Chen Yaozu

陳耀祖

18921944

Lieu d'origine

Xinhui 新會

Province d'origine

Guangdong 廣東

Frère cadet de Chen Bijun, diplômé de l’École spécialisée de droit et de politique de Canton, Chen Yaozu séjourne au Japon et en France. En 1910, il adhère à la Ligue Jurée (tongmenghui 同盟會). Fonctionnaire dans l’administration du Guangdong à partir de 1926, il accède en 1932 au poste de ministre par intérim des Chemins de fer dans le Gouvernement nationaliste alors dirigé par son beau-frère.

En juin 1937, il rentre à Canton où il devient le principal représentant des intérêts de sa sœur, contribuant à marginaliser les collaborateurs locaux tels que Peng Dongyuan recrutés par l’occupant à la fin de l’année 1938. À la formation du gouvernement provincial du Guangdong, le 10 mai 1940, les Japonais proposent à Wang Jingwei d’en prendre la tête, arguant que Jiang Jieshi est dans une situation similaire au Sichuan. Jugeant ce cumul impossible, Wang décide de nommer Chen Gongbo, figure bien connue des Cantonais. Chen demeurant à Nankin, c’est Chen Yaozu qui est chargé de l’intérim, avant de finalement devenir gouverneur de plein droit en novembre 1940.

La principale tâche assignée à Chen Yaozu est de réorganiser le système fiscal. Il s’y emploie avec un certain succès, en supprimant les taxes imposées au niveau des districts n’ayant pas été approuvées par son gouvernement provincial et en rationalisant les bureaux du fisc pour les intégrer à une structure centralisée. Alors même que, de mai à juillet 1940, le Guangdong dépend des subsides de Nankin, ceux-ci cessent en août et, à partir de novembre, Canton commence à reverser de l’argent au gouvernement central.

Sa loyauté indéfectible envers son beau-frère n’empêche pas Chen de s’opposer à lui sur la question du maintien des troupes japonaises à Canton. Soucieux de rendre pleinement visible la restauration de la souveraineté chinoise, Wang Jingwei s’efforce d’obtenir le retrait des troupes d’occupation de la capitale provinciale. Lors d’une visite de Wang à Canton en août 1941, le consul français Philippe Simon note au sujet de la demande de retrait des troupes : « Les Japonais seraient assez enclins à accéder à la demande qui leur est faite ; mais le Gouverneur provincial, M. Chen Yao-Tso [Chen Yaozu], y serait opposé car il craint de ne pouvoir assurer l’ordre dans Canton étant donné l’armement réduit dont il dispose (2 cartouches par soldat). Les Japonais demandent le renvoi de M. Chen et des changements dans le gouvernement provincial. M. Wang Tsing Wei essaie de concilier les différents points de vue et d’obtenir de l’armée d’occupation des armes et des munitions pour les troupes cantonaises. Les Japonais hésitent à lui donner satisfaction ayant peu de confiance dans leurs alliés. »

Il est possible toutefois que l’opposition entre les deux beaux-frères au sujet du retrait des troupes nippones tienne, en partie, d’une stratégie visant à obtenir plus d’armes de la part de ces dernières. Cette opposition suggère néanmoins que des tensions sont susceptible d’apparaître au sein même de la clique du Palais (gongguan pai 公關派), entre la famille de Chen Bijun et Wang Jingwei. Dans un télégramme daté du 23 juin 1942, le consul Simon note en effet que les projets de réformes administratives envisagées par Wang dans sa province natale se heurtent à l’opposition de son épouse « qui tient à maintenir dans leurs fonctions les créatures qu’elle y a placées ».

La question du remplacement de Chen Yaozu est réglée par son assassinat le 4 avril 1944. Le commanditaire n’est autre que l’un des principaux chefs de l’armée de Nankin à Canton, Li Fuqun 李輔群 (1911-1959), qui se prépare ainsi une porte de sortie en cas de défaite japonaise. Afin de ne pas trahir ses liens avec Chongqing, Li aurait fait empoisonner les auteurs de l’attentat après leur arrestation. Bien que responsable de la mort de nombreux résistants, ses relations avec l’agence de Dai Li permettent à Li – pourtant étiqueté comme l’un des « quatre grands traîtres du Guangdong » – d’être protégé par le GMD après-guerre. Alors au chevet de son mari à Nagoya, Chen Bijun obtient de Chen Gongbo et Zhou Fohai qu’ils nomment son neveu Chen Chunpu à la tête du Guangdong.

