On ne sait pas grand-chose de la jeunesse de Nishi Yoshiaki, sinon qu’il est le fils cadet de Nishi Chūgi 西忠義 (1856-1934), fonctionnaire occupant divers postes de sous-préfet (shichōchō 支庁長) issu d’une famille de bushi du domaine d’Aizu 会津藩, qui a payé son soutien au shogunat au moment de la restauration de Meiji. Son frère, Nishi Yoshikazu 西義一 (1878-1941), diplômé en 1909 de l’École supérieure de guerre, effectue une belle carrière dans l’Armée de terre, jusqu’au grade de général des armées (taishō 大将) qu’il atteint en 1934. Responsable du bureau nankinois de la Mantetsu 満鉄 (Compagnie du chemin de fer sud-mandchourien) à partir de 1935, Nishi Yoshiaki mène, sous couvert d’activités commerciales, des missions de renseignement. Aux côtés de Matsumoto Shigeharu, il est le principal artisan, en 1938, de l’ouverture d’un canal de négociation avec Gao Zongwu. Nishi rencontre Gao dès le 31 juillet 1937, au lendemain de la prise de Pékin mais avant le déclenchement de la Bataille de Shanghai, le 13 août, qui constitue un point de non-retour dans le conflit. Gao laisse alors entendre à Nishi qu’il pourrait demander au directeur de la Mantetsu, le célèbre diplomate Matsuoka Yōsuke 松岡洋右 (1880-1946), de transmettre au premier ministre Konoe Fumimaro le message selon lequel les dirigeants chinois sont encore désireux d’aboutir à une solution négociée. Lorsque Nishi arrive au siège de la Mantetsu à Dairen 大連 (Dalian), les combats ont déjà éclaté à Shanghai. Son message est vertement accueilli par Matsuoka, qui le juge irréaliste tout en anticipant l’ouverture nécessaire de négociations, une fois le sang coulé. Il remet à Nishi une forte somme d’argent et le décharge de ses fonctions au sein de la Mantetsu afin qu’il puisse se consacrer entièrement à cette tâche. Nishi se rend d’abord à Tokyo porteur d’une lettre d’introduction à l’attention du secrétaire de cabinet du prince Konoe, Kazami Akira 風見章 (1886-1961).
La situation étant bloquée à Tokyo, Nishi retourne à Shanghai le 30 décembre 1937. Il est alors contacté par Dong Daoning 董道寧 (1902-c.1940), chef de la première section (Japon) au service Asie (yazhousi 亞洲司) du ministère des Affaires étrangères que dirige Gao Zongwu. Dong a pour mission de rétablir un fil de discussion, alors que la médiation allemande de l’ambassadeur Oskar P. Trautmann (1877-1950), débutée en octobre, s’est enlisée après la prise de Nankin. Nishi le persuade de partir avec lui et un autre représentant de la Mantetsu, Itō Yoshio 伊藤芳男 (1906-1950), pour le Japon où ils rencontrent notamment Kagesa Sadaaki. À leur retour en Chine, début mars, Nishi, Itō et Dong font escale à Dairen pour s’entretenir avec Matsuoka, avant de mettre le cap sur Hong Kong. Dans les semaines suivantes, la colonie britannique accueille une série de rencontres confidentielles entre émissaires japonais (Nishi et Matsumoto) et chinois (Gao et Dong). Entre juin-juillet 1938, Nishi accompagne Gao Zongwu à Tokyo, puis prend part aux négociations cruciales du Chongguantang à Shanghai en novembre, aux cours desquelles les deux parties s’entendent pour organiser la défection de Wang Jingwei qui a lieu le 18 décembre.
