Ma Liang

馬良

18751947

Lieu d'origine

Qingyuan 清苑

Province d'origine

Zhili 直隸 (Hebei 河北)

Militaire d’ethnie Hui originaire de Qingyuan (Zhili, act. Hebei), formé à l’Académie militaire de Tianjin (Tianjin wubei xuetang 天津武備學堂), Ma Liang intègre l’Armée Beiyang (Beiyang lujun 北洋陸軍). Au début de la République, il se voit confier divers commandements dans sa province d’origine et réprime les manifestations patriotiques en mai 1919. Considéré comme un protégé de Duan Qirui, il prend part en 1920 à la guerre entre les cliques du Zhili et de l’Anhui (zhiwan zhanzheng 直皖戰爭) dans les troupes gouvernementales. Après la défaite de la clique de l’Anhui, Ma est limogé. À partir de 1925, il occupe des postes de conseiller militaire pour le gouvernement de Pékin. Lors de la brève occupation de Jinan par les troupes japonaises, à la suite de l’incident provoqué par l’arrivée des troupes de l’Expédition du Nord dans la capitale du Shandong en mai 1928, Ma Liang est choisi pour diriger un Comité de maintien de l’ordre (zhi’an weichihui 治安維持會). Il s’efforce de convaincre les autorités nippones d’évacuer la ville au profit des autorités nationalistes. À partir de 1933, il sert le Gouvernement nationaliste comme conseiller militaire. En novembre 1934, Ma Liang obtient des autorités de Nankin l’autorisation pour former l’Association générale des musulmans de Chine (Zhonghua huijiao zonghui 中華回教總會) qui établit son siège dans la capitale et des branches dans chaque provinces. En janvier 1936, il est élevé au grade de général de division (zhongjiang 中將).

Lorsque les troupes japonaises s’emparent de principales villes du Shandong en janvier 1928, Ma Liang accepte de collaborer avec l’occupant en prenant la tête du Comité de maintien de l’ordre de Jinan (Jinan zhi’an weichihui 濟南治安維持會) établi le 5 janvier à l’initiative de Doihara Kenji et de Tada Hayao 多田駿 (1882-1948). Sa nomination provoque une certaine confusion dans la presse japonaise et occidentale, qui le confond un temps avec son homonyme, le prêtre jésuite Ma Liang 馬良 (1840-1939). Outre ses liens avec la classe politique des années 1920, Ma constitue un atout pour les Japonais en raison de sa confession musulmane. Afin de rallier les musulmans du Shandong, les autorités d’occupation leur accordent des privilèges et diffusent une propagande les présentant en alliés. Cette politique, qui entraîne des représailles contre la communauté Hui, est dénoncée par les principaux représentants de la communauté musulmane. Suite au passage de la province sous l’autorité du Gouvernement provisoire (linshi zhengfu 臨時政府), Ma est nommé gouverneur du Shandong (Shandongsheng gongshuzhang 山東省公署長) le 5 mars 1938. En visite à Pékin le 17 mars pour présenter un rapport sur la situation dans la péninsule, il se plaint en conférence de presse que les 300 000 yuans accordés par le Gouvernement provisoire afin de réparer les digues du Shandong sont totalement insuffisants pour faire face aux dommages provoqués par les combats qui continuent du reste à faire rage.

Le chaos qui règne est tel, que la presse annonce à tort, le 12 avril, la prise de Jinan par les forces de la résistance et l’exécution de Ma Liang à l’issue d’un procès expéditif. La fausse nouvelle provient semble-t-il d’un communiqué des troupes nationalistes. Il faut attendre le 9 avril pour que Ma, bien vivant, soit officiellement installé comme gouverneur provincial. Une fois n’est pas coutume dans un État d’occupation largement dominé par les militaires, le principal “conseiller” (komon 顧問) de Ma Liang est le diplomate Nishida Kōichi 西田畊一 (1885-?), ancien consul-général à Jinan ayant déjà exercé comme conseiller pour le Gouvernement autonome anticommuniste du Hebei oriental (Jidong fangong zizhi zhengfu 冀東反共自治政府) de Yin Rugeng. Le 25 janvier 1939, Ma Liang présente sa démission au chef de l’exécutif de Pékin, Wang Kemin. Il invoque son grand âge pour se retirer à Pékin et recommande son chef du Bureau des finances publiques Tang Yangdu pour lui succéder. C’est du moins ainsi que la chose est présentée à la presse, même si le bruit court qu’il a été démis de ses fonctions au profit d’un administrateur plus compétent. Après la fondation du gouvernement de Wang Jingwei en mars 1940, il obtient une sinécure comme membre du Conseil des affaires politiques de Chine du Nord (Huabei zhengwu weiyuanhui 華北政務委員會).

Ma Liang est par ailleurs connu pour avoir contribué à institutionnaliser le wushu 武術, dont il est un maître renommé, comme discipline nationale sur le modèle des arts martiaux japonais. Il conçoit une méthode d’enseignement moderne alors qu’il est instructeur de boxe et de lutte à l’Académie militaire du Shanxi en 1900-1901. En 1911, il publie quatre manuels (lutte, boxe, bâton et épée) dans lesquels il fait la promotion des “Nouveaux arts martiaux chinois” (Zhonghua xin wushu 中華新武術). En 1917, il fonde un centre d’entraînement à Jinan, duquel 730 étudiants sont déjà sortis diplômés en 1925. Cette promotion des arts martiaux est notamment critiquée par Chen Duxiu, qui voit dans l’enseignement de Ma Liang un retour à l'”esprit des Boxeurs de 1900″, apparu dans le Shandong, synonyme de chaos et d’anti-occidentalisme. Arrêté pour trahison après-guerre, Ma décède en détention.

