Originaire du Jiangsu, Chen Zhongfu étudie à l’Université Hōsei 法政大学 (Tokyo). Durant son séjour au Japon, il adhère à la Ligue jurée (tongmenghui 同盟會) organisée par Sun Yat-sen en 1905. À la veille de la Révolution d’octobre 1911, il effectue une mission secrète dans le Nord-Est de la Chine aux côtés de Shang Zhen 商震 (1887-1978). Durant l’insurrection d’octobre, Chen sert comme agent de liaison dans la région. En 1913, il participe à la seconde révolution contre Yuan Shikai et suit Sun en exil au Japon où il occupe des fonctions au sein du Parti révolutionnaire chinois (Zhonghua gemingdang 中華革命黨). Sur ordre de Sun Yat-sen, il rentre en Chine en 1915 pour participer à l’organisation de l’Armée révolutionnaire dans le Nord-Est (Zhonghua gemingjun dongbeijun 中華革命軍東北軍). Sous le commandement de Ju Zheng 居正 (1876-1951), dont il est le principal lieutenant, Chen supervise l’approvisionnement des troupes. En octobre 1923, Chen Zhongfu est nommé au Grand Quartier général du gouvernement militaire de Canton (Guangzhou zhonghua junzhengfu dabenying 廣州中華軍政府大本營). Après la mort de Sun Yat-sen, il se range dans le camp anti-communiste du Groupe des collines de l’Ouest (xishan huiyipai 西山會議派) qui soutient Hu Hanmin 胡漢民 (1879-1936) et dont Ju Zheng est l’un des principaux membres. En octobre 1927, Chen devient chef du Bureau des Finances (caizhengting 財政廳) dans l’administration provinciale de l’Anhui, où il a notamment pour collègue He Shizhen. En 1928, le Gouvernement national l’envoie à Qingdao dans l’équipe chargée de prendre le contrôle de l’administration municipale. Il doit faire face à la mauvaise volonté des Japonais qui font tout pour gêner les nouvelles autorités. En juillet 1929, Chen intègre l’administration provinciale du Jiangsu. Peu après, il est nommé maire de Qingdao, mais n’a pas le temps de prendre ses fonctions.
En mai 1931, Chen participe au Gouvernement national dissident mis en place à Canton par une coalition opposée à Jiang Jieshi qui réunit notamment le Groupe des collines de l’Ouest et la faction de Wang Jingwei. Au lendemain de l’invasion de la Mandchourie en septembre 1931, Chen participe aux négociations entre le gouvernement de Canton et les Japonais aux côtés de Yamada Junzaburō 山田純三郎 (1876-1960) et de Zhang Ming 張鳴 (1906-1950). Ce Taïwanais arrivé en Chine en 1920 pour étudier à Xiamen puis à Pékin avait intégré le Groupe des collines de l’Ouest à l’été 1929. Zhang est très proche du mentor de Chen, Ju Zheng, dont il épouse en 1936 la fille, Ju Yingjiu 居瀛玖 (?-1969) alias Kayano Hanae 萱野華恵 car adoptée par un ancien soutien de Sun Yat-sen, Kayano Nagatomo 萱野長知 (1873-1947). Après l’Incident de Mukden, le même Kayano est dépêché à Nankin par le premier ministre Inukai Tsuyoshi 犬養毅 (1855-1932) pour négocier avec Jiang Jieshi. Il évoque alors l’idée de mettre en place un comité chinois en Mandchourie, pour lequel sont notamment pressentis Ju Zheng et Chen Zhongfu. Au même moment, le gouvernement dissident de Canton tente de convaincre les Japonais de transformer la Mandchourie en une zone administrative spéciale sino-japonaise. En octobre 1931, Chen et Zhang Ming se rendent en Mandchourie pour défendre ce projet auprès d’Itagaki Seishirō.