Dans ses mémoires publiés après-guerre, Nishi présente la suite de l’opération visant Wang comme venant trahir le projet de paix dont il avait été jusqu’ici l’un des principaux artisans. Selon l’analyse qu’il en donne, le groupe de Wang Jingwei, installé entre Hanoï et Hong Kong, est dès lors scindé entre deux factions qui s’opposent sur la marche à suivre. D’un côté, Gao Zongwu aurait défendu une ligne dans l’esprit du projet conçu par Nishi, à savoir la formation d’un mouvement pour la paix destiné à favoriser, depuis un territoire neutre, la reprise de négociations de paix entre Chongqing et Tokyo. De l’autre, la ligne de Zhou Fohai consistant à transformer ce mouvement pour la paix en un projet gouvernemental en zone occupée ; projet que Zhou présente à Nishi lors d’une rencontre à Shanghai début 1939. Si d’autres sources infirment en partie cette analyse en montrant que Gao se fait le porte-parole (malgré lui?) de ce projet gouvernemental dès février 1939, la position de Nishi semble, elle, bien attestée par la suite des événements. Au cours de l’expédition maritime dirigée par Kagesa fin avril-début mai 1939, qui conduit Wang Jingwei de Hanoï à Shanghai, le navire Hokkōmaru 北光丸 (Lumière du Nord) fait escale à Keelong (Taiwan) le 2 mai. Arrivé en avion depuis Tokyo, Nishi les y attend pour tenter de persuader Wang, qu’il rencontre pour la première fois, que la formation d’un nouveau gouvernement collaborateur à Nankin ne permettra pas de faire aboutir la paix. Wang lui répond que ce projet verra le jour uniquement à la condition que les promesses de Konoe – retrait des troupes japonaises compris – soient tenues ; faute de quoi Wang prévoit de s’exiler en France ou en Amérique. En dépit de ce serment, qui ne devait pas être tenu, Nishi prévient Kagesa qu’il ne souhaite pas être impliqué plus avant dans une “Opération Wang Jingwei” transformée en projet gouvernemental. Nishi n’en a pourtant pas fini avec le groupe de Wang. Début juin 1939, il est chargé avec Itō Yoshio d’accueillir à leur descente d’avion Wang et ses principaux lieutenants venus à Tokyo pour obtenir des garanties avant de lancer la formation du Gouvernement national réorganisé. Si Nishi garde un souvenir ému de sa discussion cultivée avec Wang durant le trajet qui les conduit de Yokosuka à Tokyo, il déplore que son projet initial se trouve à ce point dévoyé. Considérant, écrit-il, qu’il a sa part de responsabilité dans cet échec, Nishi se met en quête d’une nouvelle manière de résoudre le conflit en multipliant les allers-retours entre Tokyo et Dairen.
La solution doit passer, selon lui, par des négociations directes avec Chongqing. Il mise pour cela sur les milieux d’affaires qui, tout en étant bien introduits dans les sphères étatiques chinoises, ont une vision plus clinique de la situation. Nishi pense notamment à des économistes de haut vol tels que l’ancien directeur de la Banque de Chine (Zhongguo yinhang 中國銀行), devenu ministre des Chemins de fer (tiedao buzhang 鐵道部長), Zhang Jia’ao 張嘉璈 (1889-1989, zi Gongquan 公權). De par ses fonctions à la Mantetsu, Nishi connaît depuis 1935 deux de ses subalternes, Zhang Jingli 張競立 (1886-?) et son cousin Sheng Peidong 盛沛東, tous deux formés au Japon. Alors même qu’il prévoit de contacter le premier, Nishi apprend que Zhang Jingli vient de quitter son poste à Chongqing et cherche à le voir. Ils se retrouvent à Shanghai début décembre 1939 en compagnie de Sheng, avant de poursuivre leur discussion à Hong Kong en janvier 1940, alors même que le nouveau régime de Wang Jingwei est sur le point de voir le jour. S’il n’occupait au ministère des Chemins de fer qu’un modeste poste de directeur du service financier (caiwu sizhang 財務司長), Zhang Jingli se présente à Nishi comme un membre très haut placé de la Bande rouge (hongbang 洪幫), l’une des principales sociétés secrètes chinoises. À l’en croire, il forme avec ses frères jurés une “Société de la Voie” (daoshe 道社), dont les cadres dirigeants comptent le banquier Qian Yongming 錢永銘 (1885-1958), les hommes d’État Wang Zhengting 王正廷 (1882-1961) et Xu Shiying 許世英 (1872-1964), les seigneurs de la guerre Zhang Fakui 張發奎 (1896-1980) et Lu Han 盧漢 (1895-1974), ainsi que l’omniprésent chef de la pègre Du Yuesheng 杜月笙 (1888-1951). Le plus puissant de ses membres serait Qian Yongming, président de la Bank of Communications (jiaotong yinhang 交通銀行) et proche de Jiang Jieshi. Plutôt que Zhang Jia’ao, c’est par Qian que Nishi espère désormais atteindre le généralissime. Les choses en restent là jusqu’en juillet 1940, lorsque Sheng Peidong se rend à Tokyo pour inviter Nishi à reprendre les négociations à Hong Kong. Débute alors véritablement, l’ « opération Sen » (Sen kōsaku 銭工作) visant Qian Yongming.