Sources : Guangzhoushi Liwan quzhi, p. 678 ; Chen Musha 1996, p. 84- 85 ; Chu Te-lan 2000, p. 645 ; ADF 327 ; Guangzhou shizhi, 1996, p. 158 ; Wakeman 2000, p. 323 ; Yick 2014b, p. 225.

Pour citer cette biographie : David Serfass, "Chen Yaozu  陳耀祖 (1892-1944)", Dictionnaire biographique de la Chine occupée, URL : https://bdoc.enpchina.eu/bios/chen-yaozu/, dernière mise à jour le 23 avril 2024. 

English (automatic translation)

A younger brother of Chen Bijun, Chen Yaozu graduated from the Canton School of Law and Politics and spent time in Japan and France. In 1910, he joined the Tongmenghui (tongmenghui 同盟會). From 1926 onwards, Chen served in the Guangdong administration before being appointed in 1932 acting Minister of Railways in the Nationalist Government headed by his brother-in-law.

In June 1937, Chen returned to Guangzhou where he became the main representative of his sister’s interests, helping to marginalize local collaborators such as Peng Dongyuan after they had been recruited by the occupiers in late 1938. When the Guangdong provincial government was formed on May 10, 1940, the Japanese suggested that Wang Jingwei take over as governor, arguing that Jiang Jieshi was in a similar situation in Sichuan. Wang found this impossible and decided to appoint Chen Gongbo, a well-known figure to the Cantonese. As Chen was living in Nanjing, Chen Yaozu was put in charge of the interim before finally becoming governor in November 1940.

The main task assigned to Chen Yaozu was to reorganize the tax system. He carried out this task with some success, abolishing district-level taxes that had not been approved by his provincial government and streamlining the tax offices into a centralized structure. While Guangdong relied on subsidies from Nanjing from May to July 1940, these ceased in August and Canton began to contribute money to the central government as of November.

Chen’s unwavering loyalty to his brother-in-law did not prevent him from confronting Wang Jingwei over the maintenance of Japanese troops in Guangzhou. In an effort to make the restoration of Chinese sovereignty fully visible, Wang pressed for the withdrawal of the occupying troops from the provincial capital. During a visit Wang made to Canton in August 1941, the French consul Philippe Simon commented: “The Japanese would be quite inclined to accede to the request made to them; but the Provincial Governor, Mr. Chen Yao-Tso [Chen Yaozu], is said to be opposed to it because he fears that he will not be able to ensure order in Canton given the reduced armament at his disposal (2 cartridges per soldier). The Japanese demanded the dismissal of Mr. Chen and some changes in the provincial government. Mr. Wang Tsing Wei tries to reconcile the different points of view and to obtain arms and ammunition for the Cantonese troops from the occupying army. The Japanese are reluctant to give him satisfaction having little confidence in their allies.”

One may think, however, that the opposition between the two brothers-in-law over the withdrawal of Japanese troops stemmed, in part, from a strategy to obtain more weapons from Japan. This opposition nevertheless suggests that tensions could appear within the Palace clique (gongguan pai 公關派) itself, between Chen Bijun‘s family and Wang Jingwei. In a telegram dated June 23, 1942, Consul Simon noted that Wang’s plans for administrative reforms in his home province were opposed by his wife, “who insists on keeping in their positions the creatures she has placed there.”

The issue of Chen Yaozu’s replacement was settled by his assassination on April 4, 1944. The instigator was none other than one of the main leaders of the Nanjing army in Canton, Li Fuqun 李輔群 (1911-1959), who was thus preparing a way out in the likely event of a Japanese defeat. In order not to betray his ties to Chongqing, Li reportedly had the assassins poisoned after their arrest. Although responsible for the deaths of many resistance fighters, his connections with Dai Li‘s agency allowed Li – though labelled as one of the “four great traitors of Guangdong” – to be protected by the GMD after the war. Chen Bijun, who was at her husband’s bedside in Nagoya, obtained from Chen Gongbo and Zhou Fohai the appointment of her nephew Chen Chunpu as head of Guangdong.


Biographical Dictionary of Occupied China

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