Zhang Yipeng

張一鵬

18731944

Lieu d'origine

Suzhou 蘇州

Province d'origine

Jiangsu 江蘇

Né à Suzhou dans une famille de lettrés fonctionnaires descendant de l’homme politique et penseur des Song, Zhang Zai 張載 (1020-1078), Zhang Yipeng est reçu à l’examen provincial (juren 舉人) en 1893. Il part ensuite étudier à l’Université Hōsei 法政大学 (Tokyo) où il côtoie Wang Jingwei. De retour en Chine, il est fonctionnaire au ministère de la Justice (fabu 法部) ainsi que dans le Yunnan, avant de revenir à Shanghai où il dirige le comité de rédaction du Shishi xinbao 時事新報 (Les dernières nouvelles). Après la Révolution de 1911, il est un acteur important de la réforme du système judiciaire dans le Jiangsu. Chargé de dissoudre les tribunaux locaux, il rencontre une vive opposition de la part des autorités locales. Impliqué dans l’assassinat de Song Jiaoren 宋教仁 (1882-1913), il doit démissionner de ses fonctions en 1913. Il revient aux affaires en août 1917, d’abord comme chef du Bureau des finances (caizhengting 財政廳) au sein du gouvernement municipal du Jiangxi, avant d’occuper, en décembre, la place par intérim de vice-ministre de la Justice (sifabu cizhang 司法部次長) dans le gouvernement central de Pékin, puis, brièvement à l’été 1920, de ministre de la Justice (sifabu zongzhang 司法部總長). Dans le même temps, il enseigne à la Soochow University (sili dongwu daxue 私立東吳大學). Par la suite, Zhang exerce comme avocat et préside le barreau de Shanghai (Shanghai lüshi gonghui 上海律師公會) entre avril 1922 et avril 1927. L’arrivée au pouvoir du Gouvernement nationaliste entraîne, en juin 1927, une réorganisation du barreau, dont profitent certains de ses membres pour se débarrasser de Zhang.

Au début de la guerre sino-japonaise, il dirige officieusement une organisation caritative. Il fréquente à l’époque un Taïwanais se faisant appeler Su Sen 蘇森, qui travaille comme interprète pour l’armée japonaise à Shanghai, tout en faisant du renseignement pour Chongqing. Il recommande Zhang aux autorités d’occupation qui mentionnent son nom à Wang Jingwei. Comme il n’est pas resté en contact avec Zhang depuis leurs années au Japon, Wang passe par l’intermédiaire du journaliste Chen Binhe 陳彬龢 (1897-1970). À en croire Jin Xiongbai, Chen tente de convaincre Zhang en lui expliquant qu’en devenant ministre de la Justice, il pourrait aider à la libération de six cent agents de Chongqing. Zhang lui demande un temps de réflexion et contacte Chongqing qui l’enjoint de refuser l’offre. Zhang finit toutefois par accepter mais seulement pour six mois, le temps de faire libérer les résistants. C’est ainsi qu’il est désigné ministre de la Justice (sifa xingzheng buzhang 司法行政部長) du gouvernement de Nankin en décembre 1943 après l’éviction de Luo Junqiang. Au cours de son mandat, il négocie effectivement avec les Japonais pour obtenir la libération de prisonniers chinois. Suite à une des nombreuses inspections qu’il effectue dans les prisons du régime, il contracte le typhus et décède le 14 juillet 1944, exactement six mois après son entrée en fonction. Sa politique de réforme de la justice, qui vise notamment à améliorer le sort des détenus, est poursuivie par son successeur Chen Enpu.

Sources : MRDC, p. 899 ; WKS, p. 454-459 ; Xu Xiaoqun 2004, p. 122-124 ; Sun Huei-min 2012, p. 232.

Pour citer cette biographie : David Serfass, "Zhang Yipeng  張一鵬 (1873-1944)", Dictionnaire biographique de la Chine occupée, URL : https://bdoc.enpchina.eu/bios/zhang-yipeng/, dernière mise à jour le 7 avril 2024. 

Biographical Dictionary of Occupied China

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