La situation politique s’y prête puisque le mentor de Nishi, Matsuoka, se voit confier, le 22 juillet, le portefeuille des Affaires étrangères par Konoe. Alors que le régime de Nankin traverse une phase de latence entre son inauguration le 30 mars et sa reconnaissance par Tokyo qui n’interviendra que le 30 novembre, Matsuoka entend frapper un grand coup. Il pense en effet que la victoire éclair de Hitler en Europe rebat les cartes en Asie, poussant Jiang Jieshi à chercher un compromis rapide avec le Japon. Pour ce faire, Matsuoka est prêt à lever la clause exigeant la démission du généralissime, sur laquelle ont achoppé les tentatives de négociation précédentes. Si rien ne dit que Jiang ait vu les choses de cette façon, ce volontarisme japonais lui apparaît, à tout le moins, comme une opportunité d’empêcher la reconnaissance du régime adverse de Nankin. Durant son séjour à Hong Kong en juillet et août 1940, Nishi peut enfin rencontrer Qian Yongming par l’intermédiaire de Zhang Jingli. Au terme des discussions, Nishi repart à Tokyo avec les conditions suivantes pour un potentiel armistice : (1) fusion des gouvernements de Chongqing et de Nankin ; (2) retrait complet de l’armée japonaise et (3) signature d’un traité de défense mutuelle sino-japonais. Il fait escale à Nankin où il s’entretient, entre le 7 et le 16 septembre, avec Zhou Fohai, Kagesa et Wang Jingwei à propos du projet de fusion entre les régimes de Chongqing et Nankin proposé par Qian. S’ils ne sont pas du tout opposés à une telle éventualité – leur projet initial est de constituer un “pont” facilitant la traversée de Chongqing vers la “paix complète”, Zhou et Wang s’interrogent quant à la sincérité de Nishi, habitués qu’ils sont des stratagèmes japonais. Un point, néanmoins, donne une lueur d’espoir au rusé Hunanais : le 22 août, le premier ministre Konoe a fait parvenir une lettre manuscrite à Jiang Jieshi. Au demeurant, comme pour l'”Opération Kiri” (Kiri kōsaku 桐工作) visant Song Ziliang, alors toujours d’actualité (voir Imai Takeo), Zhou est convaincu que Jiang n’a aucune intention d’aller au bout de ces tractations. Le 12 septembre, Zhou prévient Nishi que Jiang se comporte comme un dictateur. Il est donc peu probable que Qian, aussi influent soit-il, parvienne à le faire changer d’avis.
