Si le diplomate Ishii Itarō n’est pas physiquement présent en Chine occupée, son rôle à Tokyo au sein du ministère des Affaires étrangères (gaimushō 外務省) en fait un acteur incontournable de la politique chinoise du Japon au début de la guerre sino-japonaise. Diplômé du Tōa dōbun shoin 東亜同文書院 (Institut de la culture commune est-asiatique) en 1908, Ishii intègre cette même année la Mantetsu 満鉄 (Compagnie du chemin de fer sud-mandchourien) fondée deux ans plus tôt. Il quitte ses fonctions en mai 1911 pour passer, en 1913, le concours de la haute fonction publique (bunkan kōtō shiken 文官高等試験), avant de réussir le « grand » concours du Gaimushō en 1915, devenant le premier ancien élève du Tōa Dōbun shoin à accomplir ce tour de force. Pour son premier poste à l’étranger, Ishii est affecté au consulat de Shanghai en novembre 1915, puis à Canton (janvier 1916) et Tianjin (décembre 1916). Il se fait remarquer dès cette époque pour son attitude peu conciliante envers les agents de l’impérialisme informel japonais. Ainsi, en 1918, lors de sa première expérience comme juge, en vertu du principe extraterritorial de la justice consulaire qui s’applique aux ressortissants japonais de Tianjin, Ishii condamne à six mois de prison un Coréen arrêté pour trafic de drogue, mais doit réduire la sentence à deux mois sous la pression des autorités militaires japonaises. Il part ensuite pour l’Amérique du Nord : San Francisco (juillet 1918), Washington (janvier 1920), au moment de la Conférence navale limitant l’armement des puissances au lendemain de la Grande guerre, puis Mexico (septembre 1922). Il rentre ensuite à Tokyo pour diriger la 3e section du Bureau du commerce (tsūshō-kyoku 通商局).
Après un passage à l’ambassade de Londres (1927-1929), Ishii retrouve la Chine en novembre 1929 comme consul-général (sōryōji 総領事) dans la province mandchoue du Jilin. Il fait ainsi l’expérience directe de l’expansionnisme japonais à la suite de l’Incident de Mukden, le 18 septembre 1931, qui sert de prétexte à l’invasion de la Mandchourie par l’Armée du Guandong (Kantō-gun 関東軍). Selon le témoignage qu’il en donne dans ses mémoires, Ishii s’efforce de calmer la situation en négociant auprès des autorités chinoises la protection des ressortissants japonais, tout en cherchant à éviter que ces derniers ne fassent appel à l’armée japonaise. Il joue, dans les jours suivants, un rôle d’intermédiaire entre les autorités chinoises et les officiers japonais, mais se trouve impuissant face aux exactions de ces derniers. Il dénonce auprès de l’Armée du Guandong et de ses supérieurs l’attitude du général de brigade Tamon Jirō 多門二郎 (1878-1934) qui obtient des dirigeants locaux qu’ils proclament l’indépendance de leur provinces une arme sur la tempe. Son attitude vaut à Ishii d’être menacé physiquement, ce qui l’amène à rapatrier sa famille. L’armée obtient finalement qu’il soit muté, mais Ishii a le temps de présenter sa version des faits à la Commission Lytton missionnée par la Société des nations pour enquêter sur la situation en Mandchourie, lors du passage de celle-ci au Jilin en mai.
En juillet 1932, Ishii est nommé consul-général de Shanghai, où il s’efforce de reprendre langue avec les autorités chinoises au lendemain du coup de force de l’armée japonaise. Ses mauvaises relations avec les militaires conduisent ces derniers à exiger son rappel à Tokyo, mais Ishii est rapidement rétabli dans ses fonctions à Shanghai. Des tensions se font également jour avec les résidents japonais. Considérant qu’ils sont insuffisamment représentés au sein du conseil municipal de la concession internationale, ceux-ci se lancent dans ce qu’Ishii appellera dans ses mémoires “une répétition de la Guerre du Pacifique” afin d’obtenir un siège supplémentaire, contre l’avis de leur consul-général. Finalement, ils perdent un siège et c’est à Ishii que revient de négocier une nouvelle élection. Alors que le Japon et la Chine connaissent une éphémère détente, Ishii affirme publiquement une position qui annonce la ligne qu’il défendra deux ans plus tard au plus fort du conflit sino-japonais. Lors d’une intervention devant l’Association diplomatique japonaise (Nihon gaikō kyōkai 日本外交協会) à l’été 1936, il dit croire dans la volonté sincère de Jiang Jieshi d’éviter la guerre et critique, à mots à peine couverts, la politique de morcellement menée par l’armée japonaise en Chine du Nord sous la houlette de Doihara Kenji. Si cette opinion est très impopulaire au Japon, elle est partagée par ses plus proches collègues en Chine, notamment l’ambassadeur Ariyoshi Akira 有吉明 (1876-1937) et Horiuchi Tateki 堀內幹城 (1889-1951), autre spécialiste de la Chine dont la carrière suit de près celle d’Ishii. En juillet 1936, Ishii est nommé ministre plénipotentiaire (tokumei zenken kōshi 特命全権公使) au Siam, avant de rentrer au ministère en mai 1937 pour prendre la tête du Bureau des affaires est-asiatiques (Tōa-kyoku 東亜局).
