister Konoe Fumimaro called for on January 16, 1938. However, this partnership between Etō and the “China specialists” within the Army soon showed its limitations. Indeed, he defended a vision of state-building based on taking into account the will of the people, both in China and Japan, against the policy of “stratagems” (bōryaku 謀略) employed by the army to achieve its ends.
In December 1937, Etō self-published a pamphlet titled “Shina renshō jichi no shutai: Kahoku jichi undō no zenbo” 支那聯省自治の主体 : 華北自治運動の全貌 (At the Heart of the Autonomy of the United Chinese Provinces: A Panorama of the Autonomy Movement in North China). In it, he sharply criticized the establishment of governmental structures in Tianjin and Beijing, which had led to the inauguration of the Provisional Government (Linshi zhengfu 臨時政府) on December 14, as well as the opportunism of the Japanese media that had covered these first steps of the occupation state. Etō believed that they constituted an obstacle to sincere collaboration between the Chinese and Japanese peoples and reflected the return to power of bureaucrats and warlords eager to restore a central government in Beijing against the will of the majority of Chinese people. According to him, this project, led by Kita Seiichi and Wang Kemin, went “against the righteous path of natural order [天理正道]” (cited by Seki 2019, p. 142) and could only strengthen the population’s support for anti-Japanese resistance. Etō called for a “return to autonomous government [jichi 自治],” the only way to represent the will of the Chinese people, adding that it was the duty of the Japanese to assist in this endeavor. He thus firmly opposed the occupation structures established in China by the Japanese authorities, which he accused of causing the misery of the Chinese people and harming the future of the Japanese people. In fact, according to him, this rebirth of China had to involve an equally profound transformation of Japan, whose institutions had also been confiscated by “a government in the pay of bureaucrats and militarists [官僚軍閥ノ内閣]” (Etō 1938, p. 13). These institutions would have to be reformed in order to truly represent “the Emperor and the will of the people [民意], following the doctrine of subjects equal before the sovereign [一君万民]” (cited by Seki 2019, p. 145). These transformations on both sides should have led to cooperation, or even a “fusion [融合]” between the two peoples, as well as the formation of an “autonomous economic organization specific to East Asia [東洋独自の自主的経済組織]” (ibid.).
Even before the outbreak of the Sino-Japanese War, Etō undertook to form three autonomous organizations in North China, each representing a different social class and composed of personalities challenging the authorities that had succeeded one another at the head of China, from the Qing state to the Nationalist party-state, including the Beiyang government. The General Autonomous Association of the Chinese People (Zhongguo renmin zizhi zonghui 中國人民自治總會) recruited its members among the elite, the Autonomous Association of the Chinese People (Zhongguo renmin zizhi tongzhihui 中國人民自治同志會) among the intelligentsia, and the General Anti-Communist Autonomous Association of the Chinese People (Zhongguo renmin fanggong zizhi zonghui 中國人民防共自治總會) among the popular classes. All pursued a common objective: the fight against the GMD, the destruction of communism, and collaboration with Japan. Designed to break with the Republic of China, this plan echoed, as Seki Tomohide notes, other projects that emerged during the Japanese occupation, such as Zhang Ming’s 張鳴 “Great Han State” (Dahanguo 大漢國) (see Chen Zhongfu) or the short-lived Great Way Government in Shanghai (Shanghaishi dadao zhengfu 上海市大道政府) conceived by Nishimura Tenzō and headed by Su Xiwen. Etō delineated a zone covering nine provinces of North China (Hebei, Shandong, Henan, Shanxi, Shaanxi, Gansu, Chahar, Suiyuan, and Ningxia) in which the General Autonomous Association of the Chinese People would be active. While many gray areas remain regarding the process by which this organization came into being and Etō’s exact role, it appears, according to Seki, that preparations began shortly before the July 7, 1937 Incident. The governor of Shandong, Han Fuju 韓復榘 (1890-1938) – who was to be executed a few months later on Jiang Jieshi‘s orders for intelligence with the enemy – sent his representative Li Shiying 李士英 to the chief of staff of the Tianjin Garrison, Hashimoto Gun 橋本群 (1886-1963), to sound him out about the establishment of the organization. At the same time, the organization sought to obtain the support of the Kwantung Army through the Prime Minister of Manzhouguo, Zhang Jinghui 張景惠 (1871-1959).
Many of the members of the General Autonomous Association of the Chinese People were more or less connected to Wu Peifu, who was appointed supreme military advisor to the association, although it is unclear to what extent the “Jade Marshal” was actually involved. The leadership of the association was entrusted to Xu Lanzhou 許蘭洲 (1872-1951), a former military governor of Heilongjiang who had worked in the Northeast within the International Red Swastika Society (Shijie hongwanzihui 世界紅卍字會). He was assisted by another retired general residing in Beiping, Chen Yi 陳宧 (1870-1939). They surrounded themselves with Ma Chending 馬辰鼎, also from the Red Swastika Society; generals such as Jiang Yanxing 蔣雁行 (1875-1941) and Jiang Tingzi 蔣廷梓 (1874-?); diplomats like former ambassador to Japan Lu Zongyu 陸宗輿 (1876-1941) and Xu Liang; Wu Yiting 武宜亭, leader of the Xianghe (Hebei) autonomist movement in November 1935; high-ranking officials under the Beiyang governments such as the former vice-director of the Ministry of Mongolia and Tibet (Meng-Zang yuan 蒙藏院) Yun Baohui 惲寶惠 (1885-1979), the former vice-minister of Finance Zhang Yinghua 張英華 (1886-?), also a member of the Youth Party (Zhongguo qingniandang 中國青年黨), the former minister of Communications, Admiral Wu Yulin 吳毓麟 (1871-1944); and the former student leader during the May Fourth era, Wang Chongping 汪崇屏 (1889-1962), who had become Cai Yuanpei‘s right-hand man at Peking University before serving as an advisor to Wu Peifu. The military component of the association included about twenty officers, among them Guan Yingjie 冠英傑, Wang Ruqin 王汝勤 (1877-1939), Qi Xieyuan, and Tang Xiangming 湯薌銘 (1887-1975), who was a member of the National Socialist Party (Zhongguo guojia shehuidang 中國國家社會黨). The civilian component included several members of this same party, starting with its main leader Zhang Junmai 張君勱 (1887-1969) as well as the philosopher Zhang Dongsun 張東蓀 (1886-1973) and the historian Deng Wenru 鄧文如 (1887-?); the governors of Sichuan, Yunnan, and Hunan provinces, Liu Xiang 劉湘 (1890-1938), Long Yun 龍雲 (1884-1962), and He Jian 何健 (1887-1956); and Ma Huitang 馬輝堂 (1870-1939), owner of a famous construction company. Moreover, according to Etō, Hu Shi and Jiang Kanghu also participated as “observers.” While the project managed to attract important figures, it seems, according to Seki, that a number of them withdrew after the Marco Polo Bridge Incident.
Conceived as the matrix of a future regional government, the General Autonomous Association of the Chinese People proposed to draw inspiration from the administrative structure of the baojia 保甲, but with a purpose opposite to that of the latter, since it aimed not to vertically extend the control of the center, but to horizontally distribute the administration among local entities represented by the center. Ten households (hu 戶) were to form a self-governed hamlet (zizhilü 自治閭), which would be grouped by ten into a self-governed village (zizhicun 自治村), and so on at the level of self-governed townships (zizhixiang 自治鄉), self-governed zones (zizhiqu 自治區), and self-governed districts (zizhixian 自治縣). These local structures, whose responsibility it was to fight autonomously against agents of the GMD, the CCP, and bandits, were to be placed under an Anti-Communist Government of the United Autonomous Provinces of China (Zhongguo zizhi liansheng fanggong zhengfu 中國自治聯省防共政府). Led by a president and a prime minister, it was to include four branches: the Planning Yuan (jihuayuan 計劃院), the Advisory Yuan (canzhengyuan 參政院), the State Affairs Yuan (guozhengyuan 國政院), and the Control Yuan (jianzhengyuan 監政院). Finally, Sino-Japanese rapprochement was to involve the signing of several agreements (military, economic, migratory), the abrogation of Japanese extraterritoriality in China, China’s recognition of Manzhouguo, the teaching of the neighbor’s language, and the dissemination of an East Asian morality defined as Confucian.