Les 17 et 18 septembre 1940, Zhang Jingli et Sheng Peidong rencontrent Matsuoka en tant que représentants de Qian Yongming. Le ministre des Affaires étrangères est suffisamment convaincu pour prévenir Nankin que la poursuite des négociations avec Qian implique de repousser la reconnaissance du régime de Wang Jingwei. En route pour Hong Kong, Nishi et Zhang, accompagnés de Matsumoto Shigeharu, retrouvent Zhou Fohai à Nankin le 16 octobre. Zhou les encourage à poursuivre, affirmant que Wang Jingwei est prêt à s’entendre avec Jiang, et que la balle est donc dans le camp de Chongqing. Ils pressent Zhou de les accompagner à Hong Kong, mais celui-ci décide de se faire représenter par le banquier Zhou Zuomin 周作民 (1884-1955). Les négociations reprennent dans la colonie britannique, ralenties par la lenteur des communications avec Chongqing et Tokyo. Nishi est cette fois accompagné par les diplomates Tajiri Akiyoshi et Funatsu Tatsuichirō. Ils transmettent les conditions de Matsuoka : (1) reconnaissance secrète du Manzhouguo ; (2) défense commune contre le communisme ; (3) coopération économique ; (4) retrait des troupes japonaises à l’exception de quelques régions sensibles (mais hors Chine centrale qui deviendrait une zone démilitarisée) et (5) suppression de la demande d’une démission de Jiang. Le 12 novembre, Zhang Qun rapporte à Qian Yongming une lettre de Jiang rejetant ces termes. Le lendemain, le gouvernement japonais entérine en conférence impériale (gozen kaigi 御前会議) la décision de reconnaître le gouvernement de Nankin, tout en reportant cette reconnaissance au 30 novembre.
Une course contre la montre s’engage alors pour Nishi et les négociateurs japonais. Le 17 novembre, Zhang Jiluan 張季鸞 (1888-1941) leur transmet une nouvelle proposition de Jiang qui se dit prêt à engager des négociations de paix sur la base des termes de Matsuoka si les deux conditions suivantes sont remplies : (1) un accord de principe sur le retrait des troupes japonaises et (2) l’annulation de la reconnaissance programmée du régime de Nankin. Le lendemain, Zhou Fohai, Kagesa et Abe Nobuyuki se rendent à Tokyo pour s’assurer que la date du 30 novembre soit bien maintenue. Après avoir discuté de la nouvelle proposition de Chongqing, le Conseil des cinq ministres (goshō kaigi 五相会議) décide, le 25 novembre, de leur donner raison. Entre-temps, le gouvernement japonais offre toutefois à Chongqing une dernière chance : si la partie chinoise envoie immédiatement un représentant, la reconnaissance de Nankin sera repoussée au 5 décembre. Le 29 novembre, Jiang désigne Xu Shiying et Zhang Jingli comme envoyés spéciaux, mais il est déjà trop tard : le lendemain, Abe Nobuyuki et Wang Jingwei signent à Nankin le “Traité sur les relations fondamentales sino-japonaises” (Zhong-Ri jiben guanxi tiaoyue 中日記本關係條約) assorti d’une reconnaissance officielle du gouvernement collaborateur par Tokyo.
Dépité par l’échec des négociations, Nishi présente sa lettre de démission à la Mantetsu qui la refuse. En 1942, il est contacté par Ishii Seiichi 石井成一 , un ancien de la Mantetsu qui travaille à partir de 1938 comme conseiller à la mairie de Shanghai. Ishii demande à Nishi de participer à une nouvelle tentative de faire aboutir la “paix complète” entre la Chine et le Japon. Ishii décline et recommande Doi Akira 土井章 (1905-1999) pour le remplacer dans cette nouvelle opération centrée sur He Shizhen. Elle aboutit en novembre 1944 à une réunion à Shanghai au cours de laquelle He, accompagné de Xu Mingcheng 徐明誠, remet à Doi un projet d’accord contenant trois conditions : (1) la reprise en main du