Cette nomination est soutenue au sein du Gaimushō par ceux qui voient en Ishii un véritable expert de la Chine capable de tenir tête aux militaires. Le principal intéressé accepte avec réticence, notant dans son journal personnel qu’il n’a “pas la moindre envie” de prendre ce poste, quoiqu’il soit rassuré par la présence de Satō Naotake 佐藤尚武 (1882-1971) à la tête du ministère. Ce dernier accepte en effet le portefeuille des Affaires étrangères à condition que le Cabinet de Konoe Fumimaro évite à tout prix la guerre avec la Chine et traite le Gouvernement national sur un pied d’égalité. Les violentes réactions suscitées par cette politique désespèrent Ishii qui écrit dans son journal “C’en est fini du Japon [日本は滅びる]”. Après le déclenchement de la guerre, la passivité de Hirota Kōki, qui a succédé à Satō en juin 1937, a le don d’exaspérer Ishii, qui le décrit dans son journal personnel comme “opportuniste [御都合主義]” et “inconsistant [無定見]”. Durant la première année de la guerre sino-japonaise, Ishii devient l’un des principaux tenants d’une solution négociée au conflit, aux côtés de militaires comme Ishiwara Kanji, qu’Ishii rencontre secrètement le 13 juillet 1937. Le 3 août, quelques jours après la prise de Pékin et de Tianjin, Ishii et Ishiwara demandent à Funatsu Tatsuichirō de rétablir le contact avec Gao Zongwu, dans le vain espoir que le gouvernement chinois prenne l’initiative de négociations de paix – l’inverse aurait fait perdre la face à l’armée impériale. En dépit d’instructions données par Ishii aux diplomates sur le terrain, cette « Opération Funatsu » est d’emblée court-circuitée par l’ambassadeur japonais en Chine, Kawagoe Shigeru 川越茂 (1881-1969), lequel, jaloux de ses prérogatives, a déjà envoyé son conseiller Hidaka Shinrokurō pour qu’il rencontre Gao Zongwu le 1er août 1937. Malgré l’échec de la médiation allemande, à l’hiver 1937-1938, et le choix fait par le premier ministre Konoe de soutenir publiquement l’arrêt de toute négociation avec le gouvernement chinois le 16 janvier 1938, la ligne défendue par Ishii reprend le dessus au milieu de l’année 1938, à la suite du remaniement qui voit Ugaki Kazushige devenir ministre des Affaires étrangères.
En juin 1938, alors que les troupes japonaises convergent pour s’emparer de Wuhan où se sont repliés les dirigeants chinois, Ishii rédige à l’attention d’Ugaki un mémorandum intitulé “Kongo no jihen taisaku ni tsuite no kōan 今後ノ事変対策ニ付テノ考案” (Réflexions sur les mesures à prendre dorénavant pour faire face à l’Incident), plus connu sous le nom d'”Ikensho 意見書” (Lettre d’opinion). Dans ce long texte, Ishii se plaint du fait que le tonnerre de louanges des « voix superficielles de l’opinion publique », qui a suivi le discours du 16 janvier mettant fin aux négociations, empêche toute critique de cette politique. La faute en revient, à ses yeux, aux journalistes japonais qui ont rendu impossible une solution pacifique du différend sino-japonais en donnant une image faussée de Jiang Jieshi. Selon Ishii, le Japon a désormais quatre options : (1) tenter de consolider sa position en cas de victoire dans la campagne de Wuhan, ce qui ne peut aboutir qu’à la reprise des combats contre Chongqing ; (2) fusionner le Gouvernement provisoire (linshi zhengfu 臨時政府) de Pékin et le Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) de Nankin en un gouvernement central dirigé par une figure telle que Wu Peifu ou Tang Shaoyi – opération alors en cours dont Ishii souligne le manque de légitimité ; (3) fusionner ces deux mêmes gouvernements avec celui de Chongqing – projet qu’il juge irréalisable ; (4) reprendre les négociations directes avec Chongqing en offrant à Jiang Jieshi une « paix bismarckienne », autrement dit se montrer magnanime pour faire de la Chine une alliée contre le communisme soviétique, sur le modèle du l’accord passé par la Prusse avec l’Autriche en 1866 en prévision du conflit contre la France. C’est cette dernière option, dont la formulation est inspirée par Ishiwara, que recommande Ishii.