Les deux hommes retournent à la fin du mois à Shanghai pour la “conférence de paix entre Canton et Nankin”. À la faveur de l’union sacrée qui suit l’invasion de la Mandchourie, Chen est élu en décembre 1931 membre suppléant du Comité central de contrôle (zhongyang jiancha weiyuanhui houbuweiyuan 中央監察委員會候補委員) du GMD. Les luttes de factions au sein du Parti nationaliste ne cessent pas pour autant. On perd la trace de Chen Zhongfu jusqu’en 1933, mais il est probable qu’il soit resté actif dans le mouvement anti-Jiang. Le 15 novembre 1931, Zhang Ming lance le Ahan ribao 阿含日報 (Quotidien du canon bouddhique) pour poursuivre la lutte contre Jiang Jieshi. Soutenu financièrement par Sun Ke 孫科 (1891-1973) et patronné par Hu Hanmin, qui en calligraphie le titre, le journal cesse de paraître au bout d’un mois, après avoir perdu le soutien de Sun Ke. Il reparaît en janvier 1932 sous le nom de Xin Yazhou ribao 新亞洲日報 (Quotidien de la nouvelle Asie). La référence au panasiatisme ne doit rien au hasard, alors que Zhang Ming a apporté son soutien à la lutte indépendantiste de Gandhi et que Hu Hanmin développe à la même époque une interprétation du panasiatisme suniste critique à la fois de la politique de Jiang Jieshi et de Wang Jingwei, mais aussi de l’expansionnisme nippon. Au même moment, Ju Zheng dirige la branche nankinoise de la Fédération des peuples opprimés d’Orient (dongfang bei yapo minzu lianhehui 東方被壓迫民族聯合會), dont les liens avec l’organisation quasi homonyme lancée en 1925 par Ho Chi Minh notamment et avec le Congrès des peuples d’Orient créé en 1920 par le Komintern ne sont pas très clairs. Ce qui est certain, c’est que les militaires et les diplomates japonais suivent de près ces activités et qu’ils trouvent dans Zhang Ming un intermédiaire privilégié.
En avril 1933, Chen et plusieurs autres soutiens de Hu Hanmin installés à Canton, parmi lesquels Zhang Ming, Ren Yuandao et He Shizhen, décident de partir pour la Chine du Nord afin d’y relancer le mouvement anti-Jiang. Ce projet fait long feu en raison de la décision prise par Feng Yuxiang 馮玉祥 (1882-1948) de se retirer à la suite du siège de Zhangjiakou par les troupes de Jiang Jieshi. L’année suivante, Hu Hanmin demande au même groupe de former, sous la houlette de Xiong Kewu 熊克武 (1885-1970), un comité des affaires militaires (junshi weiyuanhui 軍事委員會) dans la concession japonaise de Tianjin, mais ce plan échoue à son tour. Vers la même période, Chen Zhongfu représente les dirigeants de la nouvelle clique du Guangxi, Li Zongren 李宗仁 (1890-1969) et Bai Chongxi 白崇禧 (1893-1966), dans des discussions qui prennent place à Tianjin à propos du mouvement autonomiste alors promu par Doihara Kenji, dans la perspective d’une possible alliance Nord-Sud contre Nankin. En décembre 1935, il prend la tête du Comité des affaires extérieures du Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui waijiao weiyuanhui 冀察政務委員會外交委員會). Chen est l’un des principaux acteurs des négociations entre le président du Conseil Song Zheyuan 宋哲元 (1885-1940) et la partie japonaise (Doihara et Itagaki) à propos d’une éventuelle fusion entre le Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar et le Conseil autonome anticommuniste du Hebei oriental (Jidong fangong zizhi weiyuanhui 冀東反共自治委員會) de Yin Rugeng. Chen Zhongfu démissionne toutefois l’année suivante en raison, affirment certaines sources, de sa mésentente avec Song Zheyuan. Il est toutefois plus probable que ce soit là un moyen pour Chen de ne plus représenter officiellement le Conseil pour mieux agir en coulisses dans les négociations qui se poursuivent jusqu’à la veille de l’Incident du 7 juillet 1937. De fait, Chen est envoyé par Song Zheyuan à Tokyo en avril 1937, peu avant la visite du ministre des Affaires étrangère Zhang Qun 張羣 (1889-1990), sans que l’on sache dans quelle mesure Nankin approuve cette initiative.