gouvernement japonais par l’empereur pour contenir les militaires ; (2) la mise en accusation par le gouvernement japonais de ses principaux criminels de guerre depuis l’invasion de la Mandchourie ; (3) le retrait complet des troupes japonaises du territoire chinois. Ces termes sont transmis à l’ancien premier ministre Konoe, mais celui-ci échoue à convaincre le ministre des Affaires étrangères Shigemitsu Mamoru qui ne veut pas agir contre le gouvernement de Nankin. De fortes résistances s’expriment aussi chez les autorités militaires en Chine, notamment de la part du vice-chef d’état-major de l’Armée expéditionnaire de Chine (Shina hakengun sōsanbō fukuchō 支那派遣軍総参謀副長), Satō Kenryō 佐藤賢了(1895-1975). Konoe envoie son frère, le baron Miyagawa Tadamaro 水谷川忠麿 (1902-1961), qui arrive à Shanghai le 14 octobre 1944. Nishi, quant à lui, s’efforce depuis le Japon d’apporter son soutien à l’opération menée par Doi Akira en réunissant ses camarades de l’Association de 1945 (itsuyūkai 乙酉会). Formée en 1944, cette conjuration, qui compte notamment dans ses rangs Konoe, Ugaki et Matsuoka, se donne pour mission d’infléchir la politique chinoise du Japon, considérant que celle-ci a été dévoyée, depuis les années 1890, par l’influence du capitalisme et du militarisme. Nishi publie en 1962 des mémoires sur son rôle dans les opérations visant Gao Zongwu et Qian Yongming intitulés Higeki no shōnin: nikka wahei kōsaku hishi 悲劇の証人 : 日華和平工作秘史 (Témoin d’une tragédie : histoire secrète des opérations de paix sino-japonaises).
Source : Cimetière de Tama 多磨霊園 (Nishi Chūgi ; Nishi Yoshikazu) ; Nishi 1992 ; Bunker 1972, p. 68-71, 74-76, 81, 101, 147-148 ; Huang, Yang 2001, p. 66-68 ; ZR, p. 346-351, 364-366, 382 ; Seki 2019 p. 193 ; Collaborative Reference Database ; AS 24/07/1967.
Not much is known about the early life of Nishi Yoshiaki, except that he was the younger son of Nishi Chūgi 西忠義 (1856–1934), a bureaucrat who held various posts as a sub-prefect (shichōchō 支庁長). Nishi Chūgi came from a family of bushi from the Aizu Domain 会津藩, which had suffered greatly for its support of the shogunate during the Meiji Restoration. Nishi Yoshiaki’s elder brother, Nishi Yoshikazu 西義一 (1878–1941), graduated from the Army War College in 1909 and had a distinguished career in the Army, eventually attaining the rank of general (taishō 大将) in 1934. In 1935, Nishi Yoshiaki assumed leadership of the Nanjing office of the South Manchuria Railway Company (Mantetsu 満鉄), where he conducted intelligence missions under the guise of commercial activities. Alongside Matsumoto Shigeharu, he became one of the key figures in establishing a negotiation channel with Gao Zongwu. Nishi first met Gao on July 31, 1937, the day after the fall of Beijing but prior to the outbreak of the Battle of Shanghai on August 13, a turning point in the conflict. Gao hinted to Nishi that he could request the president of Mantetsu, the renowned diplomat Matsuoka Yōsuke 松岡洋右 (1880–1946), to relay a message to Prime Minister Konoe Fumimaro stating that Chinese leaders were still eager to reach a negotiated settlement. By the time Nishi arrived at the Mantetsu headquarters in Dairen 大連 (Dalian), fighting had already begun in Shanghai. Matsuoka dismissed Nishi’s message as unrealistic but foresaw the need for negotiations after further bloodshed. He provided Nishi with a significant sum of money and relieved him of his duties at Mantetsu so that he could fully commit to this mission. Nishi then traveled to Tokyo, carrying a letter of introduction addressed to Prince Konoe’s cabinet secretary, Kazami Akira 風見章 (1886–1961).