Si la nouvelle équipe gouvernementale, Ugaki en tête, semble décidée à rétablir le contact avec Chongqing, elle maintient la clause exigeant la démission de Jiang, malgré les exhortations d’Ishii qui a conscience que ce point constitue un obstacle rédhibitoire à la paix. Du reste, la vaste réforme institutionnelle qui accompagne l’entrée en guerre contre la Chine réduit encore le poids des diplomates dans la conduite des affaires gouvernementales. Le souhait des militaires de limiter l’activité du Gaimushō en Chine aux simples tâches consulaires et le projet centralisateur des technocrates “réformistes” (kakushin kanryō 革新官僚) aboutissent à la création du Taishi-in 対支院 (Bureau pour la Chine), le 1er octobre 1938, rebaptisé Kōa-in 興亜院 (Institut pour le développement de l’Asie) le 16 décembre. Vent debout contre ce projet, Ishii compare la future institution au Secrétariat pour la conquête de l’Est (zhengdong xingsheng 征東行省) établi par la dynastie mongole des Yuan dans la péninsule coréenne, en vue de l’invasion du Japon en 1281. Dès novembre 1937, Ishii notait dans son journal personnel : “Il semble que le fascisme apparaisse ici non pas par le biais du peuple mais par celui des institutions“.
Après la démission d’Ugaki en septembre 1938, Ishii est écarté des affaires chinoises. Il est successivement nommé ambassadeur aux Pays-Bas (novembre 1938) et au Brésil (septembre 1940), avant de reprendre des fonctions administratives au ministère en août 1942. Nommé ambassadeur en Birmanie, il prend ses fonctions en septembre 1944. Il est à Bangkok au moment de la reddition de son pays en août 1945. Il rentre un an plus tard au Japon, où il démissionne à la veille de son inscription sur les listes d’épuration du Commandement suprême des forces alliées en raison de ses fonctions en Birmanie. Ishii parvient toutefois à ne pas être poursuivi en justice et ne participe au Procès de Tokyo (1946-1948) qu’en qualité de témoin convoqué par la défense. C’est en partie pour défendre son honneur qu’il décide de publier en 1950 des mémoires sous le titre Gaikōkan no isshō 外交官の一生 (Une vie de diplomate). Ishii est également l’auteur d’un journal personnel, dont subsistent les passages portant sur les périodes 1936–1939 et 1942–1944 rendus publics dans les années 1980 avant d’être publiés en 1993. Ishii est aujourd’hui célébré comme le symbole d’une diplomatie japonaise prise en otage par les militaires, quand bien même il apparaît davantage comme l’exception que comme la règle d’une administration largement impliquée dans l’expansion japonaise en Asie.
Sources : NKJRJ, p. 38 ; Brooks 2000, p. 1, 58-59, 71, 87-88, 104, 144-146, 176-178, 180, 182, 183, 185-186, 212, 215 ; Etō Shinkichi 2001, p. 49 ; Liu Jie 1995, p. 85 ; Boyle 1972, p. 148-155 ; Hsiao Li-chu 2006, p. 128 ; JACAR B02030513200 ; Wikipedia.
While diplomat Ishii Itarō was not physically present in occupied China, his role in Tokyo within the Ministry of Foreign Affairs (Gaimushō 外務省) made him a pivotal figure in Japan’s Chinese policy at the beginning of the Sino-Japanese War. A graduate of the Tōa Dōbun Shoin 東亜同文書院 (East Asia Common Culture Academy) in 1908, Ishii joined the South Manchuria Railway Company (Mantetsu 満鉄), founded two years earlier. He left his position in May 1911 and in 1913, he passed the senior civil service exam (bunkan kōtō shiken 文官高等試験), before succeeding in the “grand” Gaimushō exam in 1915, becoming the first alumnus of the Tōa Dōbun Shoin to achieve this feat. For his first overseas post, Ishii was assigned to the consulate in Shanghai in November 1915, then to Guangzhou (January 1916) and Tianjin (December 1916). Even at that time, he was noted for his uncompromising attitude towards the agents of Japan’s informal imperialism. For instance, in 1918, during his first experience as a judge, under the extraterritorial principle of consular justice applicable to Japanese nationals in Tianjin, Ishii sentenced a Korean arrested for drug trafficking to six months in prison, but had to reduce the sentence to two months under pressure from the Japanese military authorities. He then moved to North America: San Francisco (July 1918), Washington (January 1920), at the time of the Naval Conference limiting the armament of the powers in the aftermath of the Great War, and then to Mexico (September 1922). He returned to Tokyo to head the Third Section of the Bureau of Trade (tsūshō-kyoku 通商局).
