Originaire de Yingzhou (act. ville de Fuyang dans l’Anhui), Ni Daolang est élevé par son oncle, le seigneur de la guerre Ni Sichong 倪嗣沖 (1868-1924). En 1918, il est nommé inspecteur de la barrière de Fengyang (Anhui). Sa répression sanglante d’une manifestation étudiante, le 2 juin 1921, l’oblige à fuir pour Tianjin. En novembre 1924, Duan Qirui 段祺瑞 (1865-1936) le nomme envoyé spécial dans l’Anhui.
Suite à la victoire du GMD en 1928, Ni se réfugie à nouveau à Tianjin. Dans les années 1930, il y noue des contacts avec Yin Rugeng et Wang Yitang. Au début de la guerre, il est recommandé à l’occupant par ce dernier. En juillet 1938, Ni Daolang est chargé de diriger le gouvernement provincial de l’Anhui, poste qu’il conserve sous le gouvernement de Wang Jingwei. En dépit des pétitions envoyées par les habitants de l’ancienne capitale provinciale Anqing pour qu’elle redevienne le siège de l’administration de l’Anhui, Ni parvient à maintenir son gouvernement à Bengbu 蚌埠, où se concentre ses appuis locaux hérités de son oncle. Remplacé comme gouverneur par Gao Guanwu en décembre 1941, Ni obtient en échange un poste honorifique de membre du Comité gouvernemental (guomin zhengfu weiyuanhui 國民政府委員會).
Ni Daolang occupe les dernières années de la guerre à financer des œuvres de charité et à assouvir son penchant pour l’opium. Outre l’argent que lui versent les Japonais et son salaire de dirigeant, il dispose en effet de l’immense fortune que lui a laissé son oncle. Opposant de toujours au GMD, il supporte difficilement les cérémonies durant lesquelles la lecture du testament de Sun Yat-sen, écrit par Wang Jingwei, est obligatoire. À la fin de la guerre, il se cache avant d’être arrêté à Shanghai. Transféré à Bengbu en 1952, il est condamné à mort et exécuté.
Sources : MRDC, p. 697 ; Zhang Peiyao 1993 ; Anhui shengzhi : renwuzhi, p. 94-96 ; Serfass 2022.