With no progress in Tokyo, Nishi returned to Shanghai on December 30, 1937. He was soon contacted by Dong Daoning 董道寧 (1902–c.1940), head of the First Section (Japan) in the Asia Bureau (Yazhousi 亞洲司) of the Ministry of Foreign Affairs, led by Gao Zongwu. Dong’s mission was to reopen negotiations after the German-mediated initiative by Ambassador Oskar P. Trautmann (1877–1950), which had begun in October, had stalled following the fall of Nanjing. Nishi persuaded Dong to accompany him and another representative of Mantetsu, Itō Yoshio 伊藤芳男 (1906–1950), to Japan, where they met figures such as Kagesa Sadaaki. Upon their return to China in early March, Nishi, Itō, and Dong stopped in Dairen to meet Matsuoka before heading to Hong Kong. In the following weeks, the British colony became the site of confidential meetings between Japanese emissaries (Nishi and Matsumoto) and Chinese representatives (Gao and Dong). Between June and July 1938, Nishi accompanied Gao Zongwu to Tokyo and later participated in the pivotal Chongguantang negotiations in Shanghai in November, during which both parties agreed to facilitate Wang Jingwei’s defection, which took place on December 18.
In his postwar memoirs, Nishi characterized the subsequent handling of the Wang operation as a betrayal of the peace project he had helped craft. According to his analysis, Wang Jingwei’s group—based between Hanoi and Hong Kong—was divided into two factions with opposing strategies. On one side, Gao Zongwu purportedly advocated for a plan in line with Nishi’s vision: establishing a peace movement from a neutral territory to facilitate renewed negotiations between Chongqing and Tokyo. On the other side, Zhou Fohai proposed turning the peace movement into a government project in occupied territory, a plan he presented to Nishi during a meeting in Shanghai in early 1939. Other sources partially contradict this account, indicating that Gao may have reluctantly endorsed Zhou’s government plan as early as February 1939. However, Nishi’s position is corroborated by subsequent events. During the maritime operation led by Kagesa in late April and early May 1939, which transported Wang Jingwei from Hanoi to Shanghai aboard the Hokkōmaru 北光丸 (Northern Light), the ship stopped in Keelong (Taiwan) on May 2. Nishi, who had flown in from Tokyo, met Wang there for the first time and attempted to persuade him that forming a new collaborationist government in Nanjing would not achieve peace. Wang replied that the government would only be established if Konoe’s promises—including the withdrawal of Japanese troops—were fulfilled. Otherwise, Wang said he planned to go into exile in France or the United States. Despite this assurance, which went unfulfilled, Nishi informed Kagesa that he did not wish to be further involved in an “Operation Wang Jingwei” that had morphed into a government project. Nevertheless, Nishi’s involvement with Wang’s group was not yet over. In early June 1939, he and Itō Yoshio were tasked with welcoming Wang and his key aides upon their arrival in Tokyo to secure guarantees before launching the Reorganized National Government. Nishi recalled fondly his cultivated conversation with Wang during the journey from Yokosuka to Tokyo but lamented the distortion of his original peace plan. Feeling responsible for the failure, Nishi sought a new way to resolve the conflict, making numerous trips between Tokyo and Dairen in pursuit of a solution.
According to Nishi, the solution to the Sino-Japanese conflict lay in direct negotiations with Chongqing. He believed that such an effort could be facilitated by business circles, which, while well-connected to the Chinese state apparatus, approached the situation with a more pragmatic perspective. Nishi had in mind influential economists such as Zhang Jia’ao 張嘉璈 (1889–1989, zi Gongquan 公權), former director of the Bank of China (Zhongguo Yinhang 中國銀行) and current Minister of Railways (Tiedao Buzhang 鐵道部長). Through his work at Mantetsu, Nishi had known since 1935 two of Zhang’s subordinates, Zhang Jingli 張競立 (1886–?) and Zhang’s cousin Sheng Peidong 盛沛東, both trained in Japan. Just as Nishi was planning to contact Zhang Jingli, he learned that Zhang had recently left his post in Chongqing and was seeking a meeting with him. They reunited in Shanghai in early December 1939, accompanied by Sheng, and continued their discussions in Hong Kong in January 1940, even as Wang Jingwei’s new regime was about to be established. Though Zhang Jingli held only a modest position as Director of the Financial Affairs Department (Caiwu Sizhang 財務司長) in the Ministry of Railways, he presented himself to Nishi as a highly influential member of the Hongbang 洪幫 (Red Gang), one of China’s leading secret societies. According to Zhang, he and his sworn brothers had formed a “Society of the Way” (Daoshe 道社), whose leadership included prominent figures such as banker Qian Yongming 錢永銘 (1885–1958); statesmen Wang Zhengting 王正廷 (1882–1961) and Xu Shiying 許世英 (1872–1964); warlords Zhang Fakui 張發奎 (1896–1980) and Lu Han 盧漢 (1895–1974); and the infamous gangster Du Yuesheng 杜月笙 (1888–1951). The most influential member, Zhang claimed, was Qian Yongming, president of the Bank of Communications (Jiaotong Yinhang 交通銀行) and a close ally of Jiang Jieshi. Nishi now saw Qian, rather than Zhang Jia’ao, as the key figure to reach Jiang.
