Natif de Yixing (Jiangsu), Ren Yuandao sort diplômé de l’Académie militaire de Baoding (Baoding lujun junguan xuexiao 保定陸軍軍官學校), avant d’intégrer l’École d’officiers de l’armée de terre (rikugun shikan gakkō 陸軍士官学校) de Tokyo. Son nom n’apparaissant pas dans la liste des diplômés, il semble toutefois qu’il ait interrompu son cursus pour rentrer en Chine. Il prend part à la Révolution de 1911 et sert sous les ordres de Gu Zhongchen. Dans les années 1910-1920, Ren occupe des fonctions administratives et militaires à Tianjin où il noue des relations dans la concession japonaise. En 1935, il devient responsable de la diplomatie au sein du Conseil des affaires politiques du Hebei-Chahar (Ji-Cha zhengwu weiyuanhui 冀察政務委員會).

En avril 1938, il est nommé maire de Nankin par l’occupant japonais. Après l’assassinat de Zhou Fengqi 周鳳岐 (1879-1938) le 7 mars 1938, Ren lui succède comme ministre de la Pacification (suijingbu buzhang 綏靖部部長) au sein du Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府). Peu après, il manque d’être tué à son tour. Il recrute une armée de 4000 hommes – l’Armée de pacification (suijingjun 綏靖軍) – et crée une académie militaire. À en croire le témoignage laissé par son fils, Ren aurait rallié le Gouvernement réformé à la demande de Song Ziwen 宋子文 (1894-1971) et Jiang Jieshi qu’il connaissait depuis l’époque de la Révolution de 1911. Il serait par la suite parvenu à conserver son influence en Chine centrale en dépit des efforts de Zhou Fohai pour le marginaliser en avertissant Wang Jingwei des liens entre Ren et Chongqing.

Après la formation du gouvernement de Wang Jingwei en mars 1940, Ren obtient des postes de second plan, notamment comme membre du Comité des affaires militaires (junshi weiyuanhui 軍事委員會). Wang le nomme ministre de la Marine (haijunbu buzhang 海軍部部長) par intérim puis de plein droit à partir de septembre 1942, afin de le priver du pouvoir que lui confère son armée. Ren conserve néanmoins un certain contrôle sur celle-ci, en tant que commandant en chef de l’Armée du 1er front (di yi fangmian jun zongsiling 第一方面軍總司令). Très impliqué dans la politique de “pacification rurale” (qingxiang gongzuo 清鄉工作) lancée en juillet 1941, Ren apparaît comme une menace aux yeux de Kagesa Sadaaki. Ce dernier met alors en garde Zhou Fohai : le régime de Nankin est menacé par deux “cancers”, Ren Yuandao et Li Shiqun, tout en précisant que le premier représente un danger moindre que le second.

En 1942, son cousin Ren Xiping 任西萍 fait défection en faveur du gouvernement de Nankin sur ordre des services secrets militaires (Juntong 軍統) de Dai Li 戴笠 (1897-1946). Il intègre le Comité économique national (quanguo jingji weiyuanhui 全國經濟委員會) et le Comité de la Banque centrale de réserve (zhongyang choubei yinhang 中央籌備銀行). Dès lors, il est certain que Yuan coopère secrètement avec Chongqing pour gêner l’implantation du PCC dans le Jiangnan. Il transmet également des renseignements sur la marine japonaise utiles à l’US Navy.

À la mort de Wang Jingwei en novembre 1944, Zhou Fohai, lui aussi en contact avec Dai Li pour préparer la fin de la guerre, le nomme gouverneur du Jiangsu. Le 12 août 1945, Chongqing le charge du maintien de l’ordre à Nankin et dans le Jiangsu. Au lendemain de la guerre, Ren est visé par un mandat d’arrêt pour trahison, mais celui-ci est rapidement annulé pour services rendus à la résistance. Par la suite, Ren vit plusieurs années à Hong Kong, avant de s’installer au Canada à Scarborough (Ontario), où il décède à l’âge de 91 ans.

Sources : Xu Youchun 2007, p. 382 ; Cheng Zixiao 1993 ; SKJ, p. 32 ; Liu Shih-ming 2002, p. 361 sqq. ; Henshaw 2019, p. 151 ; ZR, p. 498-499, 779.

Biographical Dictionary of Occupied China

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