Au début de l’occupation, Chen Zhongfu continue à jouer les entremetteurs dans les tractations visant l’ancien seigneur de la guerre Wu Peifu 吳佩孚 (1874-1939), dont la stature intéresse les Japonais en quête de collaborateurs de premier plan. En octobre 1937, Chen publie dans la revue japonaise Kaizō 改造 (La Réforme) un portrait du “maréchal de jade” qu’il décrit comme immensément populaire, mais peu en phase avec la nouvelle ère qui s’ouvre. Chen séjourne ensuite à Shanghai, où il participe, semble-t-il, à l’opération visant à recruter Tang Shaoyi 唐紹儀 (1862-1938). Après la fondation du Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) de Nankin, en mars 1938, il sert sont principal dirigeant, Liang Hongzhi, comme conseiller. En juin 1939, Chen représente Wu Peifu dans ses négociations avec Wang Jingwei. Dans le cadre du plan conçu par Doihara Kenji, il se rend à Wuhan pour y établir la branche locale du Comité de salut national et de pacification (jiuguo suijing weiyuanhui 救國綏靖委員會) que doit présider Wu, mais la mort de ce dernier en décembre met un terme à ces préparatifs. Alors que le projet de nouveau gouvernement central est désormais porté par le seul Wang Jingwei, Doihara ne renonce pas pour autant à peser sur les affaires chinoises à travers Chen en gênant la formation du nouveau régime. À en croire la presse anglophone de l’époque, c’est en effet à l’instigation de Doihara, qui revient à Shanghai le 21 février 1940, que Chen et He Shizhen fondent le Nouveau Parti nationaliste (xin guomindang 新國民黨), rapidement rebaptisé Nouvelle Ligue jurée (xin tongmenghui 新同盟會). Étant donnés les liens secrets qu’entretient He avec le camp de la résistance, on peut toutefois supposer que cette organisation ait reçu le feu vert de Chongqing qui s’emploie alors à décrédibiliser le GMD “orthodoxe” de Wang Jingwei. Cette position dissidente parmi les collaborateurs issus du GMD n’empêche pas Chen Zhongfu de finalement intégrer le Gouvernement national réorganisé à des postes dépourvus de pouvoir. Il siège ainsi en 1942 et 1943 au Comité du Gouvernement national (guomin zhengfu weiyuanhui 國民政府委員會), un organe consultatif offrant un salaire à des personnalités importantes pour beaucoup issues du Gouvernement provisoire de Pékin, ainsi que dans le Comité central de contrôle du GMD (guomindang zhongyang jiancha weiyuanhui 國民黨中央監察委員會). Chen demeure un souci pour le groupe de Wang, comme en témoignent les quelques mentions dans le journal personnel de Zhou Fohai du “problème Chen Zhongfu”. Son nom apparaît même dans la presse anglophone hongkongaise en novembre 1941 à propos d’une rumeur selon laquelle Chen serait pressenti pour remplacer Wang Jingwei comme président du Yuan exécutif à l’occasion d’un remaniement orchestré par l’Allemagne. En octobre 1944, Chen compte parmi les organisateurs de l’Association pour l’autonomie locale de la municipalité spéciale de Shanghai (Shanghai tebieshi difang zizhi xiehui 上海特別市地方自治協會). Cette organisation, à laquelle participe également Wu Chengyu, se donne pour objectif de préparer le passage au gouvernement constitutionnel.
Si l’on sait donc peu de choses des activités de Chen sous l’occupation, il semble qu’il soit étroitement associé à He Shizhen, un agent double œuvrant pour Chongqing et, dans une moindre mesure, pour Yan’an. On peut supposer toutefois que les états de service de Chen dans la résistance ont été moins nombreux que ceux de He ou du moins qu’ils n’ont pas bénéficié de la même reconnaissance. En effet, contrairement à celui-ci, qui retrouve des fonctions dans le régime nationaliste d’après-guerre, Chen Zhongfu choisit lui de s’exiler au Japon. Il est accueilli à Kumamoto par Shigaki Takashi 紫垣隆 (1885-?), un vieil ami de Miyazaki Tōten 宮崎滔天 (1871-1922), qui réunit chez lui un petit groupe d’ex-collaborateurs comprenant le ministre de l’Économie du Manzhouguo Han Yunjie 韓雲階 (1894-1982), Zhao Yusong et Hu Lancheng ; groupe que fréquente également Nishimura Tenzō. Animé par un fort anticommunisme, Shigaki est alors proche de dirigeants d’abord purgés par l’occupant américain et qui reviennent au pouvoir à la faveur de la Guerre froide tels que Kishi Nobusuke 岸信介 (1896-1987). Un rapport du Gaimushō datant du 17 août 1953 à propos des anciens collaborateurs chinois résidant dans l’archipel décrit Chen Zhongfu comme un homme rompu aux intrigues politiques et à la collecte de renseignements qui possède une certaine influence à Taiwan. Si les autorités nationalistes sont susceptibles de faire appel à ses services, poursuit le rapport, il apparaît peu probable qu’elles autorisent son retour. Il décède à Tokyo en 1958.