Sources : MRDC, p. 669 ; SSY, p. 176 ; Qi Ren 1995 ; MZN, p. 1125 ; Ma 1993 ; Fu Tongxian 1996, p. 207 ; Martin 2009 ; The China Press, 29/05/1928, 17/02/1933, 06/03/1938, 12/04/1938, 04/06/1938 ; The China Weekly Review, 25/08/1934, 12/03/1938, 16/04/1938, 28/01/1939, 11/02/1939, 29/04/1939 ; South China Morning Post, 08/03/1938, 19/03/1938 ; Bodde 1946, p. 432 ; AS, 24/06/1936, 21/04/1938 ; Morris 1998, p. 434, 446, 452.

Pour citer cette biographie : David Serfass, "Ma Liang  馬良 (1875-1947)", Dictionnaire biographique de la Chine occupée, URL : https://bdoc.enpchina.eu/bios/ma-liang/, dernière mise à jour le 10 juin 2025. 

English (automatic translation)

A Hui Muslim military officer from Qingyuan (Zhili, now Hebei), Ma Liang was trained at the Tianjin Military Academy (Tianjin Wubei Xuetang 天津武備學堂) and joined the Beiyang Army (Beiyang Lujun 北洋陸軍). At the beginning of the Republic, he held various commands in his home province and was involved in suppressing patriotic demonstrations during May 1919. Considered a protégé of Duan Qirui, he participated in the war between the Zhili and Anhui cliques (Zhiwan Zhanzheng 直皖戰爭) in 1920 as part of the government forces. After the Anhui clique’s defeat, Ma was dismissed from his post. Starting in 1925, he served as a military advisor to the Beijing government.

During the brief occupation of Jinan by Japanese troops following the arrival of the Northern Expedition forces in Shandong’s capital in May 1928, Ma Liang was chosen to head a Peace Maintenance Committee (Zhi’an Weichihui 治安維持會). He attempted to persuade Japanese authorities to evacuate the city and hand it over to the Nationalist authorities. Beginning in 1933, he served the Nationalist Government as a military advisor. In November 1934, Ma Liang obtained authorization from Nanjing authorities to form the General Association of Chinese Muslims (Zhonghua Huijiao Zonghui 中華回教總會), which established its headquarters in the capital and branches in each province. In January 1936, he was promoted to the rank of major general (zhongjiang 中將).

When Japanese troops captured major cities in Shandong in January 1938, Ma Liang agreed to collaborate with the occupiers, becoming the head of the Jinan Peace Maintenance Committee (Jinan Zhi’an Weichihui 濟南治安維持會), which was established on January 5 under the initiative of Doihara Kenji and Tada Hayao 多田駿 (1882–1948). His appointment caused some confusion in the Japanese and Western press, which briefly mistook him for his namesake, the Jesuit priest Ma Liang 馬良 (1840–1939). In addition to his connections with the political elite of the 1920s, Ma was an asset to the Japanese due to his Muslim faith. To win over the Muslims of Shandong, the occupying authorities granted them privileges and disseminated propaganda portraying them as allies. This policy, however, led to reprisals against the Hui community and was denounced by prominent representatives of the Muslim population.

After the province came under the authority of the Provisional Government (Linshi Zhengfu 臨時政府), Ma was appointed governor of Shandong (Shandongsheng Gongshuzhang 山東省公署長) on March 5, 1938. During a visit to Beijing on March 17 to present a report on the situation in the peninsula, he complained during a press conference that the 300,000 yuan allocated by the Provisional Government for repairing Shandong’s dikes was entirely insufficient to address the damage caused by ongoing fighting, which continued to devastate the region.

The prevailing chaos was so severe that on April 12, the press mistakenly reported the capture of Jinan by resistance forces and the execution of Ma Liang following a summary trial. The false news appears to have originated from a communiqué issued by Nationalist troops. It was not until April 9 that Ma, very much alive, was officially installed as provincial governor. In an unusual move for an occupation regime largely dominated by the military, Ma Liang’s principal “advisor” (komon 顧問) was the diplomat Nishida Kōichi 西田畊一 (1885–?), a former consul-general in Jinan who had previously served as an advisor to Yin Rugeng’s East Hebei Anti-Communist Autonomous Government (Jidong Fangong Zizhi Zhengfu 冀東反共自治政府).

On January 25, 1939, Ma Liang submitted his resignation to Wang Kemin, the head of the Peking Executive. He cited his old age as the reason for retiring to Peking and recommended his chief of the Public Finance Bureau, Tang Yangdu, as his successor. At least, that was the explanation provided to the press, though rumors circulated that Ma had been removed to make way for a more competent administrator. After the establishment of Wang Jingwei’s government in March 1940, Ma was granted a sinecure as a member of the North China Political Affairs Council (Huabei Zhengwu Weiyuanhui 華北政務委員會).

Ma Liang is also known for his contributions to the institutionalization of wushu 武術, in which he was a renowned master, as a national discipline modeled on Japanese martial arts. He developed a modern teaching method while serving as an instructor in boxing and wrestling at the Shanxi Military Academy in 1900–1901. In 1911, he published four manuals (on wrestling, boxing, staff, and sword), promoting what he called the “New Chinese Martial Arts” (Zhonghua Xin Wushu 中華新武術). In 1917, he founded a training center in Jinan, which had graduated 730 students by 1925. Ma’s promotion of martial arts was criticized by Chen Duxiu, who denounced it as a revival of the “spirit of the 1900 Boxers,” whose emergence in Shandong had been synonymous with chaos and anti-Western sentiment.

Arrested for treason after the war, Ma died in detention.


Biographical Dictionary of Occupied China

A database from ENPChina Project