Natif de Yangzhou (Jiangsu), Xia Qifeng part pour la France en 1916 dans le cadre de l’Association travail-études (qingong jianxue 勤工儉學). Il y reste jusqu’en 1919, travaillant comme traducteur. Reporter pour le Shibao 時報 de Shanghai, Xia retourne en Europe, occupant notamment des postes de correspondant de presse en France et en Suisse. En 1923, il devient secrétaire à la Société des nations et représente la Chine en France. De retour dans son pays en 1928, il est journaliste au Geming ribao 革命日報 (Le Révolutionnaire), et, de 1932 à 1934, membre du Comité des traités (tiaoyue weiyuanhui 條約委員會) au sein du ministère des Affaires étrangères alors dirigé par Wang Jingwei.
En 1938, Xia fait la connaissance de Chen Qun et devient son second au ministère de l’Intérieur (neizhengbu cizhang 內政部次長) du Gouvernement réformé (weixin zhengfu 維新政府) établi par l’occupant japonais à Nankin. En septembre, il est désigné chef adjoint des Affaires politiques (shiwubu zhengwu cizhang 事務部政務次長) du Conseil d’union (lianhe weiyuanhui 聯合委員會) censé réunir les gouvernements de Pékin et de Nankin. En octobre 1939, il est nommé ministre des Affaires étrangères (waijiaobu buzhang 外交部部長) de ce dernier. À la fondation du Gouvernement national réorganisé de Wang Jingwei en mars 1940, Xia obtient le poste de ministre des Comptes (shenjibu buzhang 審計部部長) au sein du Yuan de contrôle (jianchayuan 監察院) dirigé par son ancien supérieur au Gouvernement réformé, Liang Hongzhi. En 1943, il siège au Comité de recouvrement de la concession française (jieshou Faguo zhuanguan zujie weiyuanhui 接受法國專管租界委員會), puis, en 1945, au Comité pour l’abolition des droits extraterritoriaux en Chine (chefei geguo zai Hua zhiwaifaquan weiyuanhui 撤廢各國在華治外法權委員會). Condamné à la prison à perpétuité au lendemain de la guerre, il meurt en détention à Shanghai quinze ans plus tard.
Source : MRDC, p. 659.