Né à Xinglong (Heilongjiang) dans une famille de paysans riches, Li Shiyu étudie à la faculté de droit de l’Université de Pékin (Beiping daxue faxueyuan 北平大學法學院) à partir de 1927 et adhère au PCC après l’Incident de Mandchourie qui provoque l’invasion de sa province natale par l’armée japonaise. Actif dans le mouvement étudiant anti-japonais, il organise en décembre 1931 un voyage de manifestants pékinois à Nankin pour réclamer l’envoi de troupes dans le Nord, afin de résister à l’occupant. Agent clandestin du PCC, il travaille pour le GMD au sein du quartier général d’extermination des bandits dans le Nord-Ouest.
Au début de la guerre, Li se trouve à Tianjin et reçoit l’ordre d’infiltrer le comité de maintien de l’ordre (zhi’an weichihui 治安維持會) mis en place par l’occupant dans la ville, ce qu’il fait en devenant procureur dans le tribunal de grande instance local. En août 1939, il participe au “6e congrès” du GMD “orthodoxe” de Wang Jingwei à Shanghai. Nommé membre du bureau de Tianjin du GMD pro-japonais, il est reçu en décembre par Wang Jingwei en tant que représentant de la Chine du Nord. Dans le gouvernement de Nankin formé en mars 1940, il passe pour un membre de la Clique réorganisationniste (gaizupai 改組派) en parvenant à gagner la confiance de Chen Gongbo, dont il est l’un des plus proches collaborateurs, d’abord comme membre du comité du Yuan législatif (lifayuan weiyuan 立法院委員), puis dans l’administration municipale de Shanghai. Il contribue notamment à la revue Difang xingzheng 地方行政 (Administration locale) aux côtés de la secrétaire et maîtresse de Chen, Mo Guokang 莫國康.
À la fin de la guerre, le PCC demande à Li de prendre part aux activités dirigées par Zhou Fohai en liaison avec Chongqing pour éviter que les Communistes ne s’emparent de la Chine centrale. C’est ainsi qu’il se fait nommer chef de l’une des stations du Juntong 軍統 à Shanghai. Soupçonné de travailler pour le PCC en septembre 1946, il est condamné à sept ans et demi de prison. À sa libération en février 1949, il retourne à Pékin. Après l’arrivée au pouvoir du PCC, Li travaille notamment comme secrétaire général du gouvernement provincial du Hunan et siège au bureau des Affaires religieuses du Conseil d’État (guowuyuan zongjiao shiwuju 國務院宗教事務局). Il est également vice-président de l’Académie bouddhique (foxueyuan 佛學院). Il a laissé de nombreux wenshi ziliao et des mémoires publiés sous le titre Diying shiwunian 敵營十五年 (Quinze années dans le camp ennemi).
Sources : Xu Youchun 2007, p. 511-512 ; Li Shiyu 2007, 2012 ; Cai Dejin 1983.
Born in Xinglong (Heilongjiang) into a wealthy peasant family, Li Shiyu studied at the Faculty of Law of Peking University (Beiping daxue faxueyuan 北平大學法學院) from 1927 and joined the CCP after the Manchurian Incident, which led to the invasion of his native province by the Japanese army. Active in the anti-Japanese student movement, he organized a trip of Peking protesters to Nanjing in December 1931 to demand the dispatch of troops to the North to resist the occupier. As an underground agent of the CCP, he worked for the GMD within the headquarters for the extermination of bandits in the Northwest.
At the beginning of the war, Li was in Tianjin and received orders to infiltrate the committee for the maintenance of order (Zhi’an weichihui 治安維持會) set up by the occupier in the city, which he did by becoming a prosecutor in the local court of general jurisdiction. In August 1939, he participated in the “6th Congress” of Wang Jingwei‘s “orthodox” GMD in Shanghai. Appointed as a member of the Tianjin bureau of the pro-Japanese GMD, he was received in December by Wang Jingwei as a representative of North China. In the Nanjing government formed in March 1940, he was regarded as a member of the Reorganization Clique (gaizupai 改組派) by gaining the trust of Chen Gongbo. He became his his closest collaborator, first as a member of the Legislative Yuan committee (Lifayuan weiyuan 立法院委員), then in the Shanghai municipal administration. He notably contributed to the journal Difang xingzheng 地方行政 (Local Administration) alongside Chen’s secretary and mistress, Mo Guokang 莫國康.
At the end of the war, the CCP asked Li to take part in activities led by Zhou Fohai in liaison with Chongqing to prevent the Communists from taking over central China. Thus, he had himself appointed head of one of the Juntong 軍統 stations in Shanghai. Suspected of working for the CCP in September 1946, he was sentenced to seven and a half years in prison. Upon his release in February 1949, he returned to Beijing. After the CCP came to power, Li worked as secretary-general of the Hunan provincial government and served on the Religious Affairs Bureau of the State Council (Guowuyuan zongjiao shiwuju 國務院宗教事務局). He was also vice-president of the Buddhist Academy (foxueyuan 佛學院). He left numerous wenshi ziliao and memoirs published under the title Diying shiwunian 敵營十五年 (Fifteen Years in the Enemy Camp).