After a stint at the embassy in London (1927-1929), Ishii returned to China in November 1929 as consul-general (sōryōji 総領事) in the Manchurian province of Jilin. There he directly experienced Japanese expansionism following the Mukden Incident on September 18, 1931, which served as a pretext for the invasion of Manchuria by the Kwantung Army (Kantō-gun 関東軍). According to his memoirs, Ishii endeavored to defuse the situation by negotiating with the Chinese authorities for the protection of Japanese nationals, while trying to prevent them from calling on the Japanese army. In the days that followed, he played the role of intermediary between the Chinese authorities and Japanese officers, but was powerless against the latter’s exactions. He protested to the Kwantung Army and his superiors against the actions of Major General Tamon Jirō 多門二郎 (1878-1934), who coerced local leaders into declaring the independence of their provinces at gunpoint. Ishii’s stance led to physical threats against him, prompting him to send his family back to Japan. The army eventually obtained his transfer, but not before Ishii had the chance to present his account of the events to the Lytton Commission, sent by the League of Nations to investigate the situation in Manchuria, during its visit to Jilin in May.
In July 1932, Ishii Itarō was appointed consul-general in Shanghai, where he endeavored to re-establish communication with the Chinese authorities following the aggressive actions of the Japanese military. His poor relations with the military led them to demand his recall to Tokyo, but Ishii was quickly reinstated in his role in Shanghai. Tensions also arose with the Japanese residents. Believing they were underrepresented in the the International Settlement Municipal Council, they embarked on what Ishii would later refer to in his memoirs as “a rehearsal for the Pacific War” in an effort to gain an additional seat, against the advice of their consul-general. Ultimately, they lost a seat, and it fell to Ishii to negotiate a new election. During a brief period of détente between Japan and China, Ishii publicly stated a position that foreshadowed the stance he would take two years later at the height of the Sino-Japanese conflict. In a speech to the Japanese Diplomatic Association (Nihon gaikō kyōkai 日本外交協会) in the summer of 1936, he expressed his belief in Jiang Jieshi‘s sincere desire to avoid war and subtly criticized the policy of fragmentation conducted by the Japanese military in Northern China under the guidance of Doihara Kenji. While this opinion was very unpopular in Japan, it was shared by his closest colleagues in China, including Ambassador Ariyoshi Akira 有吉明 (1876-1937) and Horiuchi Tateki 堀內幹城 (1889-1951), another China specialist whose career closely followed Ishii’s. In July 1936, Ishii was appointed Minister Plenipotentiary (tokumei zenken kōshi 特命全権公使) to Siam, before returning to the ministry in May 1937 to lead the East Asian Affairs Bureau (Tōa-kyoku 東亜局).
This appointment was supported within the Gaimushō by those who saw in Ishii a true expert on China capable of standing up to the military. Ishii accepted the position reluctantly, noting in his personal journal that he had “no desire whatsoever” to take the post, although he was reassured by the presence of Satō Naotake 佐藤尚武 (1882-1971) at the head of the ministry. Satō indeed accepted the Foreign Affairs portfolio on the condition that the Cabinet of Konoe Fumimaro avoid war with China at all costs and treat the National Government as an equal. The violent reactions to this policy led Ishii to despair, writing in his journal, “Japan is finished [日本は滅びる].” After the outbreak of the war, the passivity of Hirota Kōki, who succeeded Satō in June 1937, infuriated Ishii, who described him in his personal journal as “opportunistic [御都合主義]” and “inconsistent [無定見].” During the first year of the Sino-Japanese War, Ishii became one of the main proponents of a negotiated settlement to the conflict, alongside military figures like Ishiwara Kanji, whom Ishii met secretly on July 13, 1937. On August 3, just days after the capture of Beijing and Tianjin, Ishii and Ishiwara asked Funatsu Tatsuichirō to re-establish contact with Gao Zongwu, in the vain hope that the Chinese government would take the initiative to start peace negotiations – the reverse would have caused the Imperial Army to lose face. Despite instructions given by Ishii to diplomats on the ground, this “Funatsu Operation” was immediately undercut by the Japanese ambassador to China, Kawagoe Shigeru 川越茂 (1881-1969), who, jealous of his prerogatives, had already sent his advisor Hidaka Shinrokurō to meet with Gao Zongwu on August 1, 1937. Despite the failure of the German mediation in the winter of 1937-1938, and Prime Minister Konoe’s public decision to stop all negotiations with the Chinese government on January 16, 1938, the line defended by Ishii regained ground in mid-1938, following a reshuffle that saw Ugaki Kazushige become the Minister of Foreign Affairs.