The matter remained dormant until July 1940, when Sheng Peidong traveled to Tokyo to invite Nishi to resume negotiations in Hong Kong. This marked the official start of “Operation Sen” (Sen Kōsaku 銭工作), targeting Qian Yongming. The timing was favorable, as Nishi’s mentor, Matsuoka Yōsuke, was appointed Minister of Foreign Affairs by Konoe Fumimaro on July 22. At this time, the Nanjing regime was in a transitional phase between its inauguration on March 30 and its recognition by Tokyo, which would only come on November 30. Matsuoka believed Hitler’s rapid victories in Europe had fundamentally altered the geopolitical landscape in Asia, potentially pushing Jiang Jieshi to seek a swift compromise with Japan. To achieve this, Matsuoka was willing to drop the contentious demand for Jiang’s resignation, which had derailed previous negotiations. Whether Jiang shared this view remains unclear, but Japan’s apparent willingness to compromise presented him with an opportunity to delay recognition of the rival Nanjing regime. During his stay in Hong Kong in July and August 1940, Nishi finally met Qian Yongming through Zhang Jingli. Following their discussions, Nishi returned to Tokyo with several conditions for a potential armistice: (1) the merger of the Chongqing and Nanjing governments; (2) the complete withdrawal of Japanese troops; and (3) the signing of a Sino-Japanese mutual defense treaty. On his way back to Tokyo, Nishi stopped in Nanjing, where he met with Zhou Fohai, Kagesa Sadaaki, and Wang Jingwei between September 7 and 16 to discuss Qian’s proposed merger of the Chongqing and Nanjing regimes. While Zhou and Wang were not opposed to the idea—their original plan was to act as a “bridge” facilitating Chongqing’s transition to “comprehensive peace”—they were skeptical of Nishi’s sincerity, given their experience with Japanese political maneuvering. Nonetheless, Zhou saw a glimmer of hope in a handwritten letter sent by Prime Minister Konoe to Jiang Jieshi on August 22. However, Zhou, like Nishi, doubted Jiang’s commitment to these talks. As with the ongoing “Operation Kiri” (Kiri Kōsaku 桐工作), targeting Song Ziliang, Zhou believed Jiang was merely using the negotiations as a stalling tactic. On September 12, Zhou warned Nishi that Jiang behaved like a dictator and that even Qian’s considerable influence was unlikely to sway him.