Sources : Xu Youchun 2007, p. 1388 ; Wikipedia ; Qingdaoshi qingwang ; Seki 2019, p. 103-137, 144, 195, 328, 457, 463-464 ; Weber 2018, p. 275-279 ; Dryburgh 1993, p. 142, 175, 271 ; Park, p. 6 ; HSN, p. 209 ; MZN, p. 1034, 1035 ; South China Morning Post, 22/02/1940, 14/11/1941 ; The North China Herald, 27/03/1940 ; The China Weekly Review, 20/04/1940 ; Yang Tianshi 1999 ; ZR, p. 227, 454 ; Iwai 1983, p. 70.
A native of Jiangsu province, Chen Zhongfu pursued his studies at Hōsei University 法政大学 in Tokyo. During his time in Japan, he joined the Tongmenghui 同盟會 organized in 1905 under the leadership of Sun Yat-sen. In 1911, on the eve of the Xinhai Revolution, he embarked on a secret mission to Northeast China alongside Shang Zhen 商震 (1887-1978). Throughout the insurrection, Chen served as a liaison officer in the region. In 1913, he took part in the second revolution against Yuan Shikai, subsequently following Sun Yat-sen into exile in Japan where he assumed roles within the Chinese Revolutionary Party (Zhonghua gemingdang 中華革命黨). At Sun Yat-sen‘s behest, he returned to China in 1915 to assist in the organization of the Revolutionary Army in the Northeast (Zhonghua gemingjun dongbeijun 中華革命軍東北軍). Operating under the command of Ju Zheng 居正 (1876-1951), Chen was in charge of overseeing troop supplies. In October of 1923, Chen was appointed to the Canton Military Government Headquarters (Guangzhou zhonghua junzhengfu dabenying 廣州中華軍政府大本營). Following the demise of Sun Yat-sen, he aligned himself with the anti-communist faction known as the Western Hills Group (xishan huiyipai 西山會議派), which supported Hu Hanmin 胡漢民 (1879-1936) and counted Ju Zheng among its key members. In October 1927, Chen assumed the role of Director of the Finance Bureau (caizhengting 財政廳) within the Anhui provincial administration, where he worked alongside He Shizhen. In 1928, the National Government dispatched him to Qingdao as part of the team tasked with assuming control over the municipal administration. There, he encountered resistance from the Japanese, who were intent on obstructing the new authorities. By July 1929, Chen had joined the Jiangsu provincial administration. Shortly thereafter, he was appointed mayor of Qingdao, but he did not have the opportunity to assume office.
In May 1931, Chen joined the dissident National Government formed in Canton by a coalition opposing Jiang Jieshi, which included the Western Hills Group and Wang Jingwei‘s faction. Following the invasion of Manchuria in September 1931, Chen was involved in negotiations between the Canton government and the Japanese, alongside Yamada Junzaburō 山田純三郎 (1876-1960) and Zhang Ming 張鳴 (1906-1950). Born in Taiwan, Zhang had arrived in China in 1920 to study in Xiamen and then in Beijing, before joining the Western Hills Group in the summer of 1929. Zhang was very close to Chen’s mentor, Ju Zheng. In 1936, he married Ju’s daughter, Ju Yingjiu 居瀛玖 (?-1969), also known as Kayano Hanae 萱野華恵, having been adopted by a former supporter of Sun Yat-sen, Kayano Nagatomo 萱野長知 (1873-1947). After the Mukden Incident, the same Kayano was dispatched to Nanjing by Prime Minister Inukai Tsuyoshi 犬養毅 (1855-1932) to negotiate with Jiang Jieshi. It was then that he proposed the idea of establishing a Chinese committee in Manchuria, with Ju Zheng and Chen Zhongfu among the potential candidates. Concurrently, the dissident government in Canton attempted to persuade the Japanese to transform Manchuria into a special Sino-Japanese administrative zone. In October 1931, Chen and Zhang Ming traveled to Manchuria to advocate for this project before Itagaki Seishirō.
Chen and his colleague returned to Shanghai at the end of the month for the “Peace conference between Canton and Nanjing.” Following the sacred union that formed in response to the invasion of Manchuria, Chen was elected in December 1931 as an alternate member of the Central Control Commission (zhongyang jiancha weiyuanhui houbuweiyuan中央監察委員會候補委員) of the Guomindang (GMD). Despite this apparent unity, factional struggles within the Nationalist Party continued unabated. Chen Zhongfu’s whereabouts become less clear after 1931, but it is likely that he remained active in the anti-Jiang movement. On November 15, 1931, Zhang Ming initiated the Ahan ribao 阿含日報 (Buddhist Canon Daily) to continue the struggle against Jiang Jieshi. Financially supported by Sun Ke 孫科 (1891-1973) and sponsored by Hu Hanmin who calligraphed its title, the newspaper ceased publication after a month when Sun Ke withdrew his support. It reappeared in January 1932 under the name Xin Yazhou ribao 新亞洲日報 (New Asia Daily). The reference to Pan-Asianism was deliberate, as Zhang Ming supported Gandhi’s independence movement. At the same time, Hu Hanmin was developing an interpretation of Sun Yat-sen’s pan-Asianism that criticized the policies of Jiang Jieshi and Wang Jingwei, as well as Japanese expansionism. Simultaneously, Ju Zheng headed the Nanjing branch of the Federation of the Oppressed Peoples of the East (dongfang bei yapo minzu lianhehui 東方被壓迫民族聯合會), whose connections with the similarly named organization launched in 1925 by Ho Chi Minh and others, and the Congress of the Peoples of the East established in 1920 by the Comintern, are not entirely clear. What is certain is that Japanese military and diplomatic circles closely monitored these activities and found in Zhang Ming a valuable intermediary.
In April 1933, Chen and several other supporters of Hu Hanmin in Canton decided to head north to revive the anti-Jiang movement. This group included individuals such as Zhang Ming, Ren Yuandao, and He Shizhen. However, their plans were short-lived due to Feng Yuxiang‘s decision to withdraw following the siege of Zhangjiakou by the forces of Jiang Jieshi. The next year, Hu Hanmin tasked the same group with forming a military affairs committee (junshi weiyuanhui 軍事委員會) under the leadership of Xiong Kewu in the Japanese concession of Tianjin, but this plan also failed. Around the same time, Chen Zhongfu represented the leaders of the New Guangxi Clique, Li Zongren 李宗仁 (1890-1969) and Bai Chongxi 白崇禧 (1893-1966), in discussions held in Tianjin regarding the autonomist movement promoted by Doihara Kenji, contemplating a possible North-South alliance against Nanjing. In December 1935, Chen became the head of the Foreign Affairs Committee of the Hebei-Chahar Political Affairs Council (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui waijiao weiyuanhui 冀察政務委員會外交委員會). He played a key role in negotiations between the Council’s president, Song Zheyuan, and the Japanese side (including Doihara and Itagaki), concerning a potential merger of the Hebei-Chahar Political Affairs Council and Yin Rugeng‘s Eastern Hebei Anti-Communist Autonomous Council (Jidong fangong zizhi weiyuanhui 冀東反共自治委員會). However, Chen resigned the following year, reportedly due to disagreements with Song Zheyuan, although it is suggested that the resignation might have been a strategic move to allow Chen to operate more effectively behind the scenes in ongoing negotiations leading up to the Marco Polo Bridge Incident of July 7, 1937. Indeed, Chen was sent by Song Zheyuan to Tokyo in April 1937, shortly before the visit of Foreign Minister Zhang Qun 張羣 (1889-1990), with some uncertainty regarding the extent to which the Nanjing government approved of this initiative.