In June 1938, as Japanese troops converged to seize Wuhan, where the Chinese leaders had retreated, Ishii wrote a memorandum for Ugaki titled “Kongo no jihen taisaku ni tsuite no kōan 今後ノ事変対策ニ付テノ考案” (Considerations on the Measures to be Taken for the Incident Going Forward), better known as “Ikensho 意見書” (Opinion Letter). In this lengthy text, Ishii expressed his dismay that the thunder of praise from “superficial voices of public opinion,” which followed the January 16 speech ending negotiations, prevented any criticism of this policy. He blamed the Japanese journalists for making impossible a peaceful solution to the Sino-Japanese conflict by portraying a distorted image of Jiang Jieshi. According to Ishii, Japan now had four options: (1) attempt to consolidate its position in the event of a victory in the Wuhan campaign, which could only lead to a resumption of hostilities against Chongqing; (2) merge the Provisional Government (linshi zhengfu 臨時政府) of Beijing and the Reformed Government (weixin zhengfu 維新政府) of Nanjing into a central government led by a figure such as Wu Peifu or Tang Shaoyi – an operation then underway whose lack of legitimacy Ishii emphasized; (3) merge these same two governments with that of Chongqing – a project he considered unfeasible; (4) resume direct negotiations with Chongqing by offering Jiang Jieshi a “Bismarckian peace,” that is, to be magnanimous in order to make China an ally against Soviet communism, following the model of the agreement made by Prussia with Austria in 1866 in anticipation of the conflict against France. It was this last option, whose formulation was inspired by Ishiwara, that Ishii recommended.
The new governmental team, Ugaki especially, appeared determined to reestablish contact with Chongqing. However, it persisted in the stipulation that Jiang Jieshi must resign, despite the urgings from Ishii, who was aware that this demand posed an insurmountable obstacle to peace. Moreover, the sweeping institutional reform that accompanied Japan’s entry into the war against China further diminished the influence of diplomats in governmental affairs. The military’s desire to restrict the activities of the Gaimushō in China to mere consular tasks, combined with the centralization project of the “reformist bureaucrats” (kakushin kanryō 革新官僚), led to the establishment of the Taishi-in 対支院 (Bureau for China) on October 1, 1938, which was renamed the Kōa-in 興亜院 (Asia Development Board) on December 16. Opposed to this initiative, Ishii compared the future institution to the Secretariat for the Conquest of the East (Zhengdong xingsheng 征東行省) set up by the Mongol Yuan dynasty on the Korean peninsula, in preparation for the invasion of Japan in 1281. As early as November 1937, Ishii noted in his personal journal: “It seems that fascism is emerging here not through the people but through the institutions.”
Following Ugaki Kazushige’s resignation in September 1938, Ishii was sidelined from Chinese affairs. He was subsequently appointed as ambassador to the Netherlands in November 1938, and then to Brazil in September 1940, before returning to administrative duties at the ministry in August 1942. Appointed ambassador to Burma, he assumed his post in September 1944. He was in Bangkok at the time of his country’s surrender in August 1945. Ishii returned to Japan a year later, where he resigned a day before being purged by the Supreme Commander for the Allied Powers due to his role in Burma. Nevertheless, Ishii managed to avoid prosecution and only participated in the Tokyo Trials (1946-1948) as a witness summoned by the defense. Partly to defend his honor, he decided to publish his memoirs in 1950 under the title Gaikōkan no isshō 外交官の一生 (A Diplomat’s Life). Ishii is also the author of a diary, with surviving passages covering the periods 1936-1939 and 1942-1944, which were made public in the 1980s before being published in 1993. Today, Ishii is celebrated as a symbol of Japanese diplomacy held hostage by the military, even though he appears more as the exception than the rule in an administration deeply involved in Japanese expansion in Asia.