On September 17 and 18, Zhang Jingli and Sheng Peidong met with Matsuoka in Tokyo as representatives of Qian Yongming. Convinced by their arguments, Matsuoka informed the Nanjing government that further negotiations with Qian required postponing recognition of the Wang regime. En route to Hong Kong, Nishi and Zhang, accompanied by Matsumoto Shigeharu, met Zhou Fohai in Nanjing on October 16. Zhou encouraged them to continue, stating that Wang Jingwei was open to reconciliation with Jiang and that the next move was up to Chongqing. Zhou declined to join them in Hong Kong, instead appointing banker Zhou Zuomin 周作民 (1884–1955) as his representative. Negotiations resumed in Hong Kong but were hindered by slow communications with Chongqing and Tokyo. This time, Nishi was joined by diplomats Tajiri Akiyoshi and Funatsu Tatsuichirō. They conveyed Matsuoka’s revised terms: (1) secret recognition of Manzhouguo; (2) joint defense against communism; (3) economic cooperation; (4) withdrawal of Japanese troops except from sensitive areas (excluding Central China, which would become a demilitarized zone); and (5) the removal of the demand for Jiang’s resignation. On November 12, Zhang Qun delivered Jiang’s response to Qian Yongming, rejecting these terms. The following day, the Japanese government, in an imperial conference (Gozen Kaigi 御前会議), finalized its decision to recognize the Nanjing regime, though the recognition was delayed until November 30.
A race against time ensued for Nishi and the Japanese negotiators. On November 17, Zhang Jiluan 張季鸞 (1888–1941) relayed a new proposal from Jiang, indicating his willingness to negotiate based on Matsuoka’s terms if two conditions were met: (1) an agreement in principle on the withdrawal of Japanese troops; and (2) cancellation of the planned recognition of the Nanjing regime. On November 18, Zhou Fohai, Kagesa, and Abe Nobuyuki traveled to Tokyo to ensure the November 30 deadline remained unchanged. After reviewing Chongqing’s new proposal, the Council of Five Ministers (Goshō Kaigi 五相会議) decided on November 25 to maintain the deadline. Meanwhile, the Japanese government offered Chongqing a final chance: if a Chinese envoy was sent immediately, recognition of Nanjing would be postponed to December 5. On November 29, Jiang appointed Xu Shiying and Zhang Jingli as special envoys, but it was too late. The following day, Abe Nobuyuki and Wang Jingwei signed the “Treaty on Basic Relations Between China and Japan” (Zhong-Ri Jiben Guanxi Tiaoyue 中日基本關係條約), formalizing Japan’s recognition of the Nanjing collaborationist government.
Disheartened by the failure of the negotiations, Nishi submitted his resignation to Mantetsu, which was refused. In 1942, he was contacted by Ishii Seiichi 石井成一, a former Mantetsu colleague who had been working since 1938 as an advisor to the Shanghai municipal government. Ishii asked Nishi to participate in a new effort to achieve “comprehensive peace” between China and Japan. Nishi declined and recommended Doi Akira 土井章 (1905–1999) to lead the operation, which centered on He Shizhen. This initiative culminated in a meeting in Shanghai in November 1944, during which He, accompanied by Xu Mingcheng 徐明誠, handed Doi a proposed agreement with three conditions: (1) the Japanese government’s restoration under the Emperor to curb the military; (2) prosecution of key Japanese war criminals since the Manchurian invasion; and (3) the complete withdrawal of Japanese troops from Chinese territory. These terms were forwarded to former Prime Minister Konoe, who failed to persuade Foreign Minister Shigemitsu Mamoru to act against the Nanjing government. Significant resistance also came from Japanese military authorities in China, particularly Satō Kenryō 佐藤賢了 (1895–1975), Vice-Chief of Staff of the China Expeditionary Army (Shina Hakengun Sōsanbō Fukuchō 支那派遣軍総参謀副長). Konoe sent his brother, Baron Miyagawa Tadamaro 水谷川忠麿 (1902–1961), to Shanghai on October 14, 1944. Meanwhile, Nishi supported Doi’s operation from Japan by rallying his colleagues in the Association of 1945 (Itsuyūkai 乙酉会). Established in 1944, this group, which included Konoe, Ugaki, and Matsuoka, sought to reform Japan’s China policy, which they believed had been corrupted by capitalism and militarism since the 1890s. In 1962, Nishi published his memoirs on his role in the operations targeting Gao Zongwu and Qian Yongming, titled Higeki no shōnin: Nikka wahei kōsaku hishi 悲劇の証人 : 日華和平工作秘史 (Witness to a Tragedy: The Secret History of Sino-Japanese Peace Operations).