Originaire de Liuhe (Jiangsu), Dong Xiujia étudie à l’Université Tsing Hua (qinghua xuexiao 清華學校), avant de partir en 1918 aux États-Unis où il suit des cours d’administration urbaine à l’Université du Michigan puis à l’Université de Californie. De retour en Chine, il enseigne et dirige un bureau dans la municipalité provisoire de Wusong (Shanghai). En 1925, il devient conseiller au sein de la mairie de Shanghai. À partir de 1928, il travaille pour l’administration de Wuhan et dirige la planification urbaine de la ville. En 1931, il revient en Chine centrale comme membre du Yuan législatif et responsable des Travaux publics dans le gouvernement provincial du Jiangsu où il a Zhou Fohai pour collègue.
Dong publie avant-guerre des dizaines d’ouvrages sur l’administration urbaine, dont certains sont traduits en japonais. Il contribue ainsi à diffuser en Chine un discours global sur la planification urbaine en prônant, par exemple, l’aménagement de cités-jardins afin de répondre aux besoins en matière de logement et d’hygiène. Contrairement à beaucoup de technocrates de son époque, il ne perd pour autant pas de vue la manière dont la population perçoit ces grands travaux en analysant comment ils la perturbent. Réformateur enthousiaste, il voit dans la ville un moyen de transformer la société chinoise en profondeur. Rejetant l’idéal agrarien traditionnel, il considère que la culture urbaine oblige les hommes à coopérer pour pouvoir coexister dans le même espace, à l’opposé du repli sur soi des campagnes.
Au début de l’occupation, il change son nom en Dong Zhenxing 董振興 pour travailler comme secrétaire général du Bureau des impôts de la région Jiangsu-Zhejiang-Anhui présidé par Shao Shijun. Il reprend son vrai nom quand il commence à travailler pour le gouvernement de Wang Jingwei. Dong dirige notamment le bureau des Finances (caizhengting 財政廳) du gouvernement municipal du Jiangsu de mai 1940 à octobre 1943. Il occupe le même poste dans le gouvernement de l’Anhui à la fin de l’année 1941. Outre de nombreuses aventures galantes qui auraient poussé sa femme à demander dans son testament à être enterrée avec ses bijoux pour que ses rivales n’en profitent pas, Dong est accusé dans les témoignages d’après-guerre de s’être enrichi avec l’aide de son gendre, Chen Wenyuan 陳文元. Responsable des impôts, il gagne au Jiangsu le surnom de « prévaricateur en chef » (zong sougua 總搜刮). Dong continue, par ailleurs, à écrire sur son domaine de prédilection, notamment dans la revue Difang xingzheng 地方行政 (Administration locale) lancée en octobre 1943 par Chen Gongbo. Il disparaît à la fin de la guerre sans laisser de traces.
Sources : MRDC, p. 1273 ; WKS, p. 142 ; Strand 2001, p. 233, 114 ; Stapleton 2000, p. 97 ; Kuaihuolin ; Shidaifeng ; Jipu zhoukan ; DX, n°1.
A native of Liuhe (Jiangsu), Dong Xiujia studied at Tsing Hua University (qinghua xuexiao 清華學校), before leaving in 1918 for the United States, where he studied urban administration at the University of Michigan and then at the University of California. Back in China, he taught and headed an office in the provisional municipality of Wusong (Shanghai). In 1925, he served as an advisor to the Shanghai City Council. From 1928, he worked for the Wuhan administration and directed the city’s urban planning. In 1931, he returned to central China as a member of the Legislative Yuan and head of Public Works in the Jiangsu provincial government, where he had Zhou Fohai as one of his colleague.
Before the war, Dong published dozens of books on urban administration, some of which were translated into Japanese. He thus helped spreading a global discourse on urban planning in China by advocating, for example, the development of garden cities to meet housing and sanitation needs. Unlike many technocrats of his time, Dong did not lose sight of the way the population perceived these major works by analysing how they disturbed them. Enthusiastic, he saw the city as a means to reform Chinese society in depth. He rejected the traditional agrarian ideal and considered that urban culture forced people to cooperate in order to coexist in the same space, as opposed to the inward-looking attitude of that prevailed in rural areas.
At the beginning of the Japanese occupation, he changed his name to Dong Zhenxing 董振興 to serve as secretary general of the Jiangsu-Zhejiang-Anhui Region Tax Bureau chaired by Shao Shijun. He took back his real name when he started working for the Wang Jingwei government. Dong headed the Finance Bureau (caizhengting 財政廳) of the Jiangsu Municipal Government from May 1940 to October 1943. He held the same position in the Anhui government at the end of 1941. In addition to having many gallant affairs that allegedly caused his wife to ask in her will to be buried with her jewels so that her rivals would not enjoy them, Dong is accused in post-war accounts of having enriched himself with the help of his son-in-law, Chen Wenyuan 陳文元. In charge of taxes, he earned the nickname “chief prevaricator” (zong sougua 總搜刮) in Jiangsu. Dong, on the other hand, continued to write about urban planning, especially in the journal Difang xingzheng 地方行政 (Local Government) launched in October 1943 by Chen Gongbo. He disappeared at the end of the war without a trace.