At the onset of Japanese occupation, Chen Zhongfu continued to act as an intermediary in negotiations targeting the former warlord Wu Peifu 吳佩孚 (1874-1939), whose stature was of interest to the Japanese in their search for high-profile collaborators. In October 1937, Chen published in the Japanese journal Kaizō 改造 (Reform) a portrayal of the “Jade Marshal,” describing him as immensely popular yet not in tune with the emerging new era. Chen then stayed in Shanghai, where he apparently took part in the operation to recruit Tang Shaoyi 唐紹儀 (1862-1938). Following the establishment of the Nanjing Reformed Government (weixin zhengfu 維新政府) in March 1938, he served as an adviser to its principal leader, Liang Hongzhi. In June 1939, Chen represented Wu Peifu in negotiations with Wang Jingwei. As part of the plan devised by Doihara Kenji, he traveled to Wuhan to establish the local branch of the National Salvation and Pacification Committee (jiuguo suijing weiyuanhui 救國綏靖委員會) to be chaired by Wu, but Wu’s death in December ended these preparations. While the project for a new central government was now carried solely by Wang Jingwei, Doihara did not give up on influencing Chinese affairs through Chen, in order to hinder the formation of the new regime. According to the Anglophone press of the time, it was at Doihara’s instigation, upon his return to Shanghai on February 21, 1940, that Chen and He Shizhen founded the New Nationalist Party (xin guomindang 新國民黨), quickly renamed the New Tongmenghui (xin tongmenghui 新同盟會). Given He’s secret ties with the resistance, it can be assumed that this organization had the tacit approval of Chongqing, which was then working to discredit Wang Jingwei‘s “orthodox” GMD. This dissenting stance among the GMD collaborators did not prevent Chen Zhongfu from eventually joining the Reorganized National Government in powerless positions. He thus sat in 1942 and 1943 on the National Government Committee (guomin zhengfu weiyuanhui 國民政府委員會), a consultative body providing salaries to important personalities, many of whom came from the Beijing Provisional Government, as well as on the Central Control Committee of the GMD (guomindang zhongyang jiancha weiyuanhui 國民黨中央監察委員會). Chen remained a concern for Wang’s group, as evidenced by several mentions in Zhou Fohai‘s personal diary of the “Chen Zhongfu problem.” His name even appeared in the Hong Kong Anglophone press in November 1941 regarding a rumor that Chen was tipped to replace Wang Jingwei as president of the Executive Yuan in a reshuffle orchestrated by Germany. In October 1944, Chen was among the organizers of the Shanghai Special Municipality Association for Local Autonomy (Shanghai tebieshi difang zizhi xiehui 上海特別市地方自治協會). This organization, which also included Wu Chengyu, aimed to prepare for the transition to constitutional government.
While little is known about Chen Zhongfu’s activities during the occupation, he appears to have been closely associated with He Shizhen, a double agent working for Chongqing and, to a lesser extent, for Yan’an. However, it can be assumed that Chen’s contributions to the resistance were fewer than those of He, or at least they did not receive the same recognition. Indeed, unlike He, who found a position within the post-war Nationalist regime, Chen Zhongfu chose to go into exile in Japan. He was received in Kumamoto by Shigaki Takashi 紫垣隆 (1885-?), an old friend of Miyazaki Tōten 宮崎滔天 (1871-1922), who gathered at his home a small group of former collaborators including Manchukuo’s Minister of Economy Han Yunjie 韓雲階 (1894-1982), Zhao Yusong, and Hu Lancheng; a group which Nishimura Tenzō also frequented. Driven by strong anti-communism, Shigaki was then close to leaders who had initially been purged by the American occupiers but who returned to power during the Cold War, such as Kishi Nobusuke 岸信介 (1896-1987). A report by the Gaimushō dated August 17, 1953, concerning former Chinese collaborators residing in Japan, describes Chen Zhongfu as a man adept in political intrigue and intelligence gathering, possessing a certain influence in Taiwan. While the Nationalist authorities might call upon his services, the report continues, it appears unlikely that they would authorize his return. Chen passed away in Tokyo in 1958.