The second organization conceived by Etō, the Autonomous Association of the Chinese People, targeted intellectual circles by setting itself the mission of defending the ideals of autonomy and democracy, which led it to denounce the dictatorship of the GMD and its alliance with the CCP. Its main program consisted of organizing elected assemblies at various levels (hamlet, town, canton, etc.) by extending the right to vote to all citizens over 21 years of age. Established in the Japanese concession of Tianjin, where Etō then resided, it was led by Liu Datong 劉大同 (1866-1952), also known as Liu Jianfeng 劉建封, a pioneer of the anti-Manchu revolution who had opposed Jiang Jieshi from the early 1930s. The leadership of the Autonomous Association of the Chinese People brought together several army officers such as Zhang Jianting 張建亭 (1879-?), Shuai Lanfeng 帥嵐峰, Liu Xianting 劉顯庭, and Zhang Xiaojiang 張筱江, as well as civilians such as the president of the High Court of Justice Wu Wenzhuo 吳文卓, a former deputy of the Shandong provincial assembly Sun Jiyun 孫寄運, Yan Youbo 嚴遊波, the president of the Daokou Chamber of Commerce Liu Jixuan 劉季軒, He Ruiyu 賀瑞雨, Qiu Yangfei 丘仰飛 (1893-?), and Liu Binghuan 劉炳寰 (1874-1938), a former member of the Sworn League who had refused to join the pro-Japanese government of Yin Rugeng in 1935. Finally, the General Anti-Communist Autonomous Association of the Chinese People, which was to defend the same ideals of autonomy and anti-communism among the popular strata, was chaired by General Zhang Zhizhong 張致忠 and later by Cai Zhengxun 蔡正勳.
As his plans in North China were overtaken by the establishment of governmental structures in Central China by the Japanese army in early 1938, Etō envisioned their merger with the Provisional Government of Beijing into a federal government of united provinces (liansheng zizhi zhengfu 聯省自治政府). He planned to entrust the design of the new government to provisional consultative assemblies composed of members from his three associations. According to the memoirs of Kawai Teikichi 川合貞吉 (1901-1981), a left-wing journalist connected to the Soviet spy Richard Sorge (1895-1944) and who frequented Etō at the time, the latter hoped to entrust the leadership of this federal government to Wu Peifu. He also anticipated the establishment of a second southern federation covering Guangdong, Guangxi, Yunnan, Guizhou, and Sichuan, the leadership of which would fall to Li Jishen 李濟深 (1885-1959), one of the leaders in 1933 of the People’s Revolutionary Government of Fujian (renmin geming zhengfu 人民革命政府) in which Qiu Yangfei 丘仰飛, one of the cadres of the Autonomous Association of the Chinese People, had participated. Although this plan involving Li Jishen was similar to the operation led at the same time by Wachi Takaji, the available sources do not allow us to attest to a link between the latter and Etō. On the other hand, there is little doubt that Etō cooperated with Doihara Kenji in the operation targeting Wu Peifu. Supported in Tokyo by the Minister of the Army, Itagaki Seishirō, Doihara worked from mid-1938 to recruit a prominent figure to preside over the future central government that was to result from the hoped-for merger of the regional governments established in Beijing and Nanjing. His efforts focused in particular on Wu Peifu, whom Etō also intended to place at the head of a federal government. In October 1938, Doihara financed the creation of the Zhengdashe 正大社 (Society of Righteousness), established in the Xicheng 西城 district of Beijing. Intended to promote support for Wu Peifu, who calligraphed its signboard, the Zhengdashe counted among its ranks the main leaders of the three associations formed by Etō. The latter made the trip to Beijing, where he set up Japanese-style rooms in the vast residence of the Zhengdashe to ensure the comfort of his Japanese guests, among whom was the famous choreographer Ishii Baku 石井漠 (1886-1962).
The convergence between the activities of Etō and those of Doihara became clearer in early December 1938, at the same time as the special services of the Japanese army in North China and Central China were orchestrating popular support for a future presidency of Wu Peifu. On November 28, in particular, a “General Representative Assembly to Promote the Establishment of the Central Government” (zhongyang zhengfu shuli cujin quanti daibiao dahui 中央政府樹立促進全體代表大會) brought together more than three hundred delegates in Nanjing. Eager to counter the centralizing project of the Provisional Government of Beijing, the Reformed Government (Weixin Zhengfu 維新政府) and its Japanese advisors advocated a “confederal” constitution (banglian 邦聯) in order to leave great autonomy to the regional governments. On December 16, 1938, the Yomiuri Shinbun reported on the formation of a “Japanese-Chinese Ethnic Council” (Nisshi minzoku kaigi 日支民族会議) at the initiative of the Zhengdashe, which was presented as encompassing the General Autonomous Association of the Chinese People, the Autonomous Association of the Chinese People, and the General Anti-Communist Autonomous Association of the Chinese People. Apparently located at the same Beijing address as the Zhengdashe and with a branch in Tokyo, the Japanese-Chinese Ethnic Council took up part of the political program designed by Etō the previous year. It presented the “China Incident” as a “holy war to eradicate and cleanse all obstacles to the unification of the Japanese and Chinese peoples” (cited by Seki 2019, p. 158), starting with the centralized state apparatus of the GMD, described as contrary to the true nature of the Chinese people, who could only achieve harmony by organizing themselves at the local level. The Japanese-Chinese Ethnic Council also took up Etō’s project of reforming Japanese institutions, considering that the “old selfish capitalist structure” in place explained the persistence of an “insular” vision of Sino-Japanese relations, which should be replaced by a policy of “fraternal affection” between the Chinese and the Japanese peoples. Around the same time, Etō met with General Masaki Jinzaburō 崎甚三郎 (1876-1956), a figure of the Imperial Way Faction (kōdōha 皇道派) who had been semi-retired after the attempted coup d’État of 1936. Masaki shared his goal in China – the establishment of autonomous governments and the fall of the GMD – but also his rejection of the political class and military leaders in power in Tokyo. Himself interested in a solution involving Wu Peifu, Masaki had received shortly before a plan to that effect written by Tsukuda Nobuo 佃信夫, a “continental adventurer” (tairiku rōnin 大陸浪人) notably involved in the attempted Manchurian restoration in 1917. Apart from a conference organized on February 10, 1939, in Beijing, the main activity of the Japanese-Chinese Ethnic Council was the publication of a periodical bearing its name. It published articles by some thirty Chinese and Japanese authors, including those of its editor-in-chief Terashita Munetake 寺下宗孝, who reproduced some of them in his book Chūgoku no sugata 中国の姿 (The Situation of China, Kenbunsha, 1940). As noted by Seki Tomohide, the fact that the latter used the term “Chūgoku” rather than “Shina” to refer to China was, in itself, a sign of a certain rejection of Japanese imperialist policy. In fact, some articles published in the journal Nisshi minzoku kaigi did not hesitate to point out the contradictions between the great pan-Asian principles professed by men like Etō and the reality that made it very difficult for the Chinese and Japanese peoples to reach an understanding.
Just like the other Japanese projects that appeared in late 1938 and early 1939, aiming to give a federal or even confederal definition to the “new central Chinese government,” the federation of provincial governments in North China desired by Etō never came to fruition. The reason was the betting on Wu Peifu, which did not pay off, and the arrival in the occupied zone, in the spring of 1939, of Wang Jingwei, whose government project centered on the GMD was the opposite of the one advocated by Etō. Highly critical of the “Wang Jingwei Operation,” Etō complained that his activities in Beijing were blocked by Kita Seiichi and Kawamoto Yoshitarō 川本芳太郎 (1898-1975), behind whom he believed he saw the hand of Kagesa Sadaaki and Ōsako Michisada 大迫通貞 (1890-1974), who dissolved the Zhengdashe in August 1939. Moreover, several of the Chinese notables previously linked to Etō’s activities then clearly chose not to collaborate with Japan. This was notably the case of Liu Datong, Wang Chongping, and Zhang Dongsun. Shortly before the establishment of the Wang Jingwei government in March 1940, Etō tried to relaunch negotiations with Jiang Jieshi from Tianjin through John Leighton Stuart (1876-1962), who was also approached at that time by Wang Kemin and Japanese officers in North China to try to thwart the advent of a regime in Central China. These activities earned Etō an arrest by the military police (Kenpeitai 憲兵隊) in Tianjin. Disillusioned, he confided to Kawai Teikichi that he had been caught in his own game: while advocating a policy of sincere collaboration entrusted to the civil authorities against the “stratagems” of the military, Etō believed he could take advantage of the support of Doihara and Itagaki to achieve his ends, before realizing that it was they who had used him to rally Chinese collaborators.
Scalded by this failure, Etō did not make headlines again until early 1945, when he was involved in the short-lived project of peace negotiations with Chongqing conceived by Miao Bin. On this occasion, he carried out a mission in North China at the request of Prime Minister Koiso Kuniaki, to whom he had been recommended by Admiral Okada Keisuke 岡田啓介 (1868-1952). In November 1945, Etō tried to relaunch his political project in favor of the general elections to be held in early 1946 by launching, alongside Katō Yoshimasa 加藤好正, the Imperial People’s Autonomous Party (Jichi nōmin-tō 自治皇民党). The party participated in the League of New Parties (shintō renmei 新党聯盟) formed in December 1945 by fifteen organizations to weigh against the major parties, but managed to